Chapitre 18 : Astoria

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-On rentre ? demanda la jeune fille au garçon en lui tendant la main.

Les deux amoureux repartirent donc vers la salle commune des Serpentards, et avant de se quitter pour la nuit, ils s'assirent dans un grand canapé de cuir vert, face aux profondeurs du lac noir.

Astoria était la seule personne avec qui Draco se sentait bien. Avec elle, il n'avait pas peur de parler de ses inquiétudes, de ses sentiments, elle lui avait enlevé son masque en quelque sorte.

-Draco tout va bien ? demanda la jeune fille.

-Oui, c'est juste cette fille, la nouvelle chez les Gryffondors. Elle m'intrigue, répondit-il. J'ai l'impression qu'elle prépare un truc, elle est toujours en train de parler à Slug.

-Son grand père était un maître de Potion. Tu sais, c'est lui qui a recrée l'invisibilité. Va lui parler si ça t'intéresse tant que ça, conseilla la jeune fille au garçon en lui souriant.

-C'est Slug qui m'intrigue vraiment en fait. Il agit bizarrement ses temps ci.

-Qu'est-ce qui te fais dire ça ?

-Il n'est jamais disponible, il a toujours un truc à faire dans sa salle de Potion, et quand il y est seul, il ferme la porte à clé.

-C'est vrai que c'est louche, mais concentre toi plutôt sur ce que tu sais. Tu te souviens, sur ce dont on a parlé, murmura la jeune fille pour que personne ne puisse l'entendre.

-Tu as raison. Il faut que j'y travaille. Heureusement que tu es là mon ange, dit-il en embrassant la jeune fille avec un sourire.

Ils restèrent là, tout les deux dans le grand canapé, à passer le temps. La lumière verte qui venait du lac donnait à la pièce un côté froid et peu chaleureux. Mais pourtant, Draco et Astoria s'y sentaient bien. Jusqu'à ce que Goyle, Blaise et Pansy n'arrivent.

-Hey mec, comment ça va ? lança Blaise à son habitude en tendant sa main à Draco.

Goyle, ayant toujours une expression blasé et immobile, prit place dans un fauteuil près du canapé.

Blaise s'assit sur l'accoudoir et Pansy s'installa dans un autre fauteuil. On voyait bien que la Serpentarde était jalouse d'Astoria. Elle avait craqué sur Draco depuis toujours, mais apparement, ce n'était pas réciproque. Comment Draco Malfoy pouvait-il fréquenter une sang-mêlé ? Pire, comment faisait-il pour sortir avec elle, la voir tout les jours, l'embrasser ? Répugnant.

-Qu'est-ce que vous faites là ? demanda Draco.

Auparavant, ils avaient étés ses meilleurs amis. Mais depuis Astoria, il n'y avait que Blaise qui était resté supportable. Il faut dire que Goyle ne donnait pas souvent son avis...

-C'est notre salle commune aussi ! s'indigna Pansy qui avait bien comprit qu'elle dérangeait le blond et sa copine. Mais elle n'allait pas se gêner pour eux, surement pas. Il n'est pas écrit Malfoy sur la porte que je sache !

-Pansy, calme toi, chuchota Astoria.

-Mais je ne t'ai pas parlé à toi ! Décidément, les sang-mêlés sont aussi des mêle-tout !

-Grandis un peu, dit Draco, d'une voix tout à fait posée.

-Sérieusement ?

-Oui, je suis très sérieux. Je suis désolé de te dire ça comme ça, mais je ne veux plus être ton ami. Honnêtement, je regrette que tu sois venus finir ta scolarité ici à Poudlard cette année. Je pensais enfin pouvoir être tranquille, sans avoir à entendre tes réflexions permanentes sur Astoria, ou sur n'importe quel élève de cette école. Tu sais quoi ? Tu n'as qu'à de barrer d'ici au lieu de râler tout le temps ! Tu n'as rien compris ! Une guerre et tu n'as toujours rien compris ! Voldemort est mort, et ses idées aussi ! C'est fini l'idéologie sang-pur ! Plus personne ici chez les Serpentards ne pensent plus comme toi ! On vaut tous la même chose ! Mais toi, tu ne vaudras rien, rien du tout, tant que tu n'auras pas compris tout ça.

Pansy ouvrit la bouche, puis la referma tout de suite sans même parler. Elle se releva de son canapé, dignement et la tête haute, et partit vers son dortoir sans même regarder Draco.

-Bien dit mec, souffla Blaise. C'est vrai qu'il fallait la remettre en place la petite Pansy. Hé rigole pas ! Ça vaut pour toi aussi Goyle.

-À l'inverse de Parkinson, je ne parle pas pour rien dire moi, j'ai un cerveau contrairement à ce que vous pouvez penser.

Draco, Blaise et Astoria en eurent le souffle coupé. C'était la première fois que Goyle ouvrait la bouche pour dire quelque chose de sensé !

-En tout cas, je suis très heureux pour vous deux, continua-t-il avant de se lever. Bonne nuit les gars, Miss Astoria, fit-il avec un petit signe de la main.

Et il partit lui aussi vers son dortoir, sous le regard médusé de ses trois amis.

-Alors celle là, j'y aurais jamais cru, balbutia Blaise.

-Merci, glissa Astoria à Draco. Je n'en pouvais plus.

-Je t'en pris, c'est moi qui suis désolé, je n'aurais jamais dû t'imposer mes amis, répondit Draco.

Blaise fit signe qu'il allait lui aussi partir, mais Astoria lui lança un sourire amusé en lui faisant comprendre qu'il était le bienvenu.

-Vous avez entendu parler du nouveau ? demanda alors Blaise. Il y a un gars, Ryan je crois, qui vient de l'institut de Salem, aux Etats-Unis.

-Connait pas, marmonna Astoria. Tu sais pourquoi il a déménagé ?

-Oui, son père a été muté au Département de la coopération magique internationale. Pour le boulot quoi, y'a pas à chercher plus loin.

-Un américain a Poudlard alors ! pensa Astoria. L'école deviens internationale ! Un américain, des français... Pourquoi est-ce qu'on a pas des classes de langues ?

-C'est une bonne question, pensa Blaise. Ça pourrait être utile... Enfin bref, vous trouvez pas que Slug agit bizarrement ces temps ci ? Je veux pas être parano, mais on dirait presque qu'il est soumis à l'imperium des fois, confia Blaise. Ça me rappelle l'an dernier... Souvent, quand il sort de sa classe il a le regard vide et semble être absent...

-Ça a un lien avec Lister, j'en suis sûre. C'est depuis qu'elle est là qui est louche ! lança Draco.

-C'est juste une coïncidence ! Occupez vous de vous tant que vous n'aurez pas des preuves solides ! ria Astoria.

Mais Draco et Blaise se lancèrent quand même un regard suspicieux.

invisibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant