Chapitre 3: coeur en colère

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Six mois s'était écoulés depuis l'époque où je faisais partie de ce groupe d'assassins. Je n'arrivais toujours pas à comprendre comment j'avais pu faire pour croire que mes actes étaient bénéfiques pour le peuple. Certes, j'arrêtais ces criminels, mais tuer pour arrêter ça en revenais à devenir dangereuse aussi.
Ne le savais-je pas ? N'en avais-je pas pris conscience ? Je crois que je l'ai toujours su, mais le fait de me savoir seule si je m'enfuyais me paralysait.
Je soupire. Aujourd'hui la situation est bien différente. J'ai un ami qui m'a permis de me sauver sans me retrouver seule.

- Eiki, il faudra que tu fasses attention, tu deviens de plus en plus gros et tu effraies les gens.

En effet, maintenant il m'arrivait à moi et à Eiki de voyager le jour. C'était un peu plus pratique pour faire des courses au lieu de chasser.
C'est vrai qu'au début j'appréhendais le monde vu sous le soleil et mes yeux n'étant pas vraiment habitué, je dus faire d'abord de cours trajets au coucher ou au lever du soleil, mais jamais durant l'après-midi.
Mon teint est maintenant un peu plus coloré et Eiki semble plus heureux depuis que le soleil se lève en même temps que nous.

J'ai préservé mon Katana, mais je ne l'ai pas sorti de son fourreau depuis ce qui me semble être des siècles.
Mon ours grogne un peu signe que nous arrivons bientôt à destination. Depuis des mois nous voyageons en quête de nous même. Je recherche toujours de nouvelles sensations me permettant de ressentir à nouveau, mais pour l'instant mon cœur reste de glace malgré un sourire qui s'étire parfois sur mes lèvres.
Le vent souffle doucement faisant onduler mes longs cheveux et en faisant frémir le feuillage fleuris des cerisiers. Je pénètre au sein de la ville et les gardes viennent nous encercler comme d'habitude.

- Il n'est pas méchant vous savez... je dis en souriant.

J'avais lu que le sourire avait beaucoup d'utilités et dans l'une d'elle de se sortir de situation assez gênante.

- Peut-être mais il faudra pourtant qu'on l'enferme dans une cage durant tout votre séjour Mademoiselle. Fit un garde en pointant dangereusement sa lance vers Eiki.

Je m'interposai calmement en secouant doucement la tête.

- Je vous déconseille de le provoquer. Il restera hors de la ville et ne vous dérangera pas. Si c'est le cas, je vous jure d'en payer les conséquences.
- Je ne crains que votre promesse ne soit un peu légère...reprocha l'homme.
- C'est malheureusement tout ce que j'ai à vous proposer. Et si vos gardes ne peuvent pas protéger la ville d'un ours inoffensif, qu'adviendrait-il s'il était dangereux ? Je répliquai doucement.

Ils semblèrent tous hésiter et je lançai un regard calme à l'assemblé. Il était sans doute normal qu'ils s'inquiètent, mais je ne voyais vraiment pas ce que Eiki aurai pu leur faire de mal. Celui-ci avait la tête baissé comme s'il était puni et j'arquais un sourcil d'incompréhension.
Les hommes baissèrent soudain leurs lances et satisfaite je demandai à l'ours de roder dans les parages dans trois nuits. Celui-ci resta planté ici comme s'il ne voulait pas, mais c'était moi qui décidais. Il obtempéra à contre cœur et s'en alla doucement.

- Ne soit pas en retard Eiki ! Je lui dis en souriant.

Ce sourire n'avait aucuns sentiments particuliers. Mes sourires n'avaient jamais de sentiments...
Je m'engageais alors dans les rues parfumées de la ville. Les commerçants criaient à qui voulait l'entendre leur produits exceptionnels venu d'où je ne sais où et certain passant s'arrêtaient intrigué. Moi j'entrais dans un petit commerce où j'achetai une glace à la vanille. J'avais découvert ces étranges boules glacées il y a quelques jours et j'aimais en déguster dans un parc à l'ombre d'un arbre.
Je ne tardai justement pas à en trouver un et je m'installais sur un petit banc. Je regardais les enfants jouer au ballon et les adultes rirent de leur bêtise. Il y avait aussi des jeunes couples et je me demandais ce qu'était l'amour. Un sentiment étrange sans doute et je savais bien que je ne pourrais jamais comprendre toute la complexité de ce sentiment si particulier.

Quand nos chemins se croiserons ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant