Twisted 1 et 2

5

Le jour suivant passa trop rapidement à mon goût. Mon cerveau semblait totalement éteint, tout ce qui préoccupait mes pensées était le fait qu'il allait venir ce soir.

Est-ce-que Harry allait me tuer ?

Je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour ne pas y penser. Je fis donc le ménage dans tout mon appart. Je nettoyai le sol, la vaisselle, fis les poussières, et changeai toutes les ampoules. Quand j'eus fini tout ça, il n'était qu'une heure de l'après-midi, alors, ne sachant pas quoi faire, je cuisinai des lasagnes.

Oui, des lasagnes.

Je suis une grande fan de nourriture italienne. J'adorais tout type de pâtes du moment qu'elles étaient bien préparées. Une fois les lasagnes prêtes, je mangeai malgré la boule installée dans mon ventre depuis hier.

Il était 4h. Harry m'avait dit qu'il viendrait dans la soirée. C'était quoi la 'soirée' ? Cinq ? Six heures ?
Une fois terminée, je mis les restes dans le frigo et décidai de m'habiller. Je me demandai si c'était la dernière fois que j'allais choisir mes vêtements ? Donc je mis mon chemisier préféré, qui était très simple, rien d'extravagant, avec mon jean le plus confortable.Je passai ma main dans mes cheveux, et défis mon chignon, les brossant. Mes longs cheveux tombèrent en cascade sur mes épaules. Après des années à les avoir laissé pousser, j'avais prévu de les couper prochainement. Enfin, si je survivais jusque-là.

Peut-être que je faisais un mélo-drame de cette histoire. Je ne savais plus quoi penser. Une chose était sure, j'étais terrifiée. J'avais passé la nuit précédente à faire des cauchemars. Je ne l'avais encore jamais vu dans la lumière. À quoi ressemblait-il ? Je reconnaissais sa voix entre mille, mais c'était tout ce que je connaissais de lui.

Sa voix, à elle seule, hantait mes nuits. Je détestais penser à lui. Je l'imaginais avec des yeux noirs et malicieux, et une moustache diabolique ou un truc dans le genre.

Je regardai la télé, essayant de rester calme. Cependant, rien ne semblait capable de ralentir mes battements cardiaques ou d'empêcher mes mains de trembler. Je gigotai sur mon canapé tout en fixant la porte d'entrée. Je m'attendais à ce qu'il la défonce et apparaisse à tout moment. Mais rien de ce genre n'arriva.

Je sursautai en entendant mon portable vibrer, signalant un nouveau message. J'hésitai, inspirant profondément, espérant que ce ne soit pas lui, avant de l'ouvrir. C'était Francine.

''Bonne chance ma belle ! J'aimerais être avec toi. Si tu as besoin d'aide, appelle-moi.''

Je savais que ce n'était pas ce qu'il y avait de plus réconfortant, mais je me sentais beaucoup mieux en voyant qu 'elle avait pensé à moi. C'était bien la seule dans cette ville.

Kim avait appelé plusieurs fois la nuit dernière, certainement pour me parler de son rencart. Mais je n'avais pas répondu. Je ne pouvais pas répondre.

Comment aurais-je pu parler d'un rencart alors que, le chef d'un des gangs les plus connus allait venir chez moi le lendemain ?

Je regardai la télé quelques secondes, mais la sonnerie retentit soudainement. Elle retentit comme le signal de ma mort. Je fixai la porte durant un moment, puis coupai le son de la télé.

Je priais pour que ce ne soit que mon imagination. Il n'était pas là. Pas déjà.

Ça sonnait à nouveau. J'étais trop jeune pour mourir.

Je respirai profondément, fermant les yeux. Je restai assise sur le canapé, m'ordonnant silencieusement d'être courageuse.

J'étais américaine, je venais d'un pays totalement différent. Je n'étais pas née ici, pourquoi devais-je avoir peur ?