Chaitre 1

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Elle était seule, la pelouse avez revêtu son manteau blanc,le vent semblait vouloir déraciner les arbres du parc. Elle enfonça ses mains dans le fond de ses poches, son nez dans son épaisse écharpe en laine. Elle déprimait. Elle savait qu'il était mauvais de revenir dans ce lieu chargé de souvenirs mais pour une raison qu'elle ne saurais expliquer elle avait besoin de se retrouver ici. C'est justement ici qu'une partie d'elle était née et et quelques temps plus tard qu'une autre était morte. Cet endroit-là était pour elle une fontaine à souvenirs. Le banc où après les cours ils avaient partagé un Coca, l'arbre là-bas où pendant une dispute il avait enfin trouvé le courage de l'embrasser, le sentier où main dans la main ils avaient marché durant des heures, ce coin d'herbe chauffée par le soleil d'un après-midi de juin où ils étaient restés allongé dans les bras l'un de l'autre. Elle dû fermer les yeux pour retenir ses larmes, s'il n'y avait eu personne aux alentours, elle aurait hurlé sa douleur. Son cœur se brisait chaque fois qu'elle y pensait et pour un peu on aurait pu voir les morceaux sur le sol recouvert de neige. Elle se mordait la lèvre pour contenir ses sanglots. Elle cherchait des raisons au départ du garçon qu'elle aimait sans y parvenir. Elle pensait alors que tous ces "je t'aime" qu'ils avaient partagé ne signifiaient rien pour lui. Un matin froid de novembre ici même il l'avait quittée, il était parti dans les bras d'une autre. Elle s'en voulait elle se sentait responsable de leur rupture, bien qu'il n'y ait pas de raison valable. Elle croyait que c'était sa faute parce qu'elle n'avait pas su le garder , parce qu'elle n'avait pas su le combler. Elle courut, pour semer ses pensées, pour fuir l'étau qui serraient son cœur. Son visage était enfouis dans son écharpe si bien qu'elle se heurta à quelqu'un. Elle releva la tête, elle manqua de s'évanouir lorsqu'elle le vit. Il était debout devant elle, il se tenait droit comme un chêne. Il lui suffit d'une seconde pour comprendre ce qu'elle faisait là. Il l'attira vers son torse, elle ne résista pas, elle n'avait plus la force. Elle se laissa aller à pleurer au creux de ses bras. Lorsqu'elle essaya de parler il l'arrêta. Ils restèrent de longues minutes ainsi, collés l'un à l'autre. Au bout d'un certain temps, elle se dégagea de son étreinte et gagna en courant la sortie du parc avec l'intention de ne plus y retourner.

Sens de la vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant