Chapitre 7

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Pdv timéo

Je n'y crois pas. Je n'arrive pas à y croire.
Je viens dans la bibliothèque tout seul pour que personne ne me fasse chier et là au bout d'un quart d'heure, je la vois qui arrive, joyeuse.
Alors que moi, depuis Samedi, depuis que je l'ai vu, je suis vraiment énervé. Pas une colère passive, qui m'occupe pendant quelques minutes. Non. Une colère que je n'arrive pas à cacher et qui dure longtemps, trop, trop longtemps. Mais le pire dans tout ça c'est que je ne sais pas pourquoi je suis si nerveux. Je me répète sans cesse que c'est parce qu'elle n'a rien à faire chez moi... mais je n'arrive pas à me le rentrer dans la tête et je repense à ce que m'a dit mon frère avant-hier:
"-franchement Timéo t'as aucun remords ? Tu pourrais pas aller t'excuser ?? T'es vraiment lourd parfois. "
Moi, je lui avait répondu en m'approchant de lui:
"- je suis ton grand frère, ne me parles pas comme ça! Et n'oublie pas: Jamais tu ne me verras m'excuser, moi, j'assume mes actes! Et toi tu devrais faire pareil."
C'est impossible que j'éprouve des regrets parce que je me suis mal comporté avec elle...

Je la regarde s'installer, ouvrir son cahier puis se mettre à travailler... Je ne sais pas si elle m'a remarquée mais je sais qu'elle ne peut pas me voir entièrement car je suis dans le coin le plus sombre de la bibliothèque et que je suis dissimulé par une étagère.

Je la trouve belle, je ne devrais pas, mais c'est la vérité. Je suis toujours autant attiré par elle, et malgré mes essais pour la repousser elle est toujours là, à ma portée, devant mes yeux mais inaccessible. Sincèrement je me demande si elle le fait exprès. Alors que l'observe intensément, elle relève la tête, plisse les yeux mais ne peux pas me voir, je souris malicieusement, content de l'avantage que m'apporte la situation.
Je fais semblant de m'intéresser à autre chose et je suis sur qu'elle croit que je ne la vois pas me dévisager. Elle sourit puis secoue la tête. Je me demande à quoi elle pense ... Au bout de quelques minutes elle se lève et se dirige vers l'étagère qui me coupait d'elle. Son doigt suit les livres, elle s'arrête un temps, puis passe de mon côté. Je ferme mon classeur, elle prend un livre et reste debout à le lire. Je ne peux pas m'empêcher d'aller la voir. Je me mets devant elle et m'appuie avec mon bras sur l'étagère. Elle ne relève toujours pas la tête, on dirait qu'elle est tétanisée.

"-tu crois pas que t'exagères ? Tu t'incrustes chez moi et tu fais comme si c'était chez toi, tu me lâche pas du regard au lycée et maintenant tu me suis et tu viens à la bibliothèque l'air de rien? Tu crois vraiment que je n'ai pas compris ton petit jeu ridicule ? "

Elle rougie et relève ces yeux verts vers moi. Son visage n'a jamais été aussi près du mien, à part il y a un an quand nous étions à cette fameuse fête dans ce fameux garage.

"-mais pas, pas du tout ! Je-je ne fais pas exprès! " Quand elle articule je ne cesse de fixer ces lèvres tremblantes. Elle essaye de se reprendre, car elle sait que j'ai perçu son intimidation. Elle se redresse, me toise du regard, me mettant au défi. Ses yeux deviennent froids, je devine que ce qu'elle va dire ne va pas être agréable à entendre.
"- et toi, tu n'avais pas dit que tu arrêterais de me parler, de m'embêter? punaise mais choisis toi une autre fille parce que je suis pas intéressée!!"

Je ricane d'un ton moqueur pour qu'elle ne soupçonne rien quant à mon humeur massacrante.

"- C'est moi qui décide quand je t'adresse la parole et ne crois pas que je m'intéresse à toi c'est juste que tu persistes à t'infiltrer dans ma vie, à me suivre partout."
Elle fronce les sourcils, souffle d'agacement et lève les yeux au ciel.
"- et arrête de faire comme si tu ressens rien pour moi!"
Ouhla je crois que j'ai tapé dans le mile: elle devient toute rouge, et elle recommence sa manie: son collier redevient son jouet fétiche.

"- oh c'est vrai je t'aime trop Timéo !! Surtout quand tu me fais chier!"

Elle se force à rire mais s'arrête vivement car elle sait que son rire sonne faux.

"-Alors comme ça t'as pas envie de me sauter dessus en ce moment même?
-Abso-lu-ment pas. "
Je me rapproche d'elle encore plus que nous le sommes déjà, elle ne s'éloigne pas et me résiste.
"- peux tu m'expliquer quelque chose alors?"
Elle ne comprend pas et lève un sourcil.
"- pourquoi ta respiration s'accélère lorsque je me rapproche?
- tu-tu hallucines... " me réponds t'elle alors que dans un geste brusque je penche ma tête sur le côté, et pose ma main dans son cou sur son pouls. Sa respiration est saccadée, rapide, chaude contre mon oreille et son pouls contre ma paume bat très très vite. Elle ne peut plus me démentir, je sais que je lui fait de l'effet mais je ne connais pas la nature de ses sentiments.
"- Vas-y! Redis moi que j'hallucine!
- j'ai peur c'est-c'est tout! "
-alors comme ça je t'effrayerais ?" Je lui demande en relevant son menton du bout de mes doigts. Elle ne réponds rien surement apeurée... Dans son moment de faiblesse je décide de la plaquer contre l'étagère ou elle avait trouver son livre. Je m'approche de son oreille et lui murmure tout bas d'un ton dur et menaçant:
"- si je t'effraies tant, tu ne devrais pas venir chez moi samedi! T'as compris ? "
Alors que mes mains enserre ses épaules, elle commence à trembler.
Je continue pour la dissuader de ne pas venir chez moi:
"- attends je me rectifie: tu n'as pas intérêt à venir!!! D'accord? Tu te prends pour qui à t'incruster dans ma vie comme ça? Tu crois que tu as des droits spéciaux ? Non tu es comme toutes les autres filles! La seule chose qui te différencie, capucine, c'est que tu es extraordinairement faible et peu captivante... "
Je la détaille de haut en bas et affiche une mine dégoutée, je pourrais être acteur, putain, tout ce que je fais est le contraire de ce que je pense...
Elle secoue la tête, blessée...
Je n'aurais peut être pas du y aller aussi fort...
Je me détache d'elle, elle peut enfin reprendre une respiration normale et retrouver ses esprits. Je m'éloigne et lui lance:
"- j'espère ne pas te retrouver chez moi..."

Je la laisse en plan en espérant qu'elle m'évitera à tout jamais: traîner avec moi ne lui apportera rien de bon.

J'attrape mon sac, sort de la bibliothèque sans lui jeter un seul regard alors que je sens qu'elle me fixe, les sourcils froncés.

Je prends le bus qui va au centre ville, car j'ai décidé d'aller boxer un peu... Je crois aussi que c'est une mauvaise idée que je rentre chez moi alors que je suis sur les nerfs comme ça.
C'est fou à quel point cette fille me travaille, m'obsède... Et c'est fou à quel point je m'en veux de lui avoir mal parler.... Et c'est fou de voir à quel point le remord m'assaille de toute part.

Agaçante attiranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant