Chapitre 17 : Draco

482 36 10
                                    

Le Serpentard s'était rendu compte que la Gryffondor le fixait à présent.

Draco détourna le regard, et fit semblant de participer à la conversation de Blaise et Pansy qui étaient assis à côté de lui. Il ne les écoutait pas vraiment, il était perdu dans ses pensées.

Depuis la fin de la guerre, Draco avait beaucoup de regrets. Il s'en voulait terriblement d'avoir fait les mauvais choix, d'avoir suivi les mauvaises personnes.
Il avait était stupide et détestable avec tout le monde, seulement à cause de la peur. Depuis qu'il était tout petit, il avait suivis les ordres de son père sans réfléchir, par lâcheté et par crainte de déshonorer sa famille.

Mais en grandissant, il s'était rendu compte qu'il avait prit toute l'histoire à l'envers.

Quand il fermait les yeux, il revoyait par flash l'horreur qu'il avait enduré ces deux dernières années. Tout avait commencé lorsque son père l'avait obligé à devenir un Mangemort, "pour l'honneur", comme il disait.

Il se souvenait aussi des réunions. Voir arriver tout les sorciers pratiquant les forces obscurs chez lui, dans son manoir, lui rappelait de très mauvaises journées. Car en effet, sa maison servait aussi de repaire aux Mangemorts.

La pire réunion devait être celle où Nagini avait avalé en une bouché Charity Burbage, l'ancienne professeur d'étude des Moldus à Poudlard.

Son souvenir le plus frappant de cette journée là, était sans doute l'absence de sentiments et l'indifférence qu'il avait pu lire sur le visage froid de Severus Rogue, qui n'avait pas scillé une seconde en regardant sa collègue se faire tuer.

Et puis, il se souvenait encore du jour où il avait rencontré Lord Voldemort. Son visage émacié, sa poignée de main glaciale comme la mort, ses yeux rouges sang d'assassin. Draco en avait encore froid dans le dos.

Tout comme celui de Voldemort, Draco avait le visage d'Albus Dumbledore gravé dans la mémoire, le soir de sa mort. Le seul soir où Draco avait réellement écouté son cœur et sa tête en décidant de ne pas tuer son directeur de sa propre main.

Oui, on l'avait traité de lâche, non il n'en était pas fier mais en même temps, il ne regrettait pas. Au contraire, cet événement avait ravivé la flamme qui venait de naître au fond de lui, celle qui lui disait ce qui était juste.

Mais pour autant, il était resté dans l'ombre.

Il se souvenait de l'été précédant sa rentrée en septième année. À cette époque, il ne se doutait pas encore qu'il y aurait une bataille, et qu'il reviendrait à Poudlard l'année suivante. Il ne se doutait pas non plus qu'il ne reverrait plus ses parents.

Il se souvenait aussi du jour où, tout le monde avait cru que Harry Potter, le survivant, l'Élu, était mort. Il se souvenait avoir traversé la cour du château, sous le regard de tout le monde, pour rejoindre le côté obscur. Encore un de ces moments où il n'avait pas agit par lui même.

Il se souvenait également du jour de son audience, avec sa mère et son père. Il se souvenait aussi comment Harry avait tout fait pour les défendre, pour les libérer. Finalement, il avait été le seul ne jamais voir les murs étroits et ternes d'Azkaban. Mais pourtant, au fond de lui, il se sentait coupable.

Coupable d'avoir participé, même de peu, à cette atrocité qu'était la guerre, sous règne de Voldemort.

Heureusement qu'Astoria était là pour lui changer les idées.

Elle était la fille des propriétaires du manoir d'à côté de chez lui, et Draco se souvenait avoir joué avec elle étant petit. Ils avaient l'habitude de se retrouver tous les mercredis, sous le grand pommier qui séparait leurs deux jardins. Jusqu'au jour où, les parents de Draco avaient appris qu'Astoria était de sang-mêlé, et depuis, le petit blond avait eut l'interdiction de revoir sa douce amie d'enfance.

Mais à Poudlard, dès que Draco avait commencé à se demander pourquoi il traînait avec des gens comme Goyle ou Pansy Parkinson et leurs idées anti-moldue, il avait retrouvé Astoria, vers le début de leur première septième année.

Il ne l'avait pas reconnu au départ, sans doute avait-il été trop fermé d'esprit, et il regretta tout de suite. Elle n'avait pas changé de l'intérieur, toujours aussi ouverte et bien pensante.

Ils étaient heureusement rapidement redevenus amis, Astoria ne l'avait jamais jugé, et le jeune homme oublia tout de suite le rang de la jeune fille. Ils passaient tout leur temps ensemble, voulant rattraper celui qu'ils avaient perdus en quelque sorte.

Draco se rappelait l'angoisse qu'il se faisait en se disant que si son père savait qu'il avait une amie qui n'était pas de sang-pur, il l'aurait jeté dehors. Il était également inquiet pour Astoria, car pendant cette période où les Carrows faisaient régner la terreur à Poudlard, la jeune fille n'avait plus été plus en sécurité.

Mais après la bataille, ses parents n'avaient plus étés là pour lui dire quoi faire, quoi penser. Draco avait été libre et indépendant, et ce pour la première fois de sa vie.

Alors, en rentrant pour la première fois chez lui pendant les grandes vacances, dans le grand manoir vide et abandonné qui lui appartenait à présent, il alla frapper chez Astoria pour lui dire qu'il était inconditionnellement tombé amoureux d'elle.

invisibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant