Vers l'inconnu

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Le bus roulait a vive allure. Ce chauffeur était apparemment décidé a arriver plus tôt que prévu, mais je le trouvais imprudent de filer autant car la route était en piteux état. Je n'ai pas voulu dormir car je rêvais incessamment des dernières vingt quatre heures. Mon subconscient avait décidé de me punir peut-être, d'être partie et d'avoir tout plaqué. Je ne sais pas. Mais mon coeur lui ne pouvais que m'en être reconnaissant! En 24heures, entre menaces, cris, disputes et pleurs, j'ai vidé mon compte bancaire, récupéré tous mes papiers officiels et importants, et j'ai bouclé mes valises. Je n'ai pris que l'essentiel: mon passeport, ma carte nationale d'identité, mes documents bancaires, diplômes et permis de conduire. Je ne voulais même plus du téléphone tout neuf que elhadj m'avait offert la veille. Non! Plus rien ne devait me lier à cette vie, cette ville, ces personnes. Je regretterai sûrement mon choix un jour, mais pour le moment je devais m'en aller. Il me faut prendre mon envol car toutes ces histoires me faisaient suffoquer, j'aurais explosé de haine et de colère si je n'avais pas pris ce bus aujourd'hui, et j'aurais peut-être commis l'irréparable. Je laisse donc ma famille loin de moi, Père, marâtre, demi-frères et amis, car moi seule ai le pouvoir de décider des choix à faire dans ma vie. De la tournure qu'elle devra prendre; moi seule et personne d'autre.                       

Le bus se range dans le parking de la gare Rimbo. Je suis enfin à Niamey. Puisqu' il fait nuit, la chaleur folle de la journée s'est apaisée, laissant place à une douce brise rafraîchissante. Comme pour me dire bienvenue. Oui bienvenue à Niamey Assia parce que Zinder est loin derrière maintenant et tu ne dois plus y penser.

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