Partie 6 - La honte, La plus grande ennemie du Gryffondor.

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PARTIE 6 - LA HONTE, LA PLUS GRANDE ENNEMIE DU GRYFFONDOR.

I. Entre douleur et peine.

C'était la toute première fois qu'Emma mettait les pieds à Ste Mangouste, et à dire vrai... elle avait imaginé ça bien plus horrible que ce qui s'étendait devant ses yeux d'enfant. Elle n'avait pas vraiment le temps de s'attarder sur les choses en vue de la vitesse qu'avait Mrs Londubat de déambuler dans le hall du bâtiment, mais Emma ne cessait de lever ses yeux au plafond tant qu'il était haut. Prise de vertiges, elle baissa son regard et vit Neville lui faire signe de ne pas les perdre de vue.

Il était vrai qu'il y avait un monde fou ici qui allait et venait sans cesse, patients et médicomages, urgences ou visites routinières. Tous illuminés de toutes les lumières vives qui éblouissaient le hall blanc et jaune pâle. Voilà pourquoi Emma trouvait l'endroit moins triste et morbide qu'elle ne l'aurait imaginé...

Mrs Londubat ne prit pas la peine de passer par l'accueil dont la queue qui attendait les services de l'hôtesse semblait interminable. Elle dirigea les deux enfants à sa charge jusqu'aux différents ascenseurs. Emma tiqua sur l'utilisation d'ascenseurs. Mais après tout, pourquoi pas ? Ils marchaient peut-être par magie ? Emma s'engouffra au dernier moment et attrapa le bras de Neville, serrée comme une sardine dans une barquette.

- On monte au quatrième niveau, Emma. lui indiqua Mrs Londubat.

La demoiselle se contenta de hocher la tête en guise de réponse. Si l'endroit était plus accueillant que prévu, Emma commençait tout de même à douter de la légitimité de sa présence ici. Certes, elle avait promis à Neville qu'elle serait là, même si lui-même trouvait que c'était une mauvaise idée, mais... Oui, elle-même commençait à trouver que Mrs Londubat avait eu une drôle d'idée de vouloir embarquer Emma là-dedans.

D'un autre côté, elle était comblée d'avoir une telle importance pour la grand-mère de son ami. Elle était... flattée, voilà ! Et c'était bien la première fois qu'elle l'était, vu que c'était la première fois qu'on l'acceptait autant... En était-elle digne ? Là était la question. Là était le malaise. Elle entrait dans l'intimité la plus totale de la famille Londubat alors qu'elle était... une étrangère. Comment Neville pouvait-il la considérer comme sa meilleure amie alors qu'il ne savait rien d'elle... ? C'était un mystère. Certes, un bon mystère, un mystère merveilleux, mais un mystère quand même. Était-elle égoïste d'en profiter ? Sûrement. Elle était beaucoup trop heureuse. Elle avait trop vécu le bonheur de cette amitié pour la jeter, même si c'était pour le bien de Neville... C'était horrible, mais c'était ainsi qu'elle pensait avec la plus mauvaise conscience possible.

Avant de pouvoir arriver au quatrième niveau de l'hôpital, il fallut qu'Emma se batte pour ne pas être entrainée par les va-et-vients du personnel, des visiteurs et des patients, encore une fois trop nombreux, de l'avis d'Emma. La petite fille de douze ans qui en paraissait sûrement moins ne s'était jamais autant cramponnée à Neville qu'à cet instant. Après tout, le garçon avait pris des centimètres durant l'été, même si pour Emma ce ne fut pas le cas. Il était devenu un pilier plus robuste encore pour la demoiselle à la crinière de jais et ça pas seulement pour l'ascenseur. Sûrement que le principale intéressé n'en était pas conscient, mais pour Emma, Neville possédait une place de choix dans son cœur.

Heureusement pour elle, l'ascenseur arriva enfin à son but. Elle s'extirpa le plus vite possible au point d'être obligée d'attendre Mrs Londubat et son petit-fils à l'entrée. Celle-ci restait noble dans toutes les situation. Emma n'avait jamais rencontré une femme comme telle, mais tout d'un coup, elle pensa au Professeur McGonagall. Elle aussi était une femme de caractère et forte, au menton toujours haut et à l'air sévère toujours présent pour ne pas se laisser marcher dessus. Mais elle chercha vite à oublier cette comparaison, parce qu'on ne pouvait pas franchement dire qu'Emma appréciait la Directrice de sa maison, du moins pas autant qu'elle ne le devrait. Si elle pouvait au moins un peu plus apprécier la Grand-Mère de son ami, ça l'arrangerait.

Dans l'ombre du héros. [ Harry Potter ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant