Twisted 1 et 2

14

"Je n'aime pas la façon dont Perrie te parle."La voix douce d'Eleanor retentit derrière moi dans ma chambre, et je regardai par-dessus mon épaule pour la voir entrée, fermant la porte derrière elle. Son visage était sérieux, et elle portait un nouveau tee-shirt qu'elle avait acheté récemment avec un short en jean, sa chevelure brune tombant en cascade sur ses épaules Même dans les situations critiques, Eleanor avait toujours l'air absolument magnifique."Tu nous a entendu ?" Demandai-je doucement, étirant mes jambes sur le lit. Mes cheveux étaient encore mouillés après ma douche, j'avais donc un peu froid. Je trouvais un sweat et je l'enfilai pour me réchauffer. Eleanor acquiesça à ma question et s'assit au bout du lit. "Elle a tort, elle n'a aucune idée de ce dont elle parle." J'étais d'accord avec elle, me souvenant de l'expression de dégoût et d'horreur dans les yeux de Perrie. Je savais que toute autre personne à sa place aurait réagi de la même manière, même pire. Ce n'était absolument pas la faute de Perrie alors je ne pouvais pas vraiment la blâmer.Elle avait vécu un peu dans la même chose que moi avec Vladimir. Je n'en savais pas beaucoup sur le membre du gang rival, mais je savais que Perrie avait un état d'esprit beaucoup plus fort que le mien, ce qui avait probablement été la raison pour laquelle il ne l'avait jamais totalement possédé."Elle ne comprend pas." Marmonnai-je. "Mais ce n'est pas de sa faute, tu sais."Eleanor souria lentement, un sourire différent de ceux qu'elle m'avait déjà offert. Celui-là était rusé et défiant, et je fus choquée quand elle leva sa main pour révéler ses doigts couverts d'un bandage."Qu'est-ce que tu as fait ?" Demandai-je, assise bouche-bée quand Eleanor ria un peu, ses yeux bruns admirant ses articulations. "Je l'ai frappée." Déclara Eleanor. "Je ne sais pas pourquoi je l'ai fait, mais je ne pouvais pas rester là et la laisser te traiter de folle." Elle me regarda timidement, laissant tomber sa main sur ses genoux. "Ça fait mal. Très mal.""J'arrive pas à croire que tu l'as frappée." Répétai-je, l'envie de rire se faisant de plus en plus forte. "Elle a eu mal ?""Je l'ai frappé au visage, sur la joue droite. Je pense qu'elle a été tellement surprise qu'elle n'a rien pu faire quelque chose." Je pouvais très bien imaginer la surprise de Perrie, parce que j'étais moi-même tellement surprise en regardant les bandages. Je ne pouvais pas comprendre le fait qu'Eleanor, la fille douce au monde, avait frappé quelqu'un. Ça n'avait pas de sens. C'était comme voir un lapin vraiment mignon se battre avec une tortue ou quelque chose, vous ne pourriez jamais imaginer un lapin faire ça."Je suis vraiment désolée qu'elle t'ai dit ça." Déclara Eleanor. "Et j'ai aussi entendu ce que elle et Fran t'avaient dit l'autre soir. Aucune d'entre elles ne peuvent comprendre ce que toi et moi traversons, donc bien sûr elles nous traitent de folle et de stupide." Elle caressa légèrement avec son bandage. "Et puis, et bien, je n'ai même pas réfléchi avant de la frapper. Lou a dû m'éloigner, sinon je pense que j'aurais fait autre chose. ""Wow. Merci de m'avoir défendu." Murmurai-je incapable de dire autre chose."Je, euh, j'aime penser de nous, tu sais, ce que Louis avait dit." Marmonna Eleanor, soudain très calme et timide, incapable de me regarder dans les yeux. "Tu te souviens de ce qu'il a dit ? Il a dit qu'on était comme une famille déjantée vivant dans un monde tordu, j'aime penser que nous sommes une famille, et que tu es ma s½ur." Je pouvais sentir mon corps tout entier se réchauffer à ses mots, un sourire ornant mon visage de la même façon qu'Eleanor. "Et, aussi comme Louis l'a dit, la famille reste soudée, peu importe la situation." Ses yeux rencontrèrent les miens. "N'est-ce pas ?""Absolument." Dis-je, en la prennant dans mes bras. Je pouvais sentir l'odeur de lavande qui émaner d'elle et je réalisai qu'elle était littéralement l'amie la plus proche, que j'avais eu jusqu'à présent. Ça avait toujours été Fran, mais... Comme Eleanor l'avait dit, elle ne pouvait simplement pas comprendre ce que je vivais, et comme Perrie, elle ne se mettra jamais de mon côté ou ne prendra pas le temps de comprendre. Je ne pouvait pas vraiment leur en vouloir, elles avaient peur et elles étaient là à cause de moi. Alors au lieu de fuir le problème, je décidai de faire autre chose."Je vais essayer de parler à Harry pour qu'ils les laissent partir." Dis-je quand elle s'éloigna de moi. Nous étions assises sur le lit maintenant, face à face."Tu pense qu'ils va les laisser partir ?" Elle semblait douteuse."Je l'espère vraiment. Elles ne méritent pas ça.""Mais si elles partent, elles n'iront pas voir la police ?" Eleanor semblait inquiète maintenant."Je ne vais pas les laisser me prendre Louis une nouvelle fois. Je ne laisserais pas cela se reproduire, Claire." Je tendis la main et attrapai son coude, le serrant légèrement pour la rassurer. "Louis ne va nulle part El', d'accord ? Je vais parler avec elles." Elle semblait se calmer à présent. "Okay, je pense que ce sera mieux si elle partent. Elles ne vont jamais nous comprendre, pas vrai ?""Tu as raison." Je ne savais pas vraiment quelle heure il était.  Après m'être réveillée, j'étais directement allée prendre un long bain relaxant. Je m'étais rasée les jambes, lavée les cheveux, puis j'avais essentiellement laissée mon esprit se vider pendant quelques minutes pour me détendre. Ça avait été incroyable."Tu dois me promettre quelque chose." Dit Eleanor."Bien sûr, de quoi il s'agit ?""Ne la laisse plus te parler comme ça." Dit Eleanor, en me regardant. "Je peux voir le doute dans tes yeux, Claire. Harry tient vraiment à toi." Je repensai instantanément à ce que m'avait Harry dit la veille, il avait eu l'air si vulnérable. C'était l'un des rares moments où il s'était ouvert à moi, et je savais que je devais toujours garder ça à l'esprit, car ils étaient si incroyablement rares."Quand j'ai rencontré Harry," Dit Eleanor. "J'étais absolument terrifiée par lui. Bien sûr, Louis m'avait averti à son sujet auparavant. Il avait dit qu'Harry était leur chef et qu'il était absolument impitoyable et insensible. Louis, cependant, m'avait dit que c'était son meilleur ami, que je ne pourrais jamais comprendre. Mais ils ont une sorte de connexion. Quoi qu'il en soit, quand j'ai rencontré Harry, c'était extrêmement bizarre.""Pourquoi ?" Demandai-je."Parce qu'il était avec une fille." Le visage d'Eleanor se troubla, évidemment repoussé juste à y penser. "Harry avait toujours une femme à son bras. Ce n'était jamais la même, et elles étaient généralement blondes et voulaient gagner ses faveurs plutôt que d'être avec lui. Il n'a jamais eu à les forcer comme Zayn le fait, puisque elles lui succombaient, connaissant sa réputation. Quoi qu'il en soit, je ne crois vraiment pas que Harry se soit soucié de l'une d'entre elles. Evidemment, il les embrassait et couchait avec elles, mais elles disparaissaient toujours le lendemain matin, et il ne les amenait jamais dans sa maison, pas comme il l'a fait avec toi." Je n'aimais pas entendre le fait que Harry avait été avec d'autres femmes, c'était frustrant de penser à toutes les femmes avec qui il avait été."C'est donc très choquant, presque une chose phénoménal maintenant que Harry t'as toi." Déclara Eleanor. "Il est passé de coureur de jupons, à avoir quelqu'un que l'on avait jamais vu avant, une jeune fille américaine. Et quand j'ai vu la façon dont tu lui parlais, j'avais vraiment envie de te connaître. Je veux dire, je voyais que tu étais effrayée et nerveuse, mais tu étais si différente. Tu le contredisais, tu protestais, tu le combattais, c'était tellement nouveau, parce que personne ne s'était jamais battu contre Harry. Tout le monde avait trop peur de le faire.""Et ce qui était encore plus choquant," Continua-t-elle, "C'est qu'il ne t'a pas tué. Je sais que Harry n'aurait pas hésité à se débarrasser de l'une de ces femmes si elles lui avaient parlé comme tu l'a fait, donc je savais que quelque chose était différent. Mais maintenant, quelque chose à changer en lui." Elle souriait maintenant, comme une enfant qui venait de recevoir un cadeau. "Et je trouve ça incroyable, Claire, que tu ais eu cet effet sur Harry. Je le pense vraiment. Alors ne laisse pas Perrie ou Fran  te faire changer d'avis ou te faire douter, elles ne comprennent pas tout ce qui se passe. Mais moi si. Et je pense que c'est une chose étonnante." Je pouvais entendre des pas et des voix dans le couloir, et seulement quelques secondes passèrent avant que la porte ne s'ouvre, révélant Niall."Salut les filles," Dit-il rapidement.  "Harry et Louis veulent vous parler, dans le salon." Ilavait l'air pressé, et ne s'arrêta même pas pour entendre notre réponse avant de repartir.Eleanor et moi nous nous regardâmes avant de nous diriger vers le salon. Louis et Harry étaient assis sur le canapé et semblaient avoir une conversation sérieuse, mais dès que nous entrâmes dans la pièce, leur attention se dirigea vers nous. Je ne savais pas à quoi m'attendre avec Harry. La nuit dernière avait été... Spéciale. Quelque chose s'était passé entre nous, je pouvais le sentir s'ouvrir à moi un peu plus. Mais je savais que c'était un cercle vicieux entre nous, nous nous disputions, Harry s'excusait, je lui pardonnais, et ça se répétait, encore et encore.Louis fit signe à Eleanor avec un large sourire, la tirant pour un câlin avant de la mettre sur ses genoux, et je restais sur le seuil de la porte, ne sachant pas trop à quoi m'attendre."Eh bien ne reste pas là." Harry rompit le silence, ses lèvres se recourbant en un sourire dévoilant ses fossettes, et il tapota ses genoux. "Viens m'embrasser, Claire." Ses yeux, qui semblaient moins sévères que d'habitude, me fixaient de près, comme pour juger ma réaction. Je pouvais instantanément dire que quelque chose était différent chez lui. Il n'avait plus l'air en colère ou contrarié. Il avait l'air soulagé. Son sourire n'avait pas disparu, et il faisait briller son visage entier, lui donnant un air enfantin et, honnêtement, beaucoup plus jeune. Ses cheveux bouclés n'avaient pas l'air emmêlés, ils avaient l'air un peu plus court, et je devinais immédiatement que Eleanor les avait coupés. Il n'y avait plus autant de boucles qui tombaient sur ses yeux et cela révélait beaucoup plus son visage. Alors je ne laissai pas passer cette chance et j'acceptai de passer un moment rare avec un Harry plus vivant et me dirigeai vers lui. Il était maintenant debout, son corps beaucoup plus grand dominait une fois de plus ma petite taille. Il me tira vers lui, enveloppant ses bras autour de moi, et je pouvais sentir ses yeux émeraude me regarder intensément."Embrasse-moi, Claire." Me répeta-t-il, son sourire s'adoucissant quand il me vit sourire.Je ne pouvais pas m'empêcher de l'embrasser timidement sur la bouche, mais il resserra son étreinte et répéta, "Un baiser, bon sang." Il n'avait pas l'air irrité ou frustré. Ses yeux brillaient d'amusement quand il me vit me mettre sur la pointe des pieds pour atteindre sa taille, saisissant ses larges épaules pour garder l'équilibre. Il eut même le culot de rire quand j"atteignis enfin ses lèvres, le sentant presser ses lèvres contre les miennes en les bougeant. Ce baiser était, sans mentir, mon préféré. Celui-ci n'était pas sérieux, il était joueur et léger. Je pouvais sentir ma poitrine s'enflammer à la sensation, Harry avait un effet énorme sur moi, encore plus que je ne pouvais l'imaginer."Qu'est-ce qui te rend si heureux ?" Demandai-je, incapable de me retenir. Et je le regrettais instantanément, pensant que Harry allait être offensé. Mais au lieu de ça, il s'assit sur le canapé et me tira sur ses genoux, mes jambes à califourchon sur lui."Disons simplement que les choses vont très bien aujourd'hui." Dit Harry, et je pouvais voir du coin de l'½il Louis dire quelque chose à Eleanor."Sortons aujourd'hui." Continua Harry, saisissant à nouveau mon attention. "Hm, ça te plairais ?"Quoi ? Il me demandait mon avis ?"Où est-ce que tu veux aller ?" Demandai-je."On y réfléchira en route." Dit Harry, me souriant de nouveau, m'étourdissant pendant un moment. "J'ai de l'argent à dépenser, et nous avons le temps. Qu'en dis-tu ?" Je ne savais pas si Harry venait de prendre un médicament ou s'il venait de remporter une sorte de loterie, mais j'adorais immédiatement cette nouvelle facette de lui. Je savais qu'au fond, le Harry que j'avais connu était toujours là. Le Harry qui avait battu cet homme à mort avec ses poings était encore là, celui qui m'avait giflé au visage quand j'avais désobéi était encore là. "D'accord." Murmurai-je, incapable de contenir ma joie en l'embrassant de nouveau. J'étais tellement heureuse que je pouvais sentir les larmes brouiller ma vue, l'enthousiasme bouillonnant dans mon estomac. "Allons-y."  Je n'étais pas le genre de fille qui portait des robes souvent, mais aujourd'hui j'en portais une, une robe légère de couleur blanche qui frôlait à peine mes genoux. C'était vraiment une belle robe. Je l'avais eu en terminale, je l'avais acheté pour une remise de prix en fin d'année. Harry m'avait donné le choix de notre destination. Il m'avait même laissé conduire, mes mains sur le volant, sa main sur ma cuisse et l'autre tapotait des textos sur son téléphone. L'atmosphère autour de nous était confortable et tranquille, quelque chose à laquelle j'étais en train de m'habituer.Qu'est-ce qu'il se passait ? Bordel. Je conduisais vers le parc où nous aimions aller avec Gemma et Lottie, l'endroit où Lottie faisait du cerf-volant."Un parc ?" Demanda Harry quand je me garai. Il y avait un terrain de jeux pour les enfants, et une balançoire où les mères poussaient leurs enfants. Il y avait même une équipe de football qui s'entrainait sur la gauche avec deux gardiens postés de chaque côté. Et surtout, le soleil était là, ce qui rendait le tout beaucoup plus vivant."Allez, viens." Dis-je. Nous nous dirigeâmes vers un grand arbre, où se trouvait beaucoup d'ombre, et je m'assis contre lui, Harry suivant mes mouvements. De là, nous pouvions  tout voir, du snack-bar jusqu'à l'aire de jeux. Je pouvais entendre les enfants crier et rire. Harry regardait son téléphone avec une expression neutre, envoyant des messages rapidement. Mes mains se posèrent mollement sur mes genoux, mes yeux se concentrant sur les joueurs de foot. Ils jouaient librement aujourd'hui, tapant juste dans le ballon au lieu de viser les buts. Le ballon se déplaçait si vite, je pouvais à peine le garder en vue que quelqu'un d'autre tapait dedans. Pour moi, ça me rappeler le flipper. J'avais toujours été nulle au flipper. Et une seconde je les regardais, et la suivante, j'entendis quelqu'un frapper durement et je pouvais voir le ballon venir droit sur mon visage. Je n'eus même pas le temps de lever la main pour protéger mon visage avant qu'il ne me frappe en plein nez. Je gémissais sous l'impact puissant, mon nez me piquant. Je pouvais déjà sentir le sang couler, ruisselant sur mon menton, car mon nez était très sensible."C'est quoi ce bordel ?" Entendis-je Harry dire à côté de moi, sa voix n'était plus douce mais forte et exigeante."Désolé, je suis vraiment désolé," Dit quelqu'un, et je levai les yeux pour voir que ce n'était qu'un enfant. Il avait les cheveux blond clair, un peu humides de sueur, et je pouvais immédiatement dire qu'il n'avait vraiment pas fait exprès. Soit ça, soit il était terrifié du regard que Harry lui lançait."Harry, je vais bien." Dis-je, couvrant mon nez avec mes deux mains, ma voix sonnant bizarre maintenant que j'appuyais sur mon nez. "C'était un accident.""Non, ça ne va pas." Dit sèchement Harry, et je l'entendis se lever. "Prend la balle et dégage d'ici.""Harry-""Monsieur, je suis vraiment désolé, je n'avais vraiment pas l'intention de faire ça." Dit l'enfant rapidement, trébuchant sur ses mots. "Si vous voulez, je peux aller lui chercher un mouchoir.""Je vais aller chercher un mouchoir." Dit Harry. "La seule chose dont j'ai besoin c'est que tu déguerpisse de ma vue. Compris ?""D'accord." Le gamin avala nerveusement sous le regard de Harry et je poussai le ballon avec mon pied vers lui, le déplaçant lentement dans l'herbe verte. Il prit le ballon et s'éloigna en courant, retournant avec son groupe d'amis. Je pouvais le voir leur dire quelque chose, certains enfants regardèrent vers nous, avant de détourner le regard."Putain d'enfant stupide." Grogna Harry quand il s'accroupit devant moi, ses doigts touchant gentiment mes mains pour les éloigner de mon visage. Le sang était déjà partout, mais je recouvrais rapidement mon nez quand quelques gouttes de sang coulèrent sur ma robe. Et à ma grande consternation, il y avait plusieurs, petites taches de sang qui coloraient ma robe."Non !" M'exclamai-je, en fronçant des sourcils. "Ma robe, elle est foutue." En temps normal je ne m'en inquièterais pas vraiment, sauf que c'était ma robe préférée."Est-ce que ça partira si tu la laves ?" Demanda Harry."Probablement pas. C'est du sang." Je commençai à me lever mais Harry me poussa en arrière, ses grandes mains poussant mes épaules facilement."Reste là." Dit-il. "Je vais chercher de quoi te nettoyer." Je regardais Harry s'éloigner, faisant de grandes enjambées sur le terrain. A présent, les joueurs de foot avaient disparus, et deux enfants courraient et semblaient jouer à chat ou quelque chose. Je pouvais sentir le sang s'infiltrait entre mes doigts, mais c'était en train de sécher, et je supposais que les saignements étaient terminés alors je retirai délicatement mes mains et je vis qu'elles étaient pleine de sang. Plus j'attendais Harry assise à l'ombre, plus je m'agitai. Je pouvais sentir le sang séché sur ma lèvre supérieur, et ça me dérangeait, mais je fus distraite par un bruit. De la musique.Est ce .. ? "Le marchand de glace !!" S'exclama un adolescent à peine plus jeune que moi. Je gloussai jusqu'à ce que je vis au loin le camion de glace, et je ne pouvais m'empêcher de me demander si j'avais de l'argent. Un cornet de glace semblait être une très bonne idée à ce moment là. Je me mis sur pied, voyant une petite foule se former autour du camion, et essayai de repérer Harry, mais il était probablement trop loin pour être vu. Attendez. La voiture. J'avais de l'argent dans la voiture- j'avais toujours de la monnaie dans la voiture ! Je pensais que comme Harry était de "bonne" humeur, il ne s'énerverait pas. Et j'allais seulement à la voiture; ce n'était pas comme ci j'allais m'enfuir ou autre. Alors je me dépêchai jusqu'à la voiture, ouvrant la porte -surprise de la trouver déverrouillée- et je trouvai quelques pièces avant de retourner rapidement vers le vendeur de glace, voyant que la foule avait diminué en une petite file d'attente J'examinai le menu, les différentes variétés de glace. J'avais toujours été simple- j'adore la vanille- alors c'était souvent le parfum que j'aimais choisir. Je décidai de prendre à Harry et moi un cornet vanille chacun. Quelques pièces me restaient dans une main et je tenais les deux cônes dans l'autre en me dirigeant vers l'arbre. Quelques personnes avaient effectivement regardé le sang sur mon visage, mais j'imagine que j'étais tellement habituée à voir des choses étranges à présent  que cela ne m'avait vraiment pas déroutée. Cependant, je pus voir ce qui m'attendait sous l'arbre. Il semblait à peine de retour car je pouvais voir ses yeux chercher autour de lui. Et ensuite, il me vit. Je lui souris et pointai les glaces en l'air avant de reprendre une bouchée dans la mienne. Il devait manger la sienne plutôt vite sinon elle allait fondre. "Hey, Harry" Le saluai-je gaiement, "Je nous ai pris des glaces." "Claire," Dit Harry, mortellement calme "Je t'avais dit de ne pas bouger d'ici." "Je devais juste aller à la voiture pour récupérer de l'argent-"  "-J'en ai absolument rien à foutre de ce que tu devais faire." Me coupa-t-il brusquement "Merde, je t'ai dit de rester ici, tu ne l'as pas fait. Cette glace aurait pu attendre."  "Calme-toi d'accord, je-" "Ne me dis pas de me calmer," Harry n'avait plus du tout l'air doux, mais ses yeux s'attardèrent sur le cône dans ma main. "Là, laisse moi essuyer ton visage." "Je peux le faire."  "Juste, bouge pas." Il se planta devant moi et essuya ma lèvre supérieur avec un mouchoir humide. "J'aurais pu le faire moi même." Marmonnai-je. "Ferme là et c'est tout." Ses yeux émeraude étaient tournés vers moi alors qu'il essuyait mon visage avec précaution, son autre main entourant doucement ma joue pour me tenir en place. Je me sentais comme un bébé se faisant laver le visage par sa mère ou je ne sais qui alors que je repositionnai mes pieds, me tortillant afin de me reculer et manger ma glace. Quand il eut fini, il fourra le mouchoir dans la poche de son jean alors que je prenais une autre bouchée de glace, le goût doux et froid refroidissant ma bouche par rapport à la température extérieur. Harry soupira devant moi, ses mains fourrées dans ses poches, les yeux fixés sur le sol. Je le regardai quand il souffla, pensant qu'il était sur le point de dire quelque chose. "Désolé." Marmonna-t-il. "C'est rien." Dis-je rapidement, souriant de la voir s'excuser ouvertement. "C'est juste que je t'ai pas vu ici," Murmura-t-il, "Et j'ai cru que quelque chose avait pu t'arriver."  "Tiens." Je lui montrai sa glace, ses yeux s'agrandissant interrogativement. Est-ce qu'il savait ce qu'était de la glace ? "Harry, s'il te plait, dis moi que tu as déjà goûté de la glace" Ses lèvres se courbèrent en un semi sourire satisfait, "Nope, mais j'ai déjà goûté quelque chose de meilleur." Ses yeux transperçaient les miens, et je pus sentir mes joues rougir quand je réalisai ce qu'il voulait dire.  "Tu rougis," Murmura Harry, ses mains attrapant mes poignet et m'attirant plus près de lui, se penchant pour laisser ses lèvres effleurer mon oreille. "Ne sois pas timide avec moi, Claire." Il bserva ma robe d'un air approbateur faisant briller ses yeux. "J'aime vraiment te voir dans cette robe." Il m'attira complètement contre lui et siffla dans en un bas murmure, "Même si je pense que tu aurais l'air mieux sans." "Harry," Je pouvais sentir mes joues rougir encore plus "Stop."  "Et pourquoi ? Tu es pas petite-amie." Répondit-il, son sourire s'agrandissant. "Peut-être devrais-je te baiser contre cet arbre, mh ? Laisser toutes ces personnes autour de nous savoir à qui tu appartiens. Ca te plairait, Claire ?" Je ne sais pas pourquoi mais l'entendre dire petite-amie me marqua. Peut être parce qu'il ne m'avait jamais appelée comme ça auparavant -il m'appelait toujours sienne ou sa girl- il ne le disait jamais vraiment. C'est comme si c'était, petite amie est un mot universel, un terme normal, et l'entendre dire quelque chose de normal m'atteignais vraiment. "Tout ce que j'aurais à faire c'est remonter ta robe," La main de Harry remonta légèrement le devant de ma robe, ses doigts parcourant ma cuisse, frôlant légèrement ma culotte. Ses yeux me regardaient attentivement, ce sourire arrogant toujours intact.  "Tiens, ta glace." Répétai-je une fois de plus, ma voix légèrement essoufflée et rauque. Je lui tendis sa crème glacée encore une fois, voyant le dessus des boules s'aplatir au fur et à mesure qu'elles fondaient. Harry rigola et prit le cornet, ses yeux maintenant concentrés dessus. Il le fixait pendant un moment, comme s'il posait les yeux sur quelque chose qu'il n'avait jamais vu avant. "Quoi ?" Demandai-je, me rasseyant sur le sol et étirant mes jambes, léchant impatiemment ma glace pour contrôler sa fonte. Je demandai sarcastiquement "Tu n'as jamais mangé de glace ?"  "Non, jamais." Répondit Harry, s'asseyant à côté de moi, étirant ses jambes, bien plus grandes que les miennes. Je m'arrêtai de laper ma glace, me tournant pour le regarder avec de grands yeux. "Mais si, tu te souviens ? Tu avais goûté la mienne quand je regardai Titanic."  "C'était de la glace au chocolat." Répondit Harry. "Ca, c'est .."  "Vanille." Finis-je lentement, incapable de croire qu'il n'avait jamais goûté de la glace à la vanille avant. "Peu importe." Il prit une large bouchée et je ris légèrement quand je vis la glace blanche étalée sur ses lèvres. Il les lécha rapidement, hochant la tête, approbateur, "Merde, c'est délicieux."   "Tu vois ? Ca valait la peine de ne pas me voir pendant un petit moment ?" Blaguai-je légèrement, le poussant du coude pour recevoir en retour un regard sérieux."Non, quand je te dis de ne pas bouger, tu ne bouges pas !" Je n'arrivais pas à le prendre au sérieux puisqu'il était entrain de se battre pour lécher tous les bords de la glace qui allait couler sur son jeans. "La prochaine fois que tu refais un truc pareil, on rentre. "Sa voix était sérieuse et il essayait de me faire passer son message clairement alors je ne fis aucune remarque et hochai la tête en signe d'approbation. J'étais entrain de mordre dans le cône à présent et mes mains étaient collantes."Regarde-moi."Harry attrapa doucement mon visage pour le tourner vers lui, et dès que je le tournai, il m'embrassa. C'était un baiser si doux, avec ses lèvres douces et fraiches à cause de la glace que mon esprit s'éteind pendant un moment.Ici, avec les rires des enfants et le soleil qui brillait autour de nous, j'avais l'impression que Harry n'était pas un ex chef de gang et qu'il ne m'avait jamais forcé à rester avec lui. J'avais l'impression que j'étais juste une fille, que c'était juste un mec qui m'embrassait et que nous étions un couple normal qui partageait une glace.Et c'était incroyable.Je n'avais jamais été aussi relaxe auparavant. Harry n'essayait pas de dominer le baiser, il m'embrasser doucement et presque avec précaution, comme pour voir quelle serait ma réaction.Et soudainement, ces trois mots me brûlaient la bouche.Je t'aime.Ils ne cessaient de résoner dans mon esprit et j'ouvris les yeux juste au moment où il ouvrit les siens. Et nous nous fixâmes, ses yeux verts observant mes yeux bleus.Puis Harry mit fin au baiser, son pouce caressant mon menton, et j'avais complètement oublié ma glace. Il retourna à la sienne, et j'essayais de revenir à la réalité, encore bouche bée par ce qui venait de se passer."Si quelqu'un te fais du mal," Murmura-t-il, "Je le tuerai. "Je t'aime."Comment tu peux aimer un monstre comme lui ?""Tu es folle.""Tu mérites quelqu'un comme lui.""Il n'a pas de coeur.""Il ne se soucie de rien, même pas de lui même.""Il tient beaucoup à toi."Syndrôme de Stocholme.Il est tordu."Ils ont quelque chose que je veux." Dit soudainement Harry à voix basse."Attends, qui ?" J'avais presque fini ma glace alors que Harry s'essuyait déjà les mains."Les gens avec qui je parle, ils ont quelque chose que je veux et dont j'ai besoin.""De quoi as-tu besoin ? Et qui sont ces gens ?""Ce n'est pas un gang, c'est même l'opposé d'un gang. Mais c'est eux qui ont le pouvoir à Cheschire." Expliqua-Harry."Le pouvoir ? Comme tu avais à Londres ?""C'est à peu près ça. Ils font en sorte de ne pas laisser les gangs s'installer à Cheschire. Ils travaillent en dehors des lois. Dès qu'un gang se forme, ils le font disparaitre." Harry se tourna vers moi. "Ils tuent tous les membres un par un."Cela me rappela un peu Carlotta mais ces gens ne faisaient pas partie des forces de l'ordre."Je leurs ai parlé plusieurs fois. Je leurs ai expliqué que je ne voulais pas créer de nouveau gang, mais ils ont du mal à y croire.""Qu'est ce qu'ils ont qui t'interèsse tant ?" Demandai-je."La puce 42003." Répondit-Harry."Qu'est-ce que c'est ?""La puce 42003 est un genre de mythe. Personne ne sait si elle existe vraiment mais tout le monde la cherche. Elle interèsse particulièrement les gros arnaqueurs qui ne veulent pas avoir affaire à la loi." Dit-il. "La puce 42003 peut hacker le système informatique de casiers judiciaires d'un pays entier. Elle permet d'effacer la totalité de ton casier, de remettre les compteurs à zéro quoi." Harry regardait au loin, pensif. "C'est ce que je veux, un nouveau départ.""Tu veux recommencer à zéro ?"Demandai-je doucement. J'aimais bien l'idée de cette puce. Je savais que si Harry révélait son identité à n'importe quel policier, il saurait qu'il était recherché sur Londres.Harry hocha la tête et je me rapprochai de lui, posant ma tête sur son épaule maintenant que j'avais fini ma glace. "Je pense que c'est une bonne chose.""Vraiment ?" Dit Harry."Oui, tout le monde mérite une seconde chance, tu n'as jamais eu l'occasion de choisir ce que tu voulais faire.""Ouais, peut-être que t'as raison." Grommela-Harry. "Dès qu'on aura cette puce, on pourra foutre le camps d'ici. On pourra aller n'importe où et faire ce qu'on veut.""Attends." Je me redressai un peu. "Si jamais tu as ce que tu veux, tu vas faire un nouveau gang ? Est-ce que tu leurs a menti pour avoir la puce ?"Pitié, dis non !"Je ne sais pas." Harry haussa les épaules. "Je ne sais rien faire d'autre, Claire. C'est qui je suis.""Mais tu pourrais être tellement plus." Je gardai ma voix douce et basse alors qu'en réalité, je n'avais qu'une envie c'était d'attrapper ses épaules et lui hurler dessus. Il pouvait vraiment devenir qui il avait envie d'être. Le voir revenir à son statut de chef de gang serait vraiment horrible.Quand il était chef de gang, sa vie, ainsi que la mienne, était tout le temps en péril. On ne s'amusait jamais, tout était une question de temps et de précision. On avait faillit se faire descendre en revenant du centre commercial !Quelle genre de personne voudrait revenir à ce style de vie ?Parce que pour moi, être chef de gang , ce n'était pas un job, mais un style de vie. Tu ne peux jamais y échapper ou prendre des vacances.Mais Harry avait le choix de faire tout ce qu'il veut et son passé continuait de le hanter.Nous étions assis dans un silence confortable jusqu'à ce que je demande. "Harry ?""Hm ?""Est-ce qu'on peut laisser Fran et Perrie partir ?" Il ne répondit pas donc je continuai. "Ce n'est pas de leurs fautes. Elles se sont retrouvés au mauvais endroit, au mauvais moment. Ce n'est pas juste de leurs faire subir tout puisque c'est à cause de moi qu'elles sont là. S'il te plait Harry, je pourrais leurs parler et m'assurer qu'elles ne diront rien. Elles peuvent vivre leurs vies, je ne veux pas qu'elles la gâche ici, je t'en prie.""Elles sont déjà parties." Dit simplement Harry."Comment ça ?"Mon coeur se serra en entendant le ton sérieux de Harry. Pitié, dis-moi qu'elles sont en vie."Liam les a conduit ailleurs." Répondit-il. "Non Claire, elles ne sont pas mortes, elles sont vivantes. Mais je voulais qu'elles s'en aille puisque Perrie à faillit te faire tuer." Je détournai le regard. Je ne savais pas qu'il était au courant. "Eleanor m'a tout dit. Elle m'a raconté ce que Perrie t'avait dit et je ne tolèrerai pas que quelqu'un parle comme ça à ma girl. S'ils osent, ils dégagent." Il marqua une pause. "Tu as de la chance que je ne les ai pas tuées.""Je suis contente que tu ne l'ai pas fait." Murmurai-je. C'était bizarre de penser qu'elles étaient parties, que je ne les reverrais plus.Mais j'avais toujours Eleanor.C'était d'elle dont j'avais besoin. Elle était ma meilleure amie."Le seul problème." Dit-Harry. "C'est qu'ils veulent que je les rejoignent.""Ah oui ?""Ouais, mais je ne veux pas et ils ont dit que le seul moyen pour moi d'obtenir la puce; c'est que moi et les boys acceptons de nous joindre à eux. Cependant, je leur ai parlé ce matin et ils ont accepté de me rencontrer demain pour discuter.""Laisse-moi deviner." Répondis-je. "Tu veux que je sorte demain.""Non." Dit-il. "Tu dois rester. Ils ont promis de ne ramener aucune arme. Ils veulent juste discuter." Il pris ma main et entrelaça nos doigts. "Je veux que tu sois là.""Je serais là." Répondis-je en me retenant de sourir.Il me regarda et soudain, il semblait se retenir de sourir aussi. "En plus, ils viennent pour diner donc j'ai besoin que quelqu'un cuisine.""Oh, c'est donc pour ça que tu veux que je reste." Riai-je en tapant doucement son épaule."Mais ces personnes restent dangereuses." Dit-Harry, à nouveau sérieux. "Ils controllent Cheschire comme je contrôllais Londres, Claire. J'ai besoin que tu comprennes ça. Donc demain, il faut que tu sois une gentille fille comme je sais que tu es." Il me rapprocha de lui. "Bien sûr, je ne laisserais rien t'arriver, mais j'ai besoin que tu sois là. Okay ? Si tu fais ce que je dis, tout ira bien.""Tout va bien se passer. Je ne ferais rien d'inscencé."Le bruit du marchand de glace retentit à nouveau et je me levai rapidement. Mon estomac gronda. J'avais faim et je voulais bien une nouvelle glace.Je me retournai vers Harry en arquant un sourcil et il rit en devinant ce que je voulais."Allez, viens." Dit-il avant même que je lui demande. Il se releva et me sourit. "On va prendre d'autre glaces, j'ai de l'argent sur moi."