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Quand j'étais petite, ma mère me disait toujours que la bagarre ne menait à rien. Selon elle, c'était pour les personnes qui n'avaient aucun self control.

Elle disait que si quelqu'un me frappait, je devais simplement résoudre le problème pacifiquement, que les combats ne résolvaient aucun problème mais qu'au contraire ne faisait que les empirer.

Elle avait commencé à me dire ça lorsque j'avais eut des problèmes à l'école un jour. J'aimerais pouvoir dire que c'était arrivé au CP, mais en réalité ça s'était passé lorsque j'étais à l'école maternelle. Il y avait une fille qui moquait constamment des autres, elle se moquait d'un garçon qui avait le nez qui coulait constamment à cause d'une maladie, ou d'une autre petite fille qui avait un sourire 'bizarre'. Elle était toujours au centre des chamailleries. Bien sûr, elle ne s'était jamais adressée à moi. Je m'étais déjà assise à côté d'elle en classe, mais j'avais toujours été tellement absorbée par mon travail qu'elle ne m'avait jamais lancé un regard.

Mais je détestais l'intimidation. Je ne supportais pas de voir ça. C'est à cause de cette fille que j'avais une forte aversion pour les gens qui s'attaquait à des personnes plus faibles.

Je l'avait vu s'en prendre à ce petit garçon qui avait le nez qui coulait, car ses parents n'avaient pas assez d'argent pour lui acheter un traitement et qu'il était trop gêné pour constamment traverser la salle et prendre un mouchoir. Je la regardais s'en prendre à la jeune fille qui avait un problème mental, celle au sourire 'bizarre'. J'avais vu comment ses mots affectaient profondément ces enfants. J'avais aussi remarqué qu'elle se fichait complètement que ses paroles leur fassent du mal, elle ne se souciait pas d'eux.

C'était la reine. Elle n'était pas spécialement belle, c'était juste une enfant, et elle avait décidé de chercher tous les points faibles des gens autour d'elle. Et au lieu de voir la beauté en eux, elle cherchait leurs défauts.

Un jour, elle focalisa sa cruelle attention sur moi.

Nous marchions les uns derrière les autres pour aller déjeuner. Elle était derrière moi, et elle commença à se moquer de mes chaussures.

"On dirait des chaussures de garçon." Remarqua-t-elle à haute voix, sans se soucier de parler fort. "T'as un frère?"

Je savais pertinemment que ce n'était pas des chaussures de garçon. Ma mère ne voulait pas m'acheter des chaussures qui brillaient ou qui avaient une Barbie souriante sur le devant. Aucun de mes vêtements n'était comme ça, j'avais toujours porté des t-shirts simples, avec des jupes et des jeans.

"Je n'ai pas de frère." Répondis-je sèchement.

"Alors pourquoi tu portes des chaussures garçon ?"

"C'est pas des chaussures de garçon."

"Si. Tu vois pas le logo sur l'arrière ? Il y a le même sur les chaussures de mon papa."

Le garçon qui marchait devant moi se retourna pour regarder mes chaussures.

"Ton papa est pauvre ?" Dit la jeune fille. "Il peut pas t'acheter des chaussures de fille ?"

Mon visage était devenu encore plus rouge quand j'entendis le rire de son ami. J'étais très en colère mais je continuai à avancer en l'ignorant du mieux que je pouvais.

"Mon papa m'achète tout ce que je veux." Continua-t-elle fièrement. "Il m'a acheté une poupée l'autre jour, elle peut copier ma voix." Certaines filles ont lâchés un "Ooh" de surprise en entendant ça. "Il m'achète aussi pleins de chaussures. J'adore les chaussures. Et j'adore celles avec Barbie sur les côtés. Tu sais qui c'est Claire ?"

Twisted 1 et 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant