Chapitre 3

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Après cinq minutes d'attente, Maria crie mon nom dans les toilettes, son souffle est court et fatigué. A son appel, j'ouvre la porte et me jette dans ses bras en sanglots. Il n'y a plus personne dans la cour de récréation tout le monde était déjà en cours, et à vrai dire cela m'arrange un peu, j'avoue que je n'aime pas être le centre d'attention. Après un câlin réconfortant, je m'écarte de Maria et lui montre mon tibia en sang. Elle me demanda, inquiète :

« - Ça te fait mal, ma puce ?

- Un peu... répondis-je.

- Je suis sûr que tu peux arranger ça, me dit-elle avec un petit sourire

- Moi ! Mais co...comment je pourrais ? j'essaye de réfléchir vite et bien mais tout ceci est un peu compliqué et se mélange dans ma tête.

- Ne t'inquiète pas je vais m'en occupée, me dit-elle.

- Comment j'aurais pu faire ça ?

- Bientôt tu sauras.

Elle posa sa main sur mon tibia ensanglanté et ferma les yeux. Et comme par magie le sang bleu disparu ainsi que ma blessure. Elle m'a guérit, mais comment est-ce possible ?

- Je sais que cela peut te paraitre absurde. Mais toi et moi ne sommes pas comme les autres et heureusement nous ne sommes pas les seuls. Il y a beaucoup de choses que tu ignores sur toi et sur ce monde, dans lequel tu vis depuis ton enfance. Mais ton destin est différent de celui des adolescents qui vont en cours, travaillent dur pour devenir quelqu'un, toi tu as une tache plus complexe, plus importante. Ton sang en est la preuve !

Je reste figé sur place, je ne comprends absolument rien à ce qu'elle me dit, je suis totalement perdu. Je la regarde mais ne trouve pas un sens logique aux mots qu'elle vient de prononcer. C'est comme si j'étais étrangère à ce qui m'arrivent.

- Je... je ne comprends rien du tout...

- Bien sûr c'est normale ma chérie, mais aujourd'hui tu as découvert que ce qui te semblais réel ne l'étais pas vraiment.

- Comment ça ? demandai- je, perdue

- Tes parents ne sont pas tes vrais parents n'est-ce pas et tu le sais depuis longtemps mais tu n'as jamais pu te l'avouer ?

Je hoche la tête de haut en bas pour confirmer et je sentis aussitôt mes yeux me piquer et je fondis en larmes. Jamais je n'ai au tant pleuré de toute ma vie. C'est surement parce que je sais que ce que dis Maria est vrai, qu'aujourd'hui je me lâche complètement. Elle ne me mentirait pas sur une chose aussi importante. Elle me prit dans ses bras et me dis à l'oreille qu'il faut que j'aille avec elle pour me mettre en sécurité.

- Pourquoi en sécurité ?

- Car tu es en danger ici, tu as de grands pouvoirs à exploiter et d'autres personnes souhaitent te les prendre.

- Mais pourquoi ?

- Dans chaque histoire il y a des méchants, Nina.

- Il faut que je prévienne mes parents !

- Bien sûr, ils sont au courant que tu dois partir.

- Quoi ? ils sont au courant et ils ne me l'on jamais dit ? mais c'est impossible !

- Ne leur en veut pas, ils l'ont fait pour te protéger !

Je ne sais quoi penser, mes parents m'ont adopté et ils n'ont jamais trouvé le moment de m'en informé, en plus je viens de voir ma psy faire de la magie sous mes yeux et elle me dit que je pourrai bientôt faire la même chose. Je suis au bout de ma vie. Maria reprit :

- Ecoute je sais que c'est difficile à comprendre mais dans ce monde tu n'es plus en sécurité, il faut donc que je te ramène.

- Quoi ? Me ramener ? m...mais où ?

- Dans un lieu sûr. Nina, ce ne sont pas tes parents, on t'a enlevé quelques souvenirs pour que tu sois heureuse pendant les 13 ans de ta vie. Tout ceci n'est pas ton monde mais le leurre.

- J'ai vécu ici avec eux pendant 13 ans pour finalement partir ? dis-je

- Oui, répondit-elle. »

Toute cette discussion avait lieu pendant que l'on traversait la cours de récréation. Puis, elle me fit monter dans son 4x4 et se dirigea vers chez moi, enfin vers la maison où j'ai grandi et que je vais devoir quitter. Dans la voiture, je ne parle plus, à quoi ça sert sachant que je ne comprends rien de toute manière. Maria m'a dit que quand on serrait dans la voiture sur le chemin du « nouveau » monde, elle m'expliquera en détails ce qui s'est passé, ce qui se passe et ce qui se passera. Il me tarde tout savoir. Après quelques minutes de trajet, Maria se gara à côté de la voiture de mon père. Nous descendons de la voiture et entrons avec mes clefs. Avant d'entrer Maria me demanda de ne pas parler temps qu'elle ne m'en donnerait pas l'ordre. Je fis oui de la tête et entra dans le salon, je vis ma mère faire la vaisselle et mon père regarder la télévision. Je jette un coup d'œil à Maria et elle avança d'un pas en disant :

« - Hum...hum...

Ma mère se retourna stupéfaite et mon père fit un bon pour se relever. Ils s'avancèrent prêt à écouter.

- Monsieur et madame Heartland, l'heure est venue pour Nina de partir.

- Vous voulez dire qu'elle sait ? fit ma mère

- Oui elle a compris et son sang à commencer la mutation.

- V...vous en êtes certaine ?

- Oui ! répondit Maria

- Nina il faut que tu saches que nous ne t'avons rien dit car ta vraie mère ne le souhaitait pas, mais pour moi cela ne changera jamais, tu es ma fille.

- Nan je ne le suis pas ! répondis-je d'un ton tranchant

- Va faire ta valise, il faut y aller ! me dit Maria en me faisant un clin d'œil, tout ira bien je te l'assure ! »

Je lui répondis par un minuscule sourire et partis dans ma chambre pour préparer mes affaires.


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