Chapitre 15: L'oiseau

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Comme c'est devenu mon habitude, je m'entraîne encore en encore à manier excalibur, à lancer des poignards et je m'exerce au tir à l'arc. Je n'ai d'ailleurs plus aucuns problèmes avec chacune de ces disciplines. À force de persévérance, même ce qui nous parait impossible peut devenir réalité. Cependant, je pense que mon sang à joué un rôle important dans ma si prompte progression au tir à l'arc, qui je vous le rappelle, était loin d'être mon point fort.

J'attrape un poignard sur la table en bois, puis me place face à la cible. Je respire profondément et laisse une légère brise jouer avec mes cheveux et sécher la perle de sueur qui coule de mon front. Cela fait 2h que je m'entraîne sans répit. Je dois être au point. Trop de choses dépendent de moi et décevoir tout ceux qui croient en moi serait une horrible chose. Je ne me le pardonnerais jamais si ça arrivait.
Je fixe mon regard sur le centre de la cible qui se trouve à une trentaine de mètres devant moi. Je caresse le manche de ma dague du gras de mon pouce. Je sais que je peux y arriver. Il le faut.
Je lève le poignard et me prépare à le lancer, priant pour qu'il touche bien sa cible. Pour qu'il la transperce en son milieu.

1,2,3...

-Tu n'as pas la bonne posture.

Surprise, je rate mon lancer et le poignard tombe à quelques mètres de mes pieds. Je me retourne brusquement vers celui qui m'a fais si lamentablement échouer en perturbant ma concentration que j'avais réussi à garder intense. Un grand brun aux yeux verts me fait face. Je fusille le fauteur de trouble du regard et lui aboie dessus, énervée.

-C'est malin! Tu ne pourrais pas te mêler de ce qui te regarde? Je sais que ce n'est pas la bonne posture, seulement, j'y arrive mieux comme ça.

Lorsque je suis énervée, le rouge me monte aux joues et je me mets à trembler. Je lui en veux encore plus pour m'avoir mise dans cet état. Non mais c'est quoi son problème?

-Oh du calme, je voulais seulement t'aider! il me répond, piqué au vif par mon agressivité.
-Eh bien je n'avais rien demandé! Et puis, toi qui te prends pour un professionnel, tu ne sais même pas qu'on ne doit pas surprendre quelqu'un avec une arme dans les mains. Surtout une personne se préparant à lancer un poignard. J'aurais très bien pu réagir brusquement en te lançant mon arme dessus!

Le garçon rougît.

-Personne n'est parfait.

Sur ce, il s'en va, me laissant ruminer ma colère toute seule.
Non mais quel culot! "Personne n'est parfait." Mais justement, personne n'est parfait alors pourquoi il vient me prendre la tête sur ma position? On fait tous des erreurs! Et puis d'ailleurs, je n'ai pas fais d'erreurs puisque je savais exactement ce que je faisais. Tout été prémédité.

Étant encore énervée et épuisée, je jette la dague sur la table et vais m'assoir sous un arbre. Je me calme progressivement.

En y repensant bien, je regrette que les choses ce soient passées ainsi. Il voulait juste m'aider. Et je l'ai rabroué. Cependant, lorsque je suis en colère, je ne me rends pas compte de ce que je fais, ni même de ce que je dis.

Je me mords la lèvre inférieure, tique qui me prend quand je ressens de la culpabilité. J'espère que je vais le revoir, comme ça j'en profiterai pour m'excuser. Mais pour le moment, j'ai juste envie de me reposer.

Je m'allonge sur le sol, ferme les yeux et laisse les rayons du soleil chauffer mon visage. Ma respiration se fait régulière et calme. Le chant des oiseaux apporte une touche paisible à mon esprit. J'ai l'impression que ça fait longtemps que je n'ai pas été aussi détendue.

J'entend des pas qui s'approchent de moi, mais je ne change rien. Je suis tellement bien comme ça.

La personne s'allonge à mon côté, si bien que je me force à tourner la tête et à ouvrir les yeux.

Intensité (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant