Chapitre III- Nuit de folie

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La musique me chauffait le sang. Y avait tellement de gens qu'on avait l'impression d'étouffer. Mon coeur, ma tête tambourinnaient à un rythme inquiétant. Je me sentais parcourir de sensations drôles et de vertiges.

Je regardais danser les gens autour de moi et je les immitait sans me soucier de la peur au fond de moi qui me fesais redouter de me ridiculiser. Une autre c'était emparée de mon corps. Elle fusionnait avec la danse, le rythme, était capable de de toucher le ciel.

Je ne serais pas venu si la chère Mikaëlle ne m'en avait pas supplié.
« Les hommes ont tendance à faire des erreurs à leurs enterrements de vide garçon» m'avait elle dit.

Encore quelques heures plut tôt j'étais chez moi à peser le pour et le contre devant mon miroir. Quel sens aurait tout cela, si je décidais de sortir avec lui alorsque j'étais l'amie de la fiancée. Mon rôle dans l'histoire n'était pas très flatteur. Mais il n'a même pas paru surpris quand je lui avait annoncé qu'il y avait un night-club d'ouvert la veille du mariage. Je l'avais invitée à la soirée d'inauguration et il avait accepté. L'avoir à l'oeil, c'était tout ce que j'avais à faire. Je m'étais de nouveau examinée lorsqu'un tambourinnement c'était fait entendre à la porte. La robe blache que je portais me recouvrait à peine mi-cuisse. Mes boucles ébouriffés attachés à l'arrière de mon crâne à l'aide d'un foulard de la même couleur. Il s'était attardé un instant sur ma tenue puis m'avait souris. Personne ne l'accompagnait. Je ne m'attendais guère à prendre plaisir à ce genre d'endroits. Le fait est que je n'avais jamais pris la peine de sortir en boîte lorsque mes amis le faisaient. Je ne me révoltais pas. Je faisais de mon mieux pour me soumettre et accepter les lois établis.

Je m'arrêtai un instant de sautiller, le cherchant des yeux. Il s'approcha au même moment de moi. Me tendant un autre verre.

J'en avalai rapidement une gorgée qui me brûla la gorge tandis que je me sentais emparée d'un étourdissement.
Il me dévisagea étrangement, semblant attendre une réaction de ma part. La seule chose que je ressentais étaient vertiges et une envie de vomir.

À la hâte, je pris la direction de l'arrière du bâtiment jusqu'aux toilettes composés de plusieurs cabinets. Je me rinçai le visage de l'eau du lavabo fermant les yeux. Quand je les rouvris, son reflet m'apparut dans le miroir.

« Qu'est ce que tu fais là?»

- Pourquoi tu te caches?

- Je ne me caches pas!

- Si

- As tu peur? Sa voix était devenue plus grave, trop sensuelle.

- Tu ne devrais pas...

Je reculai de quelques pas, avant de me rendre compte que j'étais dans un des cabinets.

Il s'approcha. J'eus peur. Sans même pas pourquoi.

« Qu'est ce qui tu veux Dev!

- Mais rien. Et toi Ève, que veux tu!

Ses mots n'avaient aucun sens. Je n'eus nul part où aller. Emprisonnée entre deux murs et un corps trop bien structuré.

Son regard insistant se plongea dans le mien, des millions de frissons me parcoururent le corps.

L'orsqu'il fût assez proche, lentement, il posa ses lèvres sur les miennes. Je le laisais me sucer les lèvres me rendant compte que moi même, je luttais contre une envie irrésistible de le répondre. Mais quelque chose m'en empêchait.

L'image de Mikaëlle s'interposait à moi, accusateur remplie de déceptions. Cet homme ne m'appartenait pas.

«Lâches moi!..» le suppliai je dans un gémissement.

Il m'ignora et m'embrassa encore, ses lèvres se faisaient plus douces, dissipant de mon esprit toute trace de pensée lucides. Les lois s'effacèrent, il n'y avait plus de barrières, plus aucune morale, plus d'interdits. Rien que ce désir qui brûlait nos deux corps.

Il me repoussa le long du mur. Ses mains se balladaient le long de mon corps, allant de mes jambes à mes seins. Mes vêtements semblaient se consumer sous leurs pressions.
J'étais en flamme.

Je n'avais jamais ressenti ça auparavant. J'en voulais encore plus. Je le voulais lui. Je voulais le lui crier, le supplier.

Je suffoquai, lorsqu'une douleur se fit sentir dans mon bas ventre. C'était quoi ça!

Il s'arrêta, me regarda. Je me plongeais dans son regard. Il me demandait ma permission. J'avais compris. Je voulais qu'il continue. Je m'offrais à lui.

Je m'occrochais à son dos, réprimant le mal. Il était affreux. Douleuresement bon. Et l'idée qu'on pouvait nous surprendre à n'importe quel moment m'excitais encore plus.

Quelqu'un frappa à notre porte.
Devan grogna, contrarié.
Mais le bruit persista.

« Putain, fiche nous la paix!»

- Y a pas de bordel içi. Vas donc baiser ailleurs avec ta sale pute.

Devan fonça la porte, tandis que moi, j'efforçais de m'arranger.

Le dodu, devant nous me fixa un instant dégoûté. J'arrêterais pas de rire.

« Qui tu traites de pute!»

Devan soudain énervé fonça sur le type, qui lui asseina un grand coup au visage.

L'homme que je croyais virile tomba à terre.
Je n'allais quand même pas le laisser se faire tabasser. J' attaquai aux testicules notre agresseur, il s'écroula à son tour.

Je criai victoire, comme une dingue.
Devan me tira par le bras vers l'extérieur. Arrivés dehors nous nous mettons à courir dans la rue éclairée faiblement par les ampoules venant des maisons qui la bordaient.

Devan m'avait l'air rajeuni de dix ans.
Ses traits détedus, ses yeux pétillants et son sourire merveilleux.

Je l'emmènai à mon apart.

Nous nous allongeons sur le canapé.

Je crut l'entendre me dire que j'étais magnifique. Les mots s'embrouillèrent. Je m'endormis dans ses bras, berçé par la douceur de ces derniers mots.

Le prix de l'interdit Où les histoires vivent. Découvrez maintenant