L'Amour de Luxus avec un grand A

2- rêve

Un à un, mes vêtements tombèrent au sol. Il y avait longtemps que je ne m'étais pas offert le luxe d'un bain chaud.

Je glissais dans l'eau parfumée, silencieuse. Mes muscles se relâchèrent peu à peu, mais mon esprit, lui, resta tendu.

J'étais préoccupée.

Inconsciemment, je portais mes doigts à ma bouche, encore enflée.

Une vague de fatigue me submergea soudain.

Mes paupières se firent lourdes. Je me sentais si bien dans l'eau brûlante. Je fermais les yeux.

/// J'étais toujours dans mon bain, mais je n'étais plus seule dans la pièce, emplie de buée.
Cette douce odeur de fleur d'oranger, cet homme qui se dévêtait près de moi, étaient-ils réels ?
Son manteau glissa au sol et il commença à ôter sa chemise, dévoilant un torse parfait, musclé, un teint clair, des lignes bien dessinées. Il se débarrassa ensuite de son pantalon, ne gardant qu'un boxer, laissant la courbe de ses hanches apparente.
Il tourna vers moi un regard doux, l'œil droit barré par cette cicatrice qu'y me fascinait tant.
En silence, il entra à son tour dans l'eau.
Je rougis, mon corps nu n'était dissimulé que par le liquide trouble.
Il sourit, collant son corps au mien.

- Lux...

Il posa ses doigts sur mes lèvres.

- Je t'en pris, Maëlle, arrête de te poser des questions, je sais que tu désires cela autant que moi.

Il avait raison, évidement.
Je levais la main et caressais son tatouage.
Luxus me releva la tête du bout du doigt.
Son regard fiché dans le mien, il s'empara de mes lèvres. \\\

J'ouvris brusquement les yeux ; un juron m'échappa. Ce n'était pas mon genre de m'endormir dans mon bain.

Soudain, je pris conscience de la température de l'eau. Frissonnante, je sortis et m'enveloppais dans une serviette.
Je revêtais une tenue propre quand mon rêve me revint en mémoire.

Je secouai la tête, je ne pouvais pas tomber amoureuse de Luxus !

C'était impossible !

Je ne pouvais pas... Et pourtant la vérité m'apparaissait, inchangeable. Je l'aimais... et ce depuis bien longtemps.

Un besoin intense de me défouler me pris et sans plus réfléchir, j'attrapais mon sound-board, enfilais des chaussures de course et quittais l'appartement.

À peine avais-je posé le pied dehors que je me mise à courir. Branchée sur la musique, je filais dans la nuit noire.

Courir était la seule chose capable de me défouler en ce moment.

Les dernières notes résonnèrent dans mes oreilles, laissant place à une musique plus rythmée.