Chapitre XIV- Le stage

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À pas lente, je montai les escaliers jusqu'à la porte en fer forgé de mon appartement. Seul la lumière des faisceaux des voitures parvenant de la fenêtre aux rideaux ouverts éclairaient le salon. Posant une main sur le mur à ma droite, je montai le bouton de l'interrupteur. Évidemment aucun lumière ne s'alluma. Encore une coupure! Je devais m'en douter. Je ne pouvais quand même pas espérer avoir l'électricité vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Sortant de mon sac mon téléphone que j'utilisai pour éclairer les alentours, je me dirigeais vers ma chambre. Elle était en plus piteuse état que le reste de la maison. Je sortis la robe blanche que j'avais donné à confectionner il y a un mois de l'armoire aux portes ouvertes, d'où tombaient au sol quelques vêtements froissés. La posant par le cintre sur le poignet de la porte de l'armoire que j'essaiyai de fermer en engouffrant dedans les habits au sol. Je me déshabillai complètement pour me jeter telle un nouveau né sur ma couette. Avant de d'enteindre la seule lumière éclairant le noir, je jettai un dernier coup d'oeil à mon écran. Onze heures! Les yeux perdus sur le lit vide à l'autre bout de la chambre, je me laissai emporter par le noir qui commençait à m'envoûter.Demain serait peut-être un nouveau commencement. C'est dans cet espoir que je me rendormis.

Mais au lever du soleil rien de s'arrengea.

Je me tenais devant lui et il ne jetais même pas un regrd dans ma direction, préférant porter son attention à Charles et à Fanne à mes côtés. J'aurais voulu savoir ce qui lui arrivait mais lui s'entêtait à vouloir m'ignorer avec la même foideur qu'hier soir.

Il pouvait bien détester ma mère, elle était digne de mépris mais il me faisait porter la charge à moi. À part les autres petits groupes des stagiaires de l'université, seul les médecins et quelques auxiliaires constituaient le petit monde de l'hôpital des enfants malades de si tôt dans la matinée. Une odeur de désinfectant flottait dans l'air et je m'efforçais, en dépit de la fatigue qui me torturait les yeux, de me concentrer sur les paroles du médecin professeur.

« Vous serez chacun responsable d'un patient interné. Vous évaluerez leur situation clinique, établierz votre diagnostic et accompagnerez cette personne dans la réalisation de ses soins quotidiens. Un infirmier vous assistera bien sûr, vous leur rendrez votre rapport et je passerai avant dix heures et à quatre heures vérifier vos travaux. Ce qui m'aidera à remplir vos portfolios. Fanne, chambre 4- Ève, chambre 5 et Charles, chambre 6. Sur ce bonne chance et bon sens!»

Je regardai mes deux compagnons s'éloigner vers leur destinations respectives tandis que je demeurai un instant à le regarder. Sans se défaire ses yeux plongèrent dans les miens l'espace d'une seconde puis je lui tournai le dos. Plus mes pas me séparaient de lui, plus je sentis la fossée entre nous devenir plus grand. Pourtant il n'était qu'un inconnu. Et il avait réussi a ainsi me troubler. Ma décision était prise. Je ne me laisserais plus jouer.

Les pas harassé, je me dirigeais vers la chambre 5. À mon grand inquiétude et contrairement à l'avis du médecin, aucun infirmier ne se trouvait dans les lieux. Aux murs vertes, seule une table aux pieds en fer, une chaise et un lit blancs constituaient l'ameublement de l'espace. Ce qui lui apportait un petit air sinique et froid.

Une jeune fille d'une dizaine d'années étaient allongée sur le lit au centre de la pièce. Son visage efflanqué exprimait une lassitude sans borne. Elle leva un instant vers moi sa face hâlé mais se recourba au même moment prise d'une quinte de toux.

Je lui souris m'attardant un instant sur son corps chétif et ses lèvres pulpeuses dénudées de vie.

« Salut ma chérie! Comment tu t'appelles?»

- Eveline madame. Me répondit elle soutenant son estomac sous un nouvel assaut de toux féroce.

- Depuis quand as tu cette grippe Eveline?

- Deux semaines et demie madame.

Elle souffrait depuis trois semaines et ce n'était que maintenant que ses parents se décidaient à l'emmener à l'hôpital.

Je plaquai ma paume contre son front. La bonne vieille méthode, que je recomnaissait ne pas être la meilleure mais qui fonctionnait quand même quand il s'agissait de contrôler une fièvre.

- À part ça, que ressent tu d'autres ma chérie?

- J'ai mal à la tête et à l'estomac.

À mesure que je la questionnait j'inscrivait dans mon rapport les différentes symptômes qu'elle décrivait. Puis je sortis de ma trousse une thermomètre que je plaçai sous son aiselle gauche.

- As tu des parents fumeurs Eveline?

Elle me regarda éperdu, n'ayant pas l'air de comprendre la place de cette question.

- Mon frère fume. Men se manmanm' pa la. ( en absence de maman)

Mon diagnostic était fait. Je baissai la tête pour écrire le mot: pneumonie sur mon rapport. Il ne restait plus que l'avis du médecin et la radiographie, pour commencer son traitement.

Je m'assayai sur la chaise, la regardant encore une fois résister contre sa pneumonie qui l'affaiblissait. Je serrai entre mes doigts le dossier de la patiente. Puis la porte s'ouvra, je me levai instinctivement, essayant de cacher mon intimidation.

Le prix de l'interdit Où les histoires vivent. Découvrez maintenant