Mercredi 30 Octobre

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La nuit envahit tout. Ces étranges citrouilles émettent une lumière inquiétante. Les sorciers sont tous de noirs vêtus. Une foule de gens entre dans la Grande Salle, vidée de ses tables. Est-ce qu'il n'y a que les élèves ? Je les regarde s'avancer et commencer à danser au seul son des robes qui claquent au vent. Je cherche quelqu'un des yeux, sans parvenir à le trouver. Soudain, j'entends mon prénom et me retourne. Je vois Astrid Selwyn qui a une grande cape noire qui lui couvre une partie de son visage. Elle a un sourire étrange. Sa bouche s'entrouvre et semble articuler quelque chose que je n'arrive pas à comprendre. Je m'approche d'elle pour essayer de mieux entendre et elle s'agrippe brusquement à moi. Ses mains sont autour de mon cou, je n'arrive plus à bouger, me sens paralysée. Elle va m'étrangler et la dernière chose que je vais voir c'est son sourire tordu et ses yeux dans l'ombre. Mais elle rabat juste une capuche sur ma tête. Son sourire étrange articule à nouveau quelque chose qui m'apparaît soudain comme une évidence.

« Tu es comme moi. »

En sueur et en sursaut, entre mes draps, je me réveille. Je me redresse pour essayer de reprendre mes esprits. Tout mon corps est pris de tremblements. J'essaye de les calmer en inspirant et expirant profondément. Merlin.

J'ai pris une décision, seule devant le miroir en me brossant les dents. Je ne peux pas laisser cela se passer. Scott veut se faire passer pour le gentil, celui qui prend ses responsabilités en essayant de prouver que je suis incapable de le faire. Bien, je vais agir en responsable pour la première fois depuis un bon moment. Que cela lui plaise ou non, je ne vais pas le laisser faire. Aider des ennemis, c'est se rendre complice de leurs crimes. Il l'a déjà trop fait, nous l'avons déjà fait et ce n'est plus supportable.

Entre le cours de Métamorphose et de Potions, je prends mes affaires et mon courage à deux mains pour aller frapper à la porte du bureau de McGonagall.

« Entrez, répond-elle d'une voix un peu sèche. Miss Weasley, que ce passe-t-il ?

– Vous m'avez conseillé de ne plus me mêler de ce qui ne me regarde pas et de venir vous prévenir si jamais de nouveaux faits apparaissent.

– C'est exact, dit-elle en m'indiquant de la main le siège en face d'elle. Dois-je comprendre que vous revenez à la raison ?

– Il s'agit de la sécurité des élèves du château et ... Je crois que vous avez raison, personne ne peut s'en occuper seul. »

Elle me fixe du regard, redressant légèrement ses lunettes sur le bout de son nez. Son intérêt semble être concentré sur ce que j'ai à lui dire. Je prends une grande inspiration.

« Bien. Tout d'abord, il y a certaines choses que je ne vous ai pas dites. Je ne vous ai pas dit que, en Septembre, j'ai aidé Scott Reeve à sortir de Poudlard pour se rendre à un rendez-vous avec des personnes que je pense appartenir à ce groupe de mage noir qui se surnomme les Salvateurs. Je l'ai également accompagné à l'extérieur du château et si j'étais normalement cachée, ils m'ont repérée. Nous avons réussi à nous échapper et retourner à Poudlard sans trop d'encombres. C'est certainement ce qu'il s'est passé pour Astrid Selwyn sauf qu'elle n'avait personne pour l'accompagner. Je pense sincèrement que c'est le même groupe qui l'a agressée et cela me paraît plus que probable qu'ils aient aussi d'une manière ou d'une autre attaqué Kiran Thomas la semaine dernière, même si je n'arrive pas à voir le motif de cette agression. »

Minerva me regarde attentivement, restant silencieuse, certainement pour éviter d'interrompre mon flux de parole, pour ne pas me faire dévier de mon objectif principal. Être tout à fait honnête sur toute la situation. Minerva a le droit de savoir. Alors, je continue :

« Le jour de la soirée-concert de James Potter, Côme Selwyn a intercepté une lettre de sa petite sœur, adressée certainement aux Salvateurs, qu'il m'a donnée. J'en ai pris connaissance et ai donc découvert par la même occasion que Scott n'avait pas cessé d'être en contact avec les Salvateurs, comme je lui avais demandé. Je l'ai rapidement confronté, voyant qu'il essayait de se défendre alors que j'avais des preuves contraires. Je vous ai caché cette lettre, je sais à quel point cela peut être grave, c'est pour ça que je vous la rapporte aujourd'hui. Je ne veux pas les protéger davantage. Ce qu'il se passe est grave. »

Molly II WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant