Rien de tel qu'une bonne nuit de sommeil pour prendre une bonne vengeance. Il est hors de question que je me laisse faire toute l'année par des oreillers enragés. On ne s'attaque pas à Molly Weasley sans conséquences. Je me suis levée encore plus tôt que d'habitude pour mettre en place mon plan. Hier, avant d'aller dormir, j'ai piqué dans le dortoir des Première année des oreillers. Oh, elles se débrouilleront bien sans, elles sont grandes, ces petites. D'un coup de baguette, j'ensorcelle les coussins et je soupire de bonheur, ma vengeance va enfin être accomplie.
Pouf. Splash. Pif. Paf.
Une telle mélodie mêlée à des cris de surprise et d'angoisse. Mes amies regrettent déjà de m'avoir fait ce qu'elles ont fait hier, je le sais. Pendant qu'elle se débattent et se plaignent, je sors discrètement de la chambre avec un sourire machiavélique.
En descendant dans la Salle Commune, je fais bien attention où je mets les pieds, pas question de me ridiculiser un peu plus. Je dois inspirer le respect, même si le destin me maltraite, je trouverais un moyen pour y arriver. C'est le principal objectif de ma journée.
Je vais prendre dignement mon petit-déjeuner. Seule parce que mes amis, soit ils dorment, soit ils sont vexés de ce réveil un peu brutal. Roxanne et Johanna se sont installées à l'autre bout de la table, ça m'amuse de les voir ruminer ainsi. Elles ressentent enfin ce que je vis chaque matin depuis des années.
Au bout d'un moment d'ennui assez extrême à tourner mon thé dans mon bol, un groupe de première année me distrait et investit les places à côté de moi. Elles n'ont peur de rien, de vraies Gryffondor. Je ne peux de ce fait pas m'empêcher d'écouter la conversation de mini-blondinette et tout le petit groupe de petite taille.
« J'ai vraiment mal dormi cette nuit, je suis sûre que ce sont les garçons qui ont volés nos oreillers ! Ils sont vraiment trop méchants, s'exclame l'une d'entre elle.
– Ils vont le regretter, on va leur faire payer !
– Regardez, il y en a justement un, là ! Venez, il faut qu'on aille récupérer nos oreillers. »
Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire relativement peu discrètement. Elles parlent de moi. J'affiche un petit rictus mi-moqueur, mi-fier. Une des filles, pas la blondinette, elle n'oserait pas, non c'est la brune farouche qui se tourne vers moi en fronçant les sourcils :
« Euh, c'est pas parce que tu es grande que tu peux te moquer de nous, tu sais ? »
Les jeunes de nos jours, ils se permettent vraiment tout. Je ne suis pas que grande, je suis aussi Préfète-en-chef. Brune-farouche risque de regretter amèrement ce qu'elle vient de me dire d'un ton insolent. Je prends un regard supérieur, un de ceux de ma collection Intimidation. Je lui réponds, faussement très agacée alors que je suis morte de rire à l'intérieur :
« Non mais ça va pas, j'ai rien fait. Et je te le dis tout de suite, c'est pas parce que tu es petite que tu peux te permettre de me parler comme ça. Je te signale qu'il m'arrive de coller autant les premières années que les autres. »
Là, la brune farouche me lance un regard sceptique, j'aurais peut-être dû mettre plus en évidence mon insigne de Préfète-en-chef. Je le fais légèrement miroiter à la lumière de ses yeux qui comprennent enfin. Elle avait ouvert la bouche pour répliquer quelque chose mais la referme d'un coup. Bien fait. Soudain, la blondinette semble avoir une idée. Ça m'étonne toujours de la part des petits mais il faut bien avouer qu'à Gryffondor, tout le monde n'est pas si attardé que ça. Elle me demande d'un ton hésitant :
« Est-ce que tu pourrais nous aider à retrouver celui qui nous a volé nos oreillers ? On ne peut plus dormir, c'est vraiment pas cool. »
Je me retiens de rire en faisant mine d'avoir l'air compréhensive. Je hoche la tête en respirant profondément pour rester calme et je sors d'un ton un peu étranglé :
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Molly II Weasley
FanfictionMolly Weasley Junior. C'est moi. La Gryffondor à la chevelure de feu qui lance des éclairs avec les yeux, qui fait briller son badge de Préfète-en-chef en toute occasion et que tous les professeurs apprécient. D'aucun dirait que je suis la digne fil...