DARK-Louis

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"Louis!"

Son crie résonne dans mon esprit comme un écho glaciale. Il était bestial, inhumain.

Son corps frêle et tremblant est juste en face de mes yeux. Ses prunelles vertes se promènent le long de la pièce avant de rencontrer les miennes.
Son visage est en sueur, ses traits sont fragmentés. J'ai envie de le prendre dans mes bras, de le réconforter après le cauchemar qu'il vient de vivre mais je me le suis interdit. Je me suis interdit d'avoir tout contact avec Harry pendant quelques temps. C'est comme un test, voir si je peux rester loin de lui.

Il se lève difficilement grâce à l'aide de Niall en ne me lâchant pas du regard. Je remercie d'un sourire l'irlandais. Je suis passé dans le couloir et j'ai entendu Harry hurler mon prénom. Je me suis directement précipiter dans la pièce et je lai découvert en plein cauchemar. Je suis resté paralyser par ses cris de bête féroce et par son visage se tordre de douleur. On avait l'impression qu'on le torturait. Niall, interpellé par le bruit, est arrivé quelques secondes après moi. Il s'est directement approché d'Harry pour le réveiller. 

Je me retiens avec force de ne pas aller le rassurer, de ne pas le toucher pour le réconforter. Mais je ne peux pas. Il faut que je me contrôle. J'ai déjà passé trop de temps à ses côtés. Alors, sans dire un mot, je sors de la loge. 

Dans le couloir, Simon me prend au passage et m'annonce que j'ai un talk show dans quelques heures pour la télévision canadienne en compagnie d'Harry et Zayn.
Je souffle un coup, je vais encore devoir passer du temps avec Harry. Mes limites vont être dépassées. Et je ne sais pas si ce soir j'arriverai à garder mon sang froid face à lui.

Je me prépare en prenant tout mon temps. Je prends une longue douche chaude pour me changer les idées. Puis j'enfile une t-shirt noir très simple qui me donne un côté professionnel, jeune et détendu. Je me regarde dans le miroir en admirant le résultat. Peut-être qu'Harry va apprécier... Non, surtout pas.

Je sors dehors, l'air est frais et l'orage ne va pas tarder à gronder. Je me faufile dans le vanne qui m'attend dehors. Le véhicule se dirige vers le studio. Sur le chemin, je me remémore le cauchemar d'Harry. Ses cris étaient agonisants, comme si la mort l'avait frappé. Il avait l'air de souffrir. Mais pourquoi criait-il mon nom? 

Le vanne s'arrête et la pluie commence à tomber. Je me dépêche de courir vers le studio en évitant les quelques gouttes.
Le stress commence à arriver lorsque la maquilleuse me retouche le visage et lorsque le coiffeur essaye de dompter ma mèche rebelle. Je n'ai pas encore croisé Harry ni Zayn, ce qui accroît encore un peu plus mon stress.

Un régisseur m'envoie dans les coulisses. Ils sont sombres et petits, je passe à peine dans ceux-ci. Il me fait signe que l'émission commence dans cinq minutes et il me quitte. Je reste donc seul, dans l'endroit exiguë, sans trace de mes amis.

J'entends des pas rapides et quelqu'un se positionner à mes côtés, le souffle accéléré. À travers la noirceur des coulisses, je ne reconnais pas qui est à ma droite. Mais quand il parle, sa voix rauque m'arrive droit au cœur.

-Désolé du retard. J'ai été prévenu tard et Zayn peut pas venir, il est malade.

Harry me parle calmement. Sa voix est tellement douce contrairement à son cri étranglé de l'après-midi. Le souvenir de ce son me fait instantanément frissonner. 
Il se rapproche de moi et nos doigts se frôlent. Ce simple geste me fait frémir. 
Harry colle alors sa main à la mienne pour qu'elle se touche. La douceur de sa paume m'apaise.
Dans ce noir sombre, j'ose lui demander:

-Tu as rêvé de quoi?

Harry ne me répond pas immédiatement. Un silence s'installe entre nous deux. Après quelques silences, il finit par me donner une réponse qui ne me rassure pas.

-La chose dont j'ai le plus peur au monde. La chose que je ne voudrais jamais vivre.

Les coulisses sont trop petits pour nous deux et trop sombres pour que j'arrive à visualiser ses traits de visage. Je ne perçois que son ombre dans la noirceur. J'entends sa respiration. Mon cœur bat plus fort.

-Deux minutes! Direct dans deux minutes!

Le stress commence à faire son apparition. Notre entrée est proche, trop proche. Je suis un peu déçu parce que j'ai envie de rester là avec lui. La noirceur des coulisses nous permet de nous retrouver, de dissimuler tout ce que nous ne voulons pas nous avouer.   

Je n'écoute pas les limites que je me suis imposé. Je les brise en posant une seconde question:

-C'est quoi cette peur?

Harry met du temps à me répondre. Sa main remonte le long de mon bras et me le frôle. Ses doigts fins caressent lentement ma peau et remontent jusqu'à mon épaule. Son contact est doux. Sa main frôle ma joue pendant que je ferme les yeux suite à cette caresse. 

-De te perdre, Louis.

Sa réponse coupe ma respiration au travers de ma gorge. Mon esprit se remémore ses cris de souffrance, horrible à entendre. Je sens mon cœur se briser en comprenant la signification de son rêve. Ma gorge se noue face à cette vérité. Même si il rêvait, il agonisait de douleur rien qu'à l'idée de me perdre. 

Le stress se mélange alors à la panique. Des milliers de questions bombardent mon esprit. Je me sens coupable mais aussi victime du rêve d'Harry. Je ne sais pas comment l'interpréter, je ne sais pas comment me corriger, je ne sais pas quoi faire. Je suis complètement perdu, encore une fois.

-Viens-là.

Harry me chuchote calmement ses mots Je me rapproche de lui alors qu'il enroulent ses bras autour de moi. Il m'enlace doucement et j'en perd mes moyens. Son étreinte me réchauffe dans ce noir sans vie. Je pose ma tête sur son torse ferme. Nous ne nous lâchons pas. La pression d'Harry et son odeur me fait perdre la notion de temps. Aucun de nous deux ne bougeons, nous profitons de ce moment calme.
Je m'étais juré que je ne devais plus l'approcher mais me voilà dans ses bras. Je suis incapable d'être loin de lui. Il est comme une drogue pour mon cœur, je ne peux pas m'en passer. 

-En piste!

Harry me lâche après l'appel du régisseur. Ses bras forts sont loin de moi et j'ai froid. J'ai l'impression d'être nu, de ne plus être en sécurité. Il me dépose un léger baiser sur le front avant de me dire calmement:

-Jamais je ne laisserai quelque chose nous séparer.

Et sur ces mots, le régisseur me pousse vers le plateau alors que je suis complètement déboussolé. Je ne sais plus où donné de la tête.

Je me retrouve sur scène en manque des bras d'Harry, repassant en boucle ses paroles.

Je sens que cette interview va être un vrai fiasco.

INAVOUABLE-Larry stylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant