Chapitre 3: Une découverte déconcertante

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-Debout là dedans!
Grace entre en trombe dans ma chambre, faisant un boucan à réveiller les morts, un grand sourire sur ses lèvres charnues.
-humf...quelle heure est-il? Je marmonne à moitié endormie.
-8h du matin. Le petit déjeuner se prends à 8h15, tu as 15 minutes.
Elle repart alors, me laissant dans la confusion d'un réveil brusque.

Je m'extirpe difficilement de mon lit, une sortie en pleine nuit n'ayant pas été bénéfique à mon sommeil, et regarde autour de moi à la recherche de ma valise. En effet, je suis tellement groggy que je ne vois même pas que celle-ci se trouve juste à mes pieds et c'est en faisant un pas en avant et en m'affalant par terre que je la découvre finalement. J'avais oublié que je l'avais placé là à la suite de ma sortie nocturne. Je sais que n'est une idée stupide, mais je me sens mieux quand je suis le plus proche possible de mes affaires en territoire inconnu.

J'enfile un short bleu marine orné de petites marguerites autour des poches avant ainsi qu'un débardeur blanc tout simple. Je choisis d'y ajouter mes converses blanches puis sors de ma chambre.

Heureusement pour moi, Grace m'attend dans le couloir devant la porte d'entrée.
-Dayla est déjà partie mais je suis resté pour t'escorter.
-Merci beaucoup, je répond en faisant passer toute ma gratitude dans le regard et un sourire éclatant de soulagement.
Elle me sourit encore en retour.
-c'est normal, si j'étais à ta place je ne voudrais pas me retrouver seule. J'ai déjà vécu ça et je ne conseille à personne de rester sans alliés dans ce camp.
Son regard se voile alors d'un sentiment que j'identifie comme une subite détresse, mais cette lueur disparaît aussi vite qu'elle est venue.

Nous sortons du bungalow et nous dirigeons vers la cafétéria.
-Depuis quand viens-tu dans ce camp? Je demande, curieuse d'en savoir plus sur ma colocataire.
-C'est la troisième année.
-Et...tu te plais ici?
-Assez. Ce n'est pas toujours facile ici mais heureusement il n'y a pas que de mauvaise choses.
Elle baisse le regard et triture négligemment le bas de son t-shirt "Je suis un ange".

Je décide de ne pas pousser la discussion de peur de la gêner. De toute manière, nous arrivons à notre destination.
À l'entrée de la cafétéria, Grace se tourne vers moi et me dis, mal à l'aise.
-Bon eh bien c'est ici que nos chemins se séparent pour le moment. Je suis désolé de ne pas pouvoir m'asseoir avec toi Meredith, vraiment. Mais je ne peux pas. Tu ne comprends pas pour le moment mais je te promets que dans peu de temps, tu sauras.

Me laissant perplexe, elle s'éloigne rapidement de moi. J'observe la salle, essayant de déterminer avec qui je pourrais m'asseoir. J'ai le chois entre le groupe de badboys, celui des gothiques, les illuminés (ceux qui paraissent à l'ouest auquel appartient Grace), les insolites (ceux avec les cheveux colorés) et d'autres tout aussi bizarre. Je ne me vois pas intégrer un de ses groupes. Je crois que je vais devoir manger seule ce matin, et bien sûr en dehors de la cafétéria car il ne reste plus aucune table libre.
Je me dirige vers le comptoir pour prendre une pomme rouge et sors de l'endroit bourré de monde.

Ne sachant où manger, je me dirige sous un chêne, à l'orée de la forêt. Je croque dans ma pomme et mâche en méditant sur la situation.
Quelque minutes plus tard, une voix me tire de la rêverie:
- Je vois que je ne suis pas le seul à préférer la solitude et le calme de la forêt. La cafétéria est vraiment trop bruyante.

Jake, posté à côté de l'arbre où je me trouve, me gratifie d'un large sourire éclatant de blancheur.
- Non, en effet tu n'es pas le seul, je réponds en essayant de ne pas rougir. Ce garçon ne me laisse décidément pas indifférente.
-Est-ce que je peux..., il me demande en hochant la tête vers la place libre à mon côté.
-Bien sûr, assieds-toi.

Dès qu'il se poste à mon côté, je ressens sa chaleur torride. Mes jambes nues frôlent son bermudas noir et nos bras se touchent. Il n'a donc jamais entendu parler de l'espace personnel qui consiste à laisser les gens libres de leurs mouvements dans une certaine surface? Manifestement non. Ma foi, ce n'est peut être pas plus mal.

Intensité (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant