Chapitre 7: Promenade nocturne en charmante compagnie

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Seule, dans l'obscurité de ma petite chambre, je ne peux retenir mes sanglots plus longtemps. Un torrent de larmes se déverse de mes yeux, encore et encore. Je ne peux accepter ce mensonge qu'est ma vie, cette odieuse trahison de ma famille. Mais surtout, je sais que cette quête qu'on me confit est vouée à l'échec. Je ne me sens pas capable de réussir. Je n'ai pas les capacités nécessaires afin de mener cette mission à bien.

À cause de moi, l'espèce surnaturelle est condamnée.

Comment pourrai-je vaincre les Dieux Déchus alors que même les Dieux ont échoués? Moi, qui n'ai vécu que dans les livres. Moi, qui ai vécu cloîtrée au milieu d'une forêt pendant si longtemps sans contacts humains. De plus, je n'ai pas d'amis alors comment trouver des alliés en une semaine?

La situation est plus que ridicule.

Ne voulant pas rester une minute de plus dans ce petit espace clos, je décide de me rendre dans le seul endroit où je pourrai trouver un peu de réconfort, si je puis dire. Le lac des élénides.

Je ravale mes larmes et me tristesse se transforme peu à peu en colère. Une rage furieuse. J'enfile mes baskets et prend un pull, puis je me dirige vers la porte que j'ouvre sans faire de bruit. Vu le silence régnant  dans le bungalow, je pense que mes colocataires dorment.

J'ai à peine posé la main sur la poignée de la porte d'entrée que j'entends un souffle dans mon dos. Je me retourne brusquement et percute violemment Dayla. Je tombe et m'affale contre la porte.

-Qu'est-ce que tu fous? me demande froidement Dayla.

Je lève mes yeux vers elle et je vois son expression s'adoucir à la vu de mon visage. Les joues rouges et les yeux boursouflés, je dois faire peine à voir. Elle me tend la main pour m'aider à me relever mais je l'ignore. Je me relève et sors brutalement du bungalow.

-Où vas-tu à une heure si tardive? me crie t-elle.
-Ça ne regarde pas, je répond froidement.
-Tu ne devrais pas sortir seule la nuit, les lieus ne sont pas sûrs.

Je balaie sa recommandation d'une main agacée et m'éloigne le plus vite possible d'elle.

À l'orée de la forêt, je regarde vers le bungalow pour vérifier qu'elle n'est plus là à m'espionner. Heureusement, ce n'est pas le cas.

Je m'enfonce dans la forêt et essaye de retrouver le chemin du lac. Heureusement, j'ai pris des points de repères la nuit dernière et je retrouve dans mal le chemin que j'ai emprunté. Je marche depuis 15 minutes lorsque j'entends une branche craquée derrière moi. Je m'arrête quelques instants pour écouter mais ne perçois rien. C'est sûrement un animal. Je reprends mon périple à travers les broussailles épaisses. Cette fois, des feuilles ont bougés sur ma droite. Quelqu'un ou quelque chose me suit. J'essaye de garder mon calme et respire profondément. Je reprends la marche mais me cache derrière un arbre au bout de quelques pas. Une autre branche craque et des pas font crisser les feuilles. J'attends dans le silence que la chose qui me suit arrive à un endroit d'où je peux la voir. Par chance, la lune brille et une lumière branche traverse les épais feuillages de la forêt.

Quelqu'un s'arrête à côté de l'arbre où je me trouve pendant quelques secondes. Je perçois un bruit de respiration puis entends les pas reprendre leur mouvement. Visiblement, on a perdu ma trace.

Un jeune homme brun s'avance dans le clair de lune. Il tourne la tête et je peux ainsi apercevoir son visage, même si lui ne me voit pas dans l'obscurité où je me trouve. Il possède de magnifiques yeux bleus que je ne connais que trop bien. Je sors de ma cachette et l'apostrophe:

-Je peux savoir pourquoi tu me suis?

Surpris, Jake se tourne vers le côté d'où vient ma voix et dégaine un poignard de je ne sais où. J'ai un mouvement de recul. Il me regarde et en un quart de seconde, il comprend sa méprise.

Intensité (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant