Nouveau départ

Niamey la capitale

Ah Niamey! Belle ville vivante. La seule fois où j'ai eue a venir ici, je n'étais alors âgée que de cinq petites années. Histoire de vous dire que je n'ai pas vraiment de souvenirs de ce voyage. En gros je ne connais pas Niamey. Mais ce que je peux vous dire, c'est que c'est totalement différent de Zinder. C'est plus vivant, plus moderne, et bien-sûr on y croise bien plus de monde. J'étais d'ailleurs étonnée qu'il y ait autant de personnes dehors à cette heure ci de la nuit. Il était vingt et une heures et Hommes, Femmes et même enfants se baladaient encore sans une once d'inquiétude. A Zinder à pareille heure, tout est bien plus calme, et rares sont les enfants qui oseraient s'y promener seuls sans être accompagnés. Les bagages furent sortis de la soute du bus, et tout le monde s'attroupa autours. C'est non sans peine que je suis arrivée à extirper ma valise de la foule, en me faufilant et en ignorant les piétinement d'une ou deux vieilles dames. Heureusement que j'avais pu garder mon petit ''gari yayi zahi'' avec moi dans le bus, ce qui m'évite de replonger dans cette grosse pagaille! Je me dirigeai vers le portail lorsqu'un jeune homme me proposa de prendre mes affaires dans un petit chariot, et de les pousser jusqu'à ma voiture. Mais je lui expliquât que je n'avais pas de voiture et que personne ne m'attendais. Il appela aussitôt un taximan, et ce dernier me demanda où je comptais me rendre. J'ai fouillé dans mon sac et j'ai sorti un petit bout de papier. J'ai toujours su que ce dernier me serait d'une grande utilité un jour. Je me souviens encore de cette matinée où Leila, une ancienne collègue de travail me l'a glissé dans la main en me disant:
-Si jamais tu décide de faire un tour à Niamey, voilà mon adresse et mon numéro de téléphone. Tu seras la bienvenue chez moi. Je vis seule et tout ce que je souhaite, c'est un peu de compagnie de temps en temps.
J'ai lu au taximan ce qui était écrit sur le papier, et on entama une discussion en haussa:
-Taximan, je vais au village de la francophonie, près de l'espace soleil d'Afrique.
-Eh Madame, francophonie là c'est loin deh. Faut amener 5000.
-5000? C'est trop! Si je n'avais pas mes bagages j'aurais pris un ''kabo-kabo'' (taxi moto)
Répondis-je outrée.
Il rigola un moment puis me regarda avec un air enjoué et me dit:
-Madame, ici il n'y a pas de Kabo-kabo il n'y a que les taxis et les ''faba-faba'' (taxis bus).
J'étais très étonnée que les choses soient aussi différentes, d'une ville à une autre d'un même pays. Mais je n'allais pas lui donner 5000 fcfa. J'ai alors proposé:
-Je te donne 3000 fcfa taximan, et puis, si tu as un téléphone portable, je te donne une carte de recharge de 2000 fcfa que je possède. Je téléphonerai à mon amie afin qu'elle m'indique sa maison, puisque je n'ai pas de téléphone, et comme ça, tu gardera le reste des unités. Tu es partant?
En effet, en plus du nouveau téléphone, elhadj m'avait également offert une lot de cartes de recharge du réseau téléphonique que j'utilisais encore quelques heures auparavant.  Puisque je n'ai plus de téléphone, ces cartes de recharge qui traînaient dans mon sac ne me servaient à rien pour le moment. Et j'ai bien fait de les garder en y pensant!
-D'abord madame, c'est une carte de quel réseau d'abord? J'utilise deux cartes sim, une Moov et une airtel. Dit-il
-Moi j'ai une carte de recharge Airtel. Regarde.
Je lui ai montré la carte et il accepta alors mon offre. Le jeune homme qui m'avait abordé plus tôt rangea mes bagages dans le coffre et je lui remis quelques pièces pour son aide. Je m'engouffrais dans le taxi, le coeur battant car j'avais plusieurs craintes. Leila avait quitté Zinder  depuis un peu moins d'une année maintenant, et entre temps, elle avait peut-être changé d'adresse! Où irais-je dans ce cas? Même si j'allais à l'hôtel, le temps de me trouver un logement je n'aurais sûrement plus d'argent. Qu'allais-je devenir? Tant de questions se bousculaient dans ma tête à mesure que le taxi roulait vers le lieu où j'aurais ma réponse.