Chapitre 11: Amazientes

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Je suis allongée sur le sol, sur de l'herbe humide si j'en crois les sensations sur mon visage. Lentement, je soulève les paupières. C'est la nuit. J'attend que mes yeux s'habituent à la pénombre pour discerner où je me trouve. Lorsque je distingue quelque chose, je manque de pousser un cri et de dégringoler pour me briser le cou, et même plus.

Je me trouve au bord d'une falaise, si j'avais bougé ne serais-ce que d'un centimètre, la mort m'aurais accueilli les bras ouverts.

À quatre pattes, je m'éloigne de ce gouffre sans fond. Mon cœur bat la chamade et ma respiration est saccadée. Qu'est-ce que je fais ici? Et surtout, où suis-je?

Je me relève. Le vent jusque là nul souffle maintenant avec force. Mes cheveux volent sur mon visage, ma vision est quasiment égale à zéro. Je réussi à apercevoir une forêt derrière moi, c'est sûrement celle du camp. Mais comment suis-je arrivée jusqu'ici? Lorsque je me suis endormie j'étais avec Jake sous un arbre. Jake... J'espère qu'il va bien.

-Je vous en prie ne faite pas ça! S'il vous plaît...

Le vent m'apporte une plainte déchirante. J'ai le sentiment que quelque chose d'horrible se passe près de moi. J'ai le désir d'aller voir et d'aider cette personne dans la mesure du possible. Je m'avance vers la forêt et pénètre dans les ténèbres broussailleuses.  Les plaintes continuent si bien qu'il ne m'est pas difficile de retrouver la source de la voix. J'avance en faisant le moins de bruit possible mais les feuillent crissent sous mes pieds. J'aperçois une lumière, du feu.
Je me dirige vers cette source lumineuse et ce que je vois me pétrifie.

Une jeune fille qui a sûrement mon âge et accrochée au tronc d'un arbre par quatre cordes, une pour chaque membres. Ses bras et des jambes sont écartés et je vois que la position la fait souffrir. Elle ressemble à une indienne à la peau peinturlurée de signes que je ne comprends pas, sûrement une culture qui m'est inconnue.

La jeune fille continue de pousser maintes plaintes.

Avec elle il y a 4 hommes. La peau mâte, les muscles en acier, un air impitoyable collé sur le visage. Ils ont un tatouage semblables sur leur avant bras droit. Un aigle dans une étoile à 8 branches, le tout entouré d'un cercle parfait. J'ai déjà vu ce signe chez moi dans les livres interdits de mes parents. Ils n'ont jamais su que je leur avait dérobé un livre qu'ils m'avaient formellement déconseillé. J'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'un livre de fiction, il faut croire que je me trompais.

Je cherche dans ma mémoire la signification de ce signe. La réponse peine à se faire attraper.

Ça y est je m'en rappelle maintenant. Ce signe est le symbole des traqueurs. Des mercenaires.

-Alors princesse, on fait moins la fière maintenant, dit un homme en s'avançant vers la jeune fille. Il attrape son poignard et le pose sur la joue de la jeune fille. Il fait glisser la lame sur sa joue, ce qui creuse un léger sillon de sang sur sa peau lisse. La jeune fille crache au visage du traqueur.

Le mercenaire s'essuie le visage d'un geste brusque.

-Tu vas me le payer sale chienne! 

Il lève son poignard au dessus du cœur de la jeune fille. Je détourne le regard car je sais ce qui va se passer et je ne peux pas regarder. C'est au delà de mes forces. J'aimerais tant l'aider mais je ne suis pas en position de force. Une petite voix dans ma tête se fraye un chemin. Tu es une déesse. Tu es une arme à toi toute seule. Malheureusement, je suis une bien piètre déesse. Si bien que je fais la chose la plus insensé que j'ai jamais faite.

-Hé bande de sauvages! Vous n'avez pas honte de martyriser une jeune fille? Vous avez été élevés par des loups ou quoi?

Je m'avance pour être visible à leurs yeux. Tout 4 se tournent vers moi. Celui qui se tient devant la jeune fille suspend le meurtre qu'il allait commettre.

Intensité (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant