Broken Minds

Chapitre 2 : Seul

- Alors c'est ça hein...? The Maze Shcool ?

Je murmure pour moi même en observant les immenses murs gris du bâtiment. Je ne pense certainement pas me plaire ici. Ni nulle part ailleurs en fait. J'entre par le portail qui débouche sur une petite cour, avec peu de végétation. Je reste planté là, observant autour de moi les différents élèves déjà arrivés. Moi, j'ai déjà envie de repartir. Je ne me sens pas bien ici. Oui je ne me sens bien nulle part, mais je pense que j'irais mieux seul. Mais c'est vrai, je lui ai promis, à lui. J'ai promis que j'irais au moins une journée dans ce lycée. Une journée. Pourquoi cela sonne comme une épreuve insurmontable ? En plus, ils vont surement me placer dans l'internat, étant donné que je n'ai plus de famille, et que je ne me plait pas beaucoup dans un centre d'orphelins qui veulent tous devenir amis alors que je veux juste me barrer. Sérieusement, dans tous les livres ou films, quand le héros devient orphelin, il va dans un orphelinat bien confortable, où tout le monde est heureux. Mais la vie, c'est jamais comme dans les films.

Une masse d'élèves sont arrivés, tous regroupés avec leurs amis, et moi, je suis resté seul, à supporter leurs regards à la fois curieux et méprisant... J'entends leurs chuchotements accusateurs, c'est insupportable. Ils savent sûrement déjà tout de mon passé, du moins ils le croient, et me jugent avec ce qu'ils ont. Je me redemande vraiment ce que je fais là. Puis, il arrive, juste avant la fermeture de la grille. Ses cheveux blonds roux sont à peine coiffés, il a couru pour ne pas être trop en retard, et lorsque la sonnerie retentit, il rejoint un groupe de mecs postés juste devant les portes du bâtiment. Je les suis jusqu'à l'étage. Si de l'extérieur, le bâtiment semble triste et abandonné, il est très propre de l'intérieur, tout est impeccablement rangé. Je suis Newt et ce qui semble être ses amis, sachant qu'on se retrouve dans la même classe. Je les laisse rentrer lorsque je vois le professeur qui m'intime de rester dehors. Une fois ses élèves installés, il s'approche et me conseille :

- Il faut que tu te présentes aux autres, et ensuite tu suivras le cours comme tout le monde, la principale viendra te parler de l'internat.

Oh, non... Je n'ai aucune envie de faire une petite présentation devant une classe de lycéens stupides. Encore moins d'expliquer une énième fois comment mes parents sont morts, comment j'ai tout perdu, comment je suis tombé sans pouvoir jamais remonter. Vraiment, j'ai juste envie de me taire et de le cacher, en subissant le cour. Pourtant, je suis bien obligé lorsque le professeur m'amène devant le tableau, de sortir quelque chose de pas trop vague :

- Je... M'appelle Thomas. J'ai 17 ans. Mes parents... Sont morts, dans, dans un accident de voiture et je me retrouve ici.

Un silence de mort s'installa, il regardaient tous vers moi sans avoir rien à faire de ce que je disais. Ils tiraient tous une gueule blasée. Sauf lui. Newt souriait en me regardant, toujours aussi lumineux. Il me suffit d'une fraction de seconde pour me rappeler des évènements de la veille. J'avoue avoir un peu espérer le voir.

- Bien... intervint maladroitement le prof, va t'asseoir à la place libre, à côté de Newt.

J'obéis en ignorant le regard méprisant que me jette un élève au deuxième rang. Dès que je me m'assois, il se tourne vers moi avec son sourire en coin et me lance discrètement :

- J'étais sur que tu viendrais...

Je hausse les épaules et sors mes affaires de mon sac noir. Ce premier cour est celui d'histoire. Même si ce n'est pas la matière que j'affectionne d'habitude, je n'en ai désormais plus rien à faire.  Je m'occupe à regarder les différents adolescents qui peuplent cette classe. Banals, tous. Superficiels. Comme tout le monde, finalement. Et ce n'est pas la perte de mes parents qui va m'ôter ma banalité ou mon inutilité, mais je suis différent d'eux.  Soudainement, je me rend compte que les regards qui pèsent sur moi ne sont que ceux des ignorants. Ils ne comprennent pas la douleur qui me déchire ni les démons qui m'habitent. Ils ne peuvent m'entendre. Car lorsque vous brisez du verre, cela fait un grand bruit strident, puis tout s'étale en morceaux. Mais lorsque quelqu'un est brisé, il garde le silence, il garde tout pour lui. C'est mon cas. Je garde tout ça au fond de moi, en essayant de ne rien laisser paraître. J'essaye, j'essaye. J'aimerais que quelqu'un puisse comprendre, mais en même temps, je ne pourrais pas. Je ne pourrais pas me dévoiler à quelqu'un sans me sentir affreusement faible.