Chapitre 9-Roxanne
Cela devait faire au moins une bonne heure que nous roulions sur la transcanadienne avant de quitter le Québec pour l'Ontario. Nous n'avions pas réellement parlé, nous avions seulement laissé la musique remplir le silence. Nous n'avions toujours pas déjeuner et je commençais sérieusement à avoir faim. Mon ventre émit un autre gargouillement, comme il ne cessait de le faire.
-On pourrait peut-être arrêté manger quelque part? finis-je par dire
Comme pour souligner mes paroles, le ventre de Mathieu gargouilla lui aussi.
-Se ne serait pas un mauvaise idée.
En prononçant ces paroles, Olivier quitta l'autoroute et, en le temps de le dire, nous étions à Ottawa. Je n'y avait jamais été avant. Ça ne semblait pas si différent de Montréal. Les rues défilaient une après l'autre jusqu'à ce que nous nous arrêtions devant un Tim Horton. Nous rentrâmes tranquillement à l'intérieur. Je regardais chaque personne attentivement. J'étais incapable de m'empêcher de me demander s'ils nous recharchaient, s'ils étaient là pour nous ramener à la forteresse.
Mathieu fut le premier à commender, il demanda un panini bacon, tomate et fromage. Pour ma part, je pris un bol de soupe à l'onion. Cela avait toujours été mon plat préféré. Olivier prit un BLT. Nous alâmes nous asseoir à une table dans un coin arrière, presque caché.
-Alors tu vas-tu nous dire il est où ton lac aux sirènes? demandai-je à Olivier
-Il faut aller sur le lac supérieur et ouvrir un portail vers un monde parallèle.
Bien entendu, il disait cela comme si c'était normal, comme si c'était quelque chose qu'il faisait tous les jours. Alors que j'allais lui demander plus de détails, trois personnes entrèrent avec prestance dans le petit restaurant. Celui au centre était plutôt petit, un peu grassouillet et chauve. Il portait de grande lunette soleil. Celui à sa droite était grand et maigre. Il semblait trop grand pour lui-même. Il portait de simples pantalons kakis et un t-shirt blanc. Le plus inoubliable de tout cela était ses yeux: bleus, perçants et sauvages. À la gauche, se trouvait une fille. Elle était grande t svelte. Ses pantalons kaki moulait parfaitement ses longues jambes digne d'un mannequin. Elle avait un beau visage encadré par de longs cheveux blonds qui cascadaient sur ses épaules.
Dès que le groupe nous vis, il s'approcha de nous. J'entendis Olivier murmurer un <<Merde!>> presque inaudible. Une fois que le groupe avait atteint notre table, ils se figèrent et nous regardèrent. Le plus grand regarda alors Olivier avec un sourire sadique en coin et lui demanda:
-Alors, comment elle avance la chasse au loup?
Cette question frustrait visiblement Olivier. Il était droit, tout crispé, une main tenant un peu trop solidement la table et un visage figé par la contrariété.
-Ça avance, ça avance, dit-il d'une voix qu'il forçait à rester froide et distante
Le petit gros prit alors la parole en enlevant ses lunettes soleil et en laissant paraître ses yeux d'un noir sombre.
-J'imagine que tu sais qu'on n'apprécie pas trop les gens qui désobéissent. Et encore moi les traitre qui protègent les signes.
Il pointa alors vers Mathieu. Alors Olivier s'était donc mit dans le trouble en nous aidant. Je me sentais terriblement mal. La fille fut la prochaine à parler.
-Aelfraed, regarde le poignet de la rousse.
Le gros, apparemment Aelfraed, se retourna vers moi. C'est alors que je réalisai que je n'avais pas pris la peine de cacher mon signe comme l'avait fait Olivier. Le mien était à l'air libre, aussi visible que dangereux. Dès que je compris que c'était ce symbole qu'elle voulait faire remarquer, je tentai de le cacher en le recouvrant de mon autre main, mais il était trop tard. Aelfraed se retourna vers Olivier, lui sourit et lui arracha le bandage qu'il avait au poignet.
-Trois pour le prix d'un! Je sens qu'on va avoir du fun ici.

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Le Sauveur [En pause]
Fantasy''Il me regarda alors avec une lueur d’espoir dans les yeux. Cet homme croyait peut-être que j’allais le sauver, que j'allais tous les sauver, mais je n’étais pas un sauveur. Je voyais bien de la façon qu’il parlait qu’il s’attendait à ce que j’arrê...