Je paye les cafés ainsi que les verres de scotch et me précipite dehors, il est déjà partit et je le sais mais j'espère encore, j'espère qu'il est la a m'attendre, à se dire que c'était ridicule de faire toute une scène pour une simple question, mais non. Il n'y a personne a l'extérieur. Dehors le froid me gèle les joues, on est en novembre et l'hiver de cette année promet d'être rude. Je m'emmitoufle dans ma grosse écharpe et commence a avancé vers le centre même de Londre. Je ne prends pas la peine de prendre ma voiture, j'ai une heure a tué, il m'a demandé un délai d'une heure avant de pouvoir le rejoindre alors j'attends, je marche à travers Londres sans trop savoir ou je vais, je déambule sans but.
Plus que 50 minutes, 45, 40... Il fait vraiment froid et je pourrais rentrer chez moi en attendant mais non. Je préfére être seul exactement de la même manière que lui souhaite être seul.
Je me demande ce qu'il peut bien faire, est ce qu'il pleure ? Est ce qu'il pense a moi ? Est ce qu'il prend juste une douche ou quelque chose de la sorte ?
J'ai hâte de le rejoindre mais en attendant je continue de marcher comme ça pendant une bonne vingtaine de minutes
Mais au bout de quelques minutes, mon téléphone vibre dans ma poche et le nom de Zayn s'affiche.
-Allo ?
-Ouais simplet ?
-Qu'est ce qu'il y a ?
Il se racle la gorge
-Accouche, tu veux quoi ?
-Il y a une soiree chez Sophia et...
-Non Zayn pas ce soir.
Je le coupe parce que je sais déjà ce qu'il va me proposer et non, je n'irais pas en soirée ce soir.
-Quoi non ? Mais depuis quand tu dis non a une soirée Harry ?
-Je suis fatiguée Zayn
Il soupire
-Mec je sais pas ce que tu as en ce moment mais t'es pire que cassse-couille, t'es distant et vraiment je ne te reconnais pas. Passe chez moi il faut qu'on parle.
On a toujours pris l'habitude de se parler et d'exposer nos problèmes tout les deux. Il sent que quelque chose ne va pas, il le sait et je ne vais pas pouvoir lui cacher longtemps.
-Quand ?
-Bah maintenant abruti
Je regarde ma montre, le temps que j'aille chez Zayn, il sera l'heure de rejoindre Louis.
-Je peux pas, je passe après ta soirée ok ? Tu rentreras vers quelle heure ?
-Pas tard, 2h max.
-Ok je passerais.
Il ne dit rien et je n'ai ni la foi, ni le moral de m'embrouiller avec lui alors je raccroche sans même lui dire au revoir, mon téléphone me signal que ma batterie est faible, 3%... Merde il me reste juste à espérer que Louis ne m'enverra pas de SMS mais vu la situation ça me semble plutôt mal parti.
Je déambule donc ainsi pendant plus de 20 minutes jusqu'à se que le froid me glace totalement le sang. Je rejoins ma voiture et met le chauffage à fond puis démarre. La musique s'enclenche mais je n'écoute pas les paroles. Je pense a Louis, à sa réaction inattendu et a ce que je pourrais bien lui dire. Et ce qu'il va m'embrasser ? Me repousser ? S'expliquer ? Je roule jusqu'à son quartier mais une fois arrivé devant sa maison, je remarque que sa voiture n'est pas à sa place habituelle, elle n'est même pas la du tout. Je descends en verrouillant les portières puis m'avance vers le petit portail blanc. Je presse la sonnette et attends...
J'attends comme ça pendant plus de 20 minutes, 20 minutes dans la froid à me poser toutes les questions possibles et imaginables. Pourquoi n'est il pas chez lui ? Ou est il ? M'a t'il envoyé un sms sachant que je n'ai plus de batterie ?...
C'est donc au bout de 20 minutes d'attente que la voiture de louis rentre dans l'allée et se gare juste à côté de la mienne. Je le vois au loin descendre maladroitement de son véhicule et le verrouiller. Je me lève de la marche du péron sans trop savoir comment réagir, il s'avance vers moi en silence, il ne marche pas droit, il tangue...
-Louis... Tu es... Tu es bourré ?
C'est gardant la tête baissé qu'il monte le perron, sors les clefs de sa poche et l'enfonce avec difficulté dans la serrure, le tout sans même m'accorde un regard.
-Tu te moques de moi c'est ça ? Ouais ça doit être ça, tu te fous littéralement de ma gueule Louis.
Il tourne enfin le visage vers moi, un petit sourire a la commissure des lèvres, y laissant échappé un petit rire. Je ne le distingue que vaguement malgré le peu d'espace qui nous sépare.
-Tu m'as dit 1h Louis !! 1H !! J'ai attends 1h20 dans le froid et la seule chose que tu fais lorsque tu me vois c'est... Rien !! Tu m'as laissé en plan comme un con dans un bar pour aller te torcher ??? Je te déprime à ce point la ? Au point de te la mettre minable après une petite discussion avec moi ???
Il tourne la clef dans le serrure et ouvre le porte.
-T'as froid ?
Il est sérieux la ? C'est la seule chose qu'il trouve a me dire ? Est ce que j'ai froid ? MAIS A SON AVIS ??
-Oui j'ai froid Louis !!! Dis je d'un ton sec espérant le faire réagir.
La porte ouverte devant nous, il passe le pas m'invitant à faire de même, toujours dans le même silence. La maison est plongé dans l'obscurité la plus total, seul les lampadaires de la rue nous procure une très faible lumière.
Il se débarrasse de son manteau et de ses chaussures, se dirigeant vers la cuisine. Je ne sais pas quoi faire ni quoi dire alors j'imite, j'enlève a mon tour ma tonne de vêtement censée me tenir chaud et me dirige dans la cuisine.
-Donc ?? Tu étais ou ? Pourquoi tu m'as planté comme ca ? Est ce que j'ai dis un truc de travers ? Explique moi parce que la franchement je sais pas quoi faire, j'en ai marre de te courir après. A moins que tu sois trop bourré pour me parler.
Il passe la porte de la cuisine cette fois, je me positionne dans l'encadrement de la porte, il tire un tabouret et s'assoit. La cuisine est plongée dans le noir, mais même à travers cette obscurité je peux deviner qu'il sourit, me voir dans cet état le fait jubiler ce qui me met d'autant plus hors de moi.
-Ca te tuerais de répondre ??? En plus on voit que dalle dans cette-
-NON HARRY !!
J'appuie sur le bouton a côté de la porte, et à cet instant toute la cuisine s'allume la plongeant dans une ambiance plus convivial, et lui il est la, assis sur un tabouret à côté de la table, la tête entre les mains.
-Quoi ? Qu'est ce que j'ai fait encore ?
-...
Et j'ai compris, j'ai compris que je n'aurais pas dus allumer la lumière,il cache quelque chose, son visage.
-Regarde moi.
-...
-Regarde moi Louis !!!
-...
-LOUIS REGARDE MOI !!!
Sa tête pivote légèrement vers la gauche, me laissant apercevoir ses yeux que je n'avais pas remarqué depuis son arrivé.
-Ho mon dieu Louis tes yeux... Qu... Qu'est ce qu'il t'es arrivé ?
Je m'avance et m'accroupis pour mieux distinguer, il se laisse faire sans ronchonner
-Mais Louis t'es complètement défoncé !!! Qu'est ce que t'as pris ???
-Hum
-T'as vu ta tête ??
Il est mal, il blanchie et sa tête se fait lourde.
-He Ho Louis !!! T'endors pas !!
Mais rien, il est pas bourré, il est totalement défoncé. Je me précipite dans le couloir et attrape son écharpe dans lequel je fourgue mon nez, de même pour son son manteau... L'odeur de parfum me broie de l'intérieur. Son parfum emplie tout mes sens, je le revois sur ce pont lorsqu'il m'embrasse, je le revois le soir où il a perdu les pédales à l'hôpital ou dans sa chambre, à chacun de ces moment là cette odeur y était aussi, je temp longe mon nez dedans et ne constante aucune odeur de shit ni de beuh, et c'est exactement ce qui me fait peur, le fait que ça ne sente ni l'un ni l'autre, car l'absence d'odeur montre qu'il a pris quelque chose que de beaucoup plus fort, de plus violent.
Je retourne dans la cuisine et sans même attendre son accord, je tente de lui soulever les manches qu'il tient fermement dans ses mains.
-Lâche tes manches
-...
-Lâche tes manches Louis !!!
-Pourquoi ?
-Je dois vérifier.
Il parle lentement, comme si prononcer chaque mot était une épreuve insupportable.
-Quoi ?
-Quelque chose
Il sourit la tête baissée, un léger rire lui échappe.
-Tu crois que je me suis piqué c'est ca ?
Il est tombé juste mais je ne répond pas, ses yeux plongés dans les mieux, il sourit mais je trop occupé à savoir ce qui a pus se passer pendant l'heure précédente. Ou était-il ? Qu'a t'il pris ?
-Remballe tes hypothèse Styles.
Styles ? Il vient bien de m'appeler Styles ? Wow alors la ça va trop loin... Je suis supposé entrer dans une relation, peut importe la nature, avec lui et pour lui je suis "Styles"... Sur le coup ça fait mal, très mal même. Mais après tout il ne me doit rien, on s'est juste embrassé quelques fois, rien de plus, rien de sérieux. C'est moi qui lui doit quelque chose. C'est MON père qui est en train de lui retirer sa mère.
Styles... Il m'a appelé Styles.
Mais d'un autre côté je suis soulagé, il ne carbure pas a l'héroïne au moins...
-Viens avec moi.
Mais il ne réagis pas.
-Lève toi Louis !!
Il ne semble même pas en mesure de se lever, il a pourtant réussi à conduire jusque chez lui et à ouvrir la porte... Je passe mon bras le long de son dos et pose son bras gauche sur mes épaules pour l'emmener jusque dans sa chambre
-Tu me fais mal. Lâche moi
-Ta gueule Louis. T'es pas en position de te plaindre.
-Ou on va ?
Il trébuche sur l'une des marches, m'entraînant dans sa chute avant, je nous rattrape avec mon poignet qui au même moment émet un craquement.
-Putain Louis !!! On aurait pus se faire trop mal !! Je me suis niqué le poignet !!
Et il se marre, il se marre comme un cretin !! Je ne sais pas quoi faire ni quoi dire, je peux pas le laisser dans cet état même si c'est exactement ce que je veux à cet instant précis
-Bouge toi Louis !!!
Il relève ses magnifiques yeux bleus et les plongent dans les miens, ses yeux bleus rougis et a demi-clos par ce qu'il a pris plus tôt.
On se dirige vers sa chambre toujours dans la même ambiance, je le traine a moitié dans l'obscurité du couloir, tout en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller sa sœur.
-Pour la dernière fois Louis qu'est ce que t'as pris ?
Dis je en lui enlevant son sweat
-Non !!
-Quoi ?
-J'ai... J'ai froid, je garde mon pull
Il me sourit et je ne peux m'empêcher de faire de même, je baisse la tête, toujours le même rictus sur les lèvres
-Pourquoi ? Pourquoi tu te drogues ?
-Je me drogue pas
-Si Louis tu te drogues, tu es complètement mort la.
Mais il se contente toujours de sourire, un sourire pourtant inconscient qui ne colle absolument pas avec son état déplorable, j'ai envie de l'engueuler, de le frapper et de crier un coup, j'ai envie de comprendre pourquoi est ce qu'il se drogue, pourquoi il a besoin de se foutre en l'air comme ça...
-Allonge toi
Son corps s'étant sur le matelas, il s'étire de tout son long en émettant un petit gémissement particulièrement mignon suivis d'une bâillement.
-Tu enlèves pas ton jean ?
Ses yeux se relèvent, une expression indéchiffrable dans le regard.
-Tu voudrais ?
-Ta gueule
-Hahahaha
Je rabats la couette jusqu'au niveau de son torse
Je voulais lui parler, je voulais des explications, je voulais qu'il se confie pour que je puisse comprendre, mais à la place de ca il a voulus oublié, il a consommé pour oublier notre discussion, la discussion autour duquel je l'ai blessé, autour duquel j'ai sûrement prononcé le mot de trop, posé la question qui touchait le point sensible qu'il est. Il s'est encore une fois fermé à moi, je l'ai poussé a consommé, poussé à se retrancher dans un besoin, dans une sensation qu'il cherchait à combler.
-Je suis désolée Louis...
Dis en éteignant la lumière à côté de la porte, j'attrape la poignée et m'apprête à fermer derrière moi
-Harry attends..
-Quoi ?
-R... Reste, s'il te plait. Reste.
Je ne veux pas le laisser mais je ne veux pas rester, c'est beaucoup trop difficile de le voir comme ça, d'être impuissant devant son mal être et d'être dans l'ignorance totale. Je ne sais pas qui il est, ce qu'il a, ce qu'il veut... Je ne sais rien. Rien du tout, mais je retourne quand même près du lit.
-Dis moi que ce que je tu as pris et je reste.
Il se relève doucement en d'adossant au mur, je ne vois pas ses yeux mais je les devine. Je sais qu'il ne me regarde pas et qu'il a honte, il ne veut pas avouer ni à moi ni à lui même, il se voile la face
-Donc...?
Il ne répond toujours rien, je laisse échapper un soupire et retourne vers la porte
-Cocaïne
Et la tout dérape. Tout. Je pensais avoir le contrôle de la situation mais non. Je ne contrôle rien, rien du tout, depuis le début c'est lui le maître et c'est lui qui tient les ficelles. Lorsque ces mots sont sortit de sa bouche j'ai compris, j'ai compris que parfois l'ignorance vaut mieux que la vérité, elle blesse moins, elle évite des souffrances inutiles. Depuis le début je suis sa marionnette, c'est lui qui contrôle ce que je ressens, c'est lui qui mène la danse, il peut me rendre fou en un mot, en une fraction de seconde. En prononçant ces mots tout s'est détruit. Je réalise la dureté de la situation. Mon petit ami se drogue. Mon petit ami est un drogué. Mon petit ami...
-T'as peur Harry.
Il le sent, il sent que face à lui je suis faible et totalement démunie.
-Je te fais peur.
-Non...
-Si Harry, tu as peur de moi, il est pas trop tard pour partir, fais le avant que ce ne soit trop tard.
J'aimerais lui dire que c'est déjà trop tard, que je ne peux plus partir, que je ne veux pas le laisser dans cette merde et que petit à petit il m'ouvre les yeux sur le monde. Son monde.
-Je ne partirais pas avant de savoir qui tu es Louis Tomlinson. Tu as pris beaucoup trop de place.
Il sourit
-Cliché mais mignon.
Il s'approche du bord du lit sur lequel je suis assis et dépose doucement ses lèvres à la commissure des miennes, je le sens sourire, je sens que ces paroles aussi sincère soient elles l'apaisent.
Il se penche vers sa table de nuit et allume le petite lampe qui s'y trouve, sa chambre s'éclaire d'une petite lumière blanche. Elle n'est pas très grande mais wow...
-Mon dieu c'est ta chambre
Dis je en me levant
-Perspicace
Je me retourne et lui sourit, j'en oublie presque la situation, il a l'air tellement... Conscient
-Elle est... Différente
-De quoi ?
-De la dernière fois
Il baisse la tête, sûrement en se remémorant cette soirée ou Lottie m'a appelé en pleure pour que je vienne le calmer...
-La dernière fois il faisait nuit et j'étais partit tôt et la a lumière et... Et voilà quoi.
Je m'avance lentement vers le mur en passant mes doigts sur les lettres qui y sont dessiné
-C'est toi qui a écrit ?
-Hum
-"Je teins mes nuits blanches à l'encre de mes idées noirs" wow... Ca fait très... Poète dramatique
-Hahaha tu y connais quelque chose en poésie ?
-Nan en réalité j'y connais rien...
Il sourit de plus belle, il sourit avec se sourire qui me fait fondre, il me fait prendre conscience de l'importance qu'il prend dans ma vie depuis maintenant quelques jours. Quelques pauvres jours... J'ai l'impression que je le connais depuis une éternité sans réellement savoir qui il est. Je continue d'observer son mur. Tout ses sentiments y sont écrits, dessinés, retranscrit a même la blancheur du mur, les lettres et les dessins sont écrit en noir, dans un noir profond et matte. J'ai l'impression que ce mur peut m'aider à le comprendre, à savoir qui il est, à connaître son histoire mais je ne cerne pas tout.
-C'est qui ?
Dis je en pointant du doigts le portrait d'une femme à peine plus âgée que nous, ses traits ont été minutieusement reporté a même ce mur. Ses long cheveux lui tombe sur les épaules, ses lèvres pulpeuses sont entrés-ouvertes, ses yeux sont clos et laissent échapper une larmes. Elle semble souffrir.
-C'est ma sœur.
-Lottie ?
-Non, Lydia.
-Tu as une autre sœur ?
-Oui, j'en ai plusieurs même...
-Mais tu m'avais dis que tu vivais seul avec Lottie...
-Je ne vis pas ici
-Qu... Quoi ?
-C'est compliqué
-Alors explique moi
-C'est compliqué Harry.
Je n'insiste pas
-Elle est très belle, pourquoi tu l'as dessiné sur ton mur ?
-Pour ne pas oublier.
J'ai l'impression de jouer au charade, c'est pas possible de ne pas pouvoir répondre à une seule question sans se renfermer...
Et je comprends qu'il ne faut pas que j'insiste. Alors je continue d'observer cette chambre si particulière mais si familière a la fois tout en gardant mon trillion de questions pour moi.
Je me dirige vers le coin de la pièce à côté de l'armoire
-Qu'est ce que c'est ?
-Tu poses toujours autant de questions ?
-Non mais bizarrement avec toi oui
-Je t'intrigues hahaha
-Ca doit être ca ouais. Donc c'est...?
-Un spot de photographe.
-Et comment tu l'as eu ? Enfin je veux dire... T'es pas photographe...
-Qu'est ce qu'il te fait croire que je ne suis pas photographe ?
Dit il malicieusement
-Heu bah... J'en sais rien
Et je me rends compte une fois de plus que je ne connais rien de lui.
