Chapitre 12

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Les traqueurs

     Alice se réveilla dans une chambre vide. Elle était allongée par terre et avait une migraine d'enfer.

     Elle s'était plusieurs fois demandé si c'était un cauchemar et s'était plusieurs fois pincée pour s'assurer du contraire.

     Aucun doute pour elle, elle était en prison.

     Au moins je ne suis pas enchaînée ou menottée !

    Un homme brun entra dans la pièce et lui tendit une assiette de viande. Quand elle eut finit, il lui passa des menottes et la conduisit dans une pièce blanche, une sorte de laboratoire.

     Un homme aux cheveux blonds semblables à ceux de son frère. Alice le reconnut comme étant son père. Peut-être accepterait-il de l'aider si elle lui disait qu'elle connaissait Erevan. Elle se ravisa car Erevan avait clairement fait comprendre qu'il détestait son père et c'était sûrement pour une bonne raison !

     On l'attacha aux sangles de la table. Elle se débattit mais le père d'Erevan lui administra un sédatif.

     Elle lutta contre le poids qui lui alourdissait les paupières. La jeune fille savait pertinemment que si elle laissait ses yeux se fermer elle perdrait connaissance. De plus, la situation était critique. On l'attachait à une table d'opération, on lui donnait un sédatif... Cela ne présageait rien de bon.

     Une dizaine de minutes plus tard, Alice ne pouvait plus retenir ses yeux de se clore.

     Ses yeux étaient fermés et pourtant son esprit tournait à cent à l'heure. 

     Cela ne devrait pas ce passer comme ça ! Je devrais dormir ou être dans je ne sais pas quel état second ! Que ce passe t-il, décidément ? Il y a forcément un truc avec ma famille ! Nous sommes maudits ou quoi ? À moins que ce ne soit sensé être une bénédiction... Il y a peut-être une énigme à résoudre ou quelque chose à comprendre. Le côté positif des choses c'est que je peux entendre tout ce qui se dit autour de moi et cela peut m'aider à me dépêtrer de ce guêpier. Réfléchissons. Erevan a dit que son père et lui habitaient à Coriel autrefois. C'est sûrement toujours le cas ! C'est super de savoir où je suis mais ça ne m'éclaire pas sur ma question. Pourquoi le sédatif ne marche pas sur moi ? Et si j'essayais d'ouvrir mes yeux, est-ce que ça marcherait ?

    « Arrachez-lui une mèche de cheveux bande d'imbéciles ! »

    Autour d'Alice tout le monde semblait obéir à la voix du père d'Erevan. Un peu comme l'avait raconté Erevan, c'était véritablement son père le chef.

    Alice se demandait ce qui se passait car au bout d'une demi-heure, l'ensemble des scientifiques s'étaient désintéressés d'elle.

     Deux heures plus tard, elle ouvrit enfin les yeux. Elle était dans une cellule. Franchement, elle n'avait rien fait à ces personnes ! Pourquoi l'enfermaient-ils ?

     Tout à l'heure, dans la salle d'opération, elle avait entendu quelqu'un appeler.

     « Décrochez le talkie-walkie, bon sang, avait ordonné le chef. Et apportez-le moi ! »

     Dans le talkie-walkie résonnait une voix de fille, une jeune fille.

     « C'est bon, vous pouvez-la relâcher si vous avez eu ce que vous souhaitiez !

     - Parfait, mais on en fait quoi ?

     - Laissez-la dehors, elle finira bien par retrouver ses amis.

     - Merci de nous l'avoir prêtée. Nous vous en serons redevables, mademoiselle Lily.

     - Mais de rien. Puisque c'était dans mon intérêt et dans le votre monsieur. J'espère par contre que vous ne lui avez fait aucun mal ! Je veux qu'elle retourne avec ses amis vivante !

     - Bien sûr ! Au revoir, mademoiselle Lily.

     - Au revoir, monsieur. Je ne pense pas qu'on aie à se reparler de sitôt. »

     Cette discussion la taraudait toujours.

     La jeune fille qui parlait au talkie-walkie pourrait être Lily, mon amie ! Mais pourquoi m'aurait-elle livrée ? À moins qu'elle vienne d'ordonner qu'on me relâche et que ce soit quelqu'un d'autre qui m'aie fait enfermer ici ? Pourquoi ? Tout ça n'a aucun sens !

    Une douzaine de minutes plus tard, le scientifique qui lui avait administré le sédatif vint la chercher ou la délivrer. Tout cela n'était pas très clair pour Alice. Elle se réjouit en pensant que bientôt, elle pourrait à nouveau courir dans les hautes herbes et sentir la chaleur du soleil sur sa peau. Elle avait la désagréable impression d'être restée enfermée durant une éternité.

     Le scientifique l'escorta jusqu' à la haute porte blanche et la poussa dehors.

     « Ça devrait te faire plaisir d'être à l'extérieur. Eh bien, profites-en ! À Sylatopia, tout le monde ne veut pas forcément que les sauveuses survivent. Vous renfermez un pouvoir tellement grand ! »

     Alice ne répondit pas et sortit du bâtiment. Elle courut dans la rue. Elle découvrit que la demeure était grise et totalement repoussante. Elle n'aurait pas aimé être un des employés qui devaient se rendre ici chaque matin. Le pire était tout de même que l'affreux bâtiment était en vérité un hôpital.

     La jeune fille déguerpit. Elle avait trop peur qu'on la reprenne et qu'on recommence les expériences !

     Effectivement, elle était à Coriel. Peut-être qu'elle pourrait aller chez Erevan et glaner des informations. De toute façon, ça pouvait être utile. Elle était là alors autant en profiter. Et puis, les bandits qui avaient kidnappé Maïa venaient de Coriel, non ? Ici, elle était beaucoup plus utile qu'au village où elle ne pouvait rien faire à cause de sa jambe qui prenait du temps à se rétablir. D'ailleurs, la fatigue commençait déjà à se faire ressentir.

     Elle demanda aux passants où habitaient le plus grand scientifique de la ville et son fils. Personne ne le savait réellement.

     Alice dut trouver une auberge où un restaurant alors elle décida de partir dans la direction du village en ruines.

Les Elues du CataclysmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant