La fuite
Depuis, la mort de leurs parents et la destruction de leur maison, les adolescentes vivaient chez leur grand-mère à Springs.
Les deux filles rentraient tranquillement du collège.
Maïa jetait souvent des coups d'œil derrière elle.
« Alice, tu n'as pas l'impression d'être suivie, lui demanda t-elle ?
- Si, un peu, répondit t-elle. Mais je me sens surtout observée. »
La cadette poussa sa sœur dans les buissons abondants qui bordaient le chemin.
Elles virent passer deux bêtes grises d'environ 1 mètres 60. Les bêtes tenaient deux lances à la main. Leurs yeux étaient rouges sang et sur leur visage étaient visibles leurs veines couleur d'ébène. À proximité de ces monstruosités, la nature se renfermait et pourrissait à vue d'œil.
« Tu crois qu'ils nous cherchent, demanda Maïa à son aînée. Ils ne nous suivent sûrement pas par hasard.
- Tu as raison. On devrait courir chez mamie, lui répondit-elle. Passons par le bois, ce sera plus rapide et plus discret. »
Elles firent comme l'avait suggéré Alice et elles traversèrent le bois sans encombre. Elles arrivèrent essoufflées devant le porche de leur grand-mère. Elles ouvrirent la porte, prirent le panier avec les louveteaux et allèrent se cacher à la cave.
Alice faisait les cent pas tandis que Maïa s'attachait les cheveux. Elle pressentait que ce qui allait suivre était loin d'être reposant et pas tout à fait net.
Mais en même temps, qu'est-ce qu'il y avait de « normal » depuis le Cataclysme, pensa t-elle. Le monde d'avant, comme le
contaient leurs parents était beaucoup moins dangereux. Aujourd'hui, à l'école ; nous apprenons les plantes et les dangers de la nature afin de pouvoir survivre plus tard ailleurs que dans la ville de Springs. Et puis, nous voilà dans un cave à attendre des hordes de monstres gris !
Il allait sûrement falloir courir le plus vite et le plus longtemps possible.
Au même moment, Alice poussa un cri de stupeur.
Maïa accourut au près d'elle et elle aperçut ce que sa sœur avait vu quelques instants plus tôt.
La maison était cernée par des monstres tels qu'elles en avaient vu une demi-heure avant, dans la rue.
« Alice, te rappelles-tu du passage secret dont nous parlait parfois mamie.
-Oui, lâcha t-elle. Je m'en souviens bien.
-Il était où, demanda t-elle ?
-Dans la cuisine, non ?
-C'est ça, acquiesça Maïa.
-Je vois où tu veux en venir.
-Allons-y, proposa la jeune fille.
Elles se dirigèrent vers la cuisine et fouillèrent tous les tiroirs sans aucun résultat. Persuadées que le temps était compté avant que les bêtes grisâtres ne se décident à entrer, elles persévérèrent en ne cherchant que dans les placards les plus bas car les adolescentes avaient estimé que leur grand-mère n'était pas assez haute pour atteindre ceux qui étaient en hauteur.
Les louveteaux griffaient les sofas, couraient partout et renversaient des vases. Ils sautaient dans les placards et cassaient les assiettes et les verres.
Les jeunes filles vidaient les placards afin de trouver une trappe éventuellement cachée derrière les aliments et objets divers entassés dans les tiroirs.
Enfin, Alice découvrit une petite porte sous le tapis.
C'est cela qu'on cherche ? Cette porte sous un tapis du Moyen-Orient ? Je l'ai trouvé ?
Elles ouvrirent la trappe et se glissèrent dedans.
Les adolescentes marchèrent un petit moment dans des galeries souterraines, à tâtons à cause du manque de lumière. Elles sortirent au premier accès à la surface car elles se sentaient oppressées sous terre.
Alice portait le nid des petites louves tandis que Maïa tenait leur besace dans ses mains.
Qu'est-ce qu'ils sont mignons, se dit-elle. Comment deux petites louves comme celles-là ont-elles pu se trouver blessées et cachées dans une souche d'arbre en pleine forêt. Elles ont eu de la chance que, justement, j'ai eu l'idée de me dissimuler à cet endroit, car, elles auraient pu rester là pendant longtemps et mourir à cause de leurs blessures, de faim ou de soif.
Les sœurs coururent dans la forêt près de deux heures avant de tomber sur une cabane perchée dans les arbres.
Elles montèrent dans la cabane avec l'échelle qui était sûrement restée suspendue pendant de longues années vu son état actuel.
Quand elles arrivèrent au sommet de l'échelle, Alice et Maïa la remontèrent pour que les monstres ne les retrouvent pas.
Il faisait tout noir ; on y voyait presque rien. Par chance, Alice trouva des allumettes et alluma une bougie qu'elle avait déjà dans la besace. Il faisait déjà moins sombre.
Les louveteaux jouaient ensemble sous la table en renversant les tabourets et les petites chaises disposés autour de cette table.
Il y avait beaucoup de livres empilés sur le bureau que les deux sœurs feuilletèrent ensemble, mais elles ne comprenaient pas la langue écrite dans ces vieux ouvrages poussiéreux.
Elles ouvrirent les cinq tiroirs du bureau, et, dans le troisième tiroir, sous une planchette était dissimulé un grimoire. Les filles reconnurent sans trop de mal les signes du zodiaque peints à la peinture d'or. Elles l'ouvrirent, curieuses de savoir de quels secrets il renfermait. Les lettres représentées étaient illisibles mais elles se brouillèrent et quand elles redevinrent nettes, les pages du grimoire étaient parfaitement compréhensibles.
Les jeunes filles le prirent car il semblait important puisqu'il était caché dans une cabane en pleine forêt, plus précisément dans un vieux tiroir poussiéreux sous une planchette. Maïa le glissa dans la besace.
Étant donné l'état des meubles installés et la couche de poussière étalée sur le sol qui dépassait sûrement les sept centimètres, cela devait faire au moins trente ans que personne n'était venu ici.
Et dans ce coin de la pièce non-éclairé trônait une étrange porte ornée d'or.
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Les Elues du Cataclysme
FantasyEn 2452, les hommes prirent le contrôle du monde. Ils inventèrent un objet qui fut vraiment horrible. La Terre rétorqua en créant un Cataclysme. Ce fut le ravage, il ne restait plus environ qu'un dixième de la population humaine. Ils décidèrent de r...