6- amour

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Intérieurement, c'était une vraie délivrance de pouvoir rire et me changer les idées, assise à une table avec mes plus proches amis. J'étais heureuse de retourner à la banalité quotidienne de la guilde.

Voir Grey et Natsu se chamailler, Lucy se lamenter, Erza savourer son gâteau à la fraise, Happy tenter de séduire Carla avec un poisson, tout cela m'avait manqué.

Je mangeais une pêche, un sourire aux lèvres, riant joyeusement avec Wendy, simplement heureuse.

Le bruit familier de la porte de l'auberge me parvint.

Sans cesser de sourire, je jetais un œil au nouvel arrivant.

Mon cœur rata un battement.

Je ne me laissais toutefois pas distraire et répondis à la chasseuse de dragon céleste. Celle-ci éclata de rire avant d'aider à nouveau Lucy d'empêcher le mage de glace et le chasseur de dragon de feu de se battre.

Soudain inoccupée, je levais les yeux vers le comptoir.

Luxus, un sac sur l'épaule, une expression neutre sur le visage, rejoignis le maître.

Sa voix, à nouveau froide et distante, était bien différente de celle qu'il avait employée avec moi la nuit dernière.

La scène me revint en mémoire et je fermais douloureusement les yeux.

Les mots de l'homme que j'aimais et haïssais en même temps me détruirent.

- J'ai fini par comprendre que je n'étais pas fait pour une guilde. Je pars en voyage. Je sais pas quand je reviendrai. À plus, le vieux.

Le maître resta impossible.

- Si tu en es sur, alors vas-y. Bonne chance et revient nous vite.

Je me forçais à rester immobile.

Un vertige me prit.

Non, tout ne pouvait pas se terminer ainsi.

Je ne pouvais pas me contenter de le regarder partir.

Le maître et moi discutions souvent de Luxus, et l'ancien m'avait maintes fois confié sa peur qu'il parte. Qu'il parte pour toujours.

Tout cela n'était qu'abstrait, ça ne pouvait pas se réaliser ! Le son des pas du mage de la foudre résonnaient à mes oreilles, semblable à un adieu, emprunt de regrets et de souffrances.

La porte claqua, perforant mon âme à la manière d'un coup de poignard.

Non, ce n'était passer possible, il ne pouvait pas partir, il ne pouvait pas me laisser ainsi.

Si, il le pouvait, je lui avais clairement balancé qu'il n'était pas l'homme de ma vie.

Mon corps, soudain fiévreux, fut agité de tremblements.

Je me levais et sortis en courant, mortifiée, sous les regards ébahis de mes camarades.

J'avançai vers celui que j'aimais, qui se retourna, un peu surpris.

Dix mètres seulement nous séparaient, neuf, sept, cinq, trois, deux, un.

Je me hissais sur la pointe des pieds, le saisit à la nuque et l'embrassais avec fougue.

Sa surprise laissa place à une véritable passion, ses lèvres glacées jouèrent habilement sur les miennes, brûlantes. Ses mains enlacèrent ma taille, son souffle s'accéléra.

Notre étreinte dura longtemps, le temps semblait comme suspendu.

Il n'y avait plus que lui, l'homme que j'aimais.

Le visage enfoui dans son cou, je murmurais les mots qu'il attendait.

- Tu es l'homme de ma vie, Luxus...

Un sourire effleura ses lèvres, qu'il déposa à nouveau sur les miennes.

- Je t'aime, Maëlle...

L'Amour de Luxus avec un grand AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant