Vendredi 18 Octobre

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Pendant la nuit, il s'est passé quelque chose d'étrange. J'ai été extraite de mon sommeil par des voix chuchotantes et un grincement de porte pour le moins inquiétant. J'ai d'abord pensé que quelqu'un s'introduisait dans l'Infirmerie pour venir voler des potions ou quelque chose dans ce genre mais j'ai bien vite compris mon erreur. Minerva McGonagall n'a pas besoin de faire ça dans la clandestinité, non, si la directrice était dans l'Infirmerie à une heure aussi avancée de la nuit, il s'est certainement passé quelque chose, peut-être même quelque chose de grave. Je l'ai entendu discuter à voix basse avec Madame Ewer. Des voix préoccupées.

« Je ne sais pas ce que je vais pouvoir faire ... Peut-être aurions-nous mieux fait de l'envoyer directement à Sainte-Mangouste.

- Faites de votre mieux, Max, je compte sur votre efficacité.

- Je vais tout essayer, Minerva, mais au vu de son état ...

- Je ne veux pas laisser une chance au Ministère d'intervenir dans les affaires de Poudlard.

- A quel prix ? Si des élèves sont blessés, n'est-il pas plus sérieux de ... ? »

Leurs voix s'estompent soudainement, je ne peux plus rien entendre. Une boule de frustration se crée dans mon ventre. De quoi parlent-elles ? Qu'est-ce qui a bien pu se passer cette nuit qui donnerait une occasion au Ministère de s'en mêler ? J'ai beau tendre l'oreille, je suis persuadée que McGonagall a lancé un sort pour que personne ne puisse en savoir davantage. Ça n'éteint pas ma curiosité pour autant. J'ai beau être encore coincée ici, j'espère qu'elle est consciente que je chercherai des réponses à mes questions.

Et quand je me suis réveillée ce matin, avec les premiers rayons du soleil, un peu fatiguée mais me sentant beaucoup mieux que la veille, j'ai décidé d'aller découvrir qui est dans ce lit en face du mien, quoi qu'il m'en coûte, parce que je sais qu'il y a quelqu'un qui souffre, qui a dû aussi être dérangé par les rayons du soleil et qui grogne depuis déjà un bout de temps. Je sais aussi que Madame Ewer est allée prendre son petit déjeuner alors j'ai le champ libre pour faire mes recherches.

Je n'avais pas vraiment bien anticipé, cependant, les difficultés de mon projet. J'ai les jambes un peu tremblantes, elles supportent difficilement mon poids alors que je tente de me mettre debout pour quitter mon lit. J'ai cette étrange impression que tout tangue autour de moi jusqu'à ce que je parvienne enfin à me stabiliser et à respirer profondément. Je ne sais pas ce que j'ai fait avec cette potion mais j'aurais mieux fait de me concentrer un peu plus sur la recette. Ça ne valait pas le coup. Il va falloir que je rattrape tous les cours de ces deux derniers jours. Et que je retourne à la vraie vie, pas celle des rêves et autres visions étranges. Celle où Maman est introuvable.

Une fois que mes pensées sont un peu plus claires, mes jambes arrêtent de trembler. Satisfaite, j'avance doucement, en m'accrochant encore au rebord de mon lit. C'est au moment de le lâcher que j'ai un peu d'appréhension, il va falloir que je traverse l'infirmerie de cette manière. Mais depuis quand je ne suis pas capable de faire quelque chose ? Tout cela ce n'est que des foutaises, je n'ai pas beaucoup de temps pour me glisser jusqu'au lit d'en face et découvrir de qui il s'agit. Une Gryffondor ne devrait pas hésiter comme ça. Je me lance, ouvre d'un geste déterminé le rideau qui entoure mon lit et jette un coup d'œil des deux côtés de l'allée. La voie est libre.

Je prends une grande inspiration et fais quelques petits pas en direction du lit d'en face où quelqu'un gémit encore de douleur derrière le rideau. J'arrive à atteindre ce dernier plutôt rapidement. En l'attrapant, j'ai le sentiment que ce que je fais est de la curiosité vraiment mal placée et que je ne devrais peut-être pas le faire. Mais j'ai trop envie de savoir qui est derrière, résoudre le mystère. Je chasse de mes pensées ma culpabilité et j'ouvre le rideau délicatement.

Molly II WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant