Chapitre 39

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J'ai toujours adoré me réveiller au côté de Louis, et ce que j'aime par dessus tout dans ces petits moments de simplicité, c'est le silence, le calme que ça me procure. Ça fait partit des petits bonheur simple que je m'autorise à savourer pratiquement chaque matins depuis quelque semaines, et ce matin, je m'autorise à le savourer d'avantage car aujourd'hui ne va pas être une journée ordinaire.
-Lou... Réveil toi...
Du bout du doigt je caresse sa joue rosé, lui arrachant un petit gémissement plus adorable qu'autre chose. J'aime ces réveils, et tout particulièrement aujourd'hui.
Sa bouche entre ouverte laisse passer un fin filet d'air qui me caresse le visage. Sa respiration est régulière, il semble complètement apaisé, entre le sommeil et l'éveil.
Notre dernière dispute remonte à plus d'une semaine, et depuis, c'est comme si rien ne s'était passé. On passe le plus claire de notre temps dans les bras l'un de l'autre, on se découvre toujours plus, j'en apprends tout les jours d'avantage, je ne pensais pas que c'était possible mais j'apprends à l'aimer toujours plus. Il commence même à parler de son enfance, sans jamais s'attarder sur ses sœurs, mais je sais que ça viendra, je sais que quand il en sentira le besoin, il m'en parlera, alors je ne force pas. J'attends. Mais bien vite, un autre problème s'est posé. Un problème majeur du quotidien qui a été très très simple à résoudre, demandant un brin de folie mais avec une solution sans prise de tête. C'est aujourd'hui que Louis et moi aménageons ensemble.
Je sais pas si on est vraiment prêt ni si c'est prudent, mais on s'en fou, les situations à risques sont devenus notre quotidien et on ne peut pas demander à Zayn de nous héberger plus longtemps, alors on a ramassé le peu d'économie que nous avons et nous sommes allés visiter des appartements dans le centre de Londres. Les prix sont exorbitants et inaccessibles alors nous avons décidé de nous éloigner de Londres et de chercher des petits appartement dans les banlieues.
-Lou... On va être en retard.
Sans même ouvrir les yeux, il passe son bras sous mon t-shirt et se blotti dans mes bras.
-Encore 5 minutes...
-On va être en retard, l'agent immobilier nous attend.
Je peux sentir son sourire contre ma peau.
-Il peut bien attendre un peu...
Je pose un léger bisou sur son front.
-Lui oui, mais moi non.

Et en moins d'une heure, on se retrouve comme des cons devant une agence immobilière qui n'ouvre que dans un quart d'heure.
On s'assoit sur le perron et Louis s'allume une cigarette dont la fumée se confond avec la buée de nos respiration. Il fait très froid et le ciel est gris, mais cela ne nous empêche pas de sourire comme deux idiots. Une impatience excitante se fait sentir.
Au bout d'une quart d'heure, une jeune femme au carré court et à la peau matte s'avance vers nous. Dans un réflexe commun nous nous levons pour laisser la femme ouvrir la porte.
-Messieurs bonjours.
-Bonjours
Nos réponses ont sonné à l'unisson, et je ne sais pas pourquoi, mais cette femme me dit quelque chose. Je sais que je l'ai déjà vu mais je suis incapable de me souvenir quand.
-Vous êtes venu récupéré les clefs de votre apparement c'est ça ?
-Oui exactement. Nous l'avions visité hier matin, répond Louis alors que je suis incapable de sortir de mes pensées.
Ou est ce que je l'ai vu ?
-Bien, vous aménagez dans la journée je suppose ?
-Oui c'est exact.
JE SAIS !! Je sais qui est cette femme. Je l'ai vu lorsque je cherchais si la maison de Louis avait bien été mise en vente. Ça me semble une éternité et pourtant c'était il y a à peine 2 mois. On a parcouru tellement de chemin et traversé tellement de chose depuis que ça me paraît très très loins.
-Excusez moi mais vous ne travaillez pas une autre agence il y a peu de temps ?
La femme se tourne vers moi et plonge ses yeux verts dans les miens, elle m'a reconnu, c'est sur. Elle me sourit le plus simplement et d'un hochement de tête elle me confirme ma pensée. Elle m'a reconnu.
-Si c'est exacte.
Louis se retourne vers moi l'air de ne rien comprendre mais je lui fais signe que ce n'est rien.
Ensemble on s'approche du bureau devant laquelle la femme nous demande de nous assoir. Nous parlons de paperasse pendant plus de vingt minutes, et quand je sais que je vais exploser, la petite clé tombe dans le creux de ma main. Elle est si petite mais déjà si familière. On dirait une clé de cagibi, mais c'est notre clé, la clef de chez nous. Notre chez nous, à nous.

Soul for saleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant