Chapitre 13

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Nathan. Cette fois-ci sera la dernière; je t'achèverai, je te ferai payer. Payer pour la défunte tant aimée. Payer pour le corps d'une Rose ensanglanté, fleur de sang.

- C'est pour aujourd'hui ou pour demain ?

Sachant que ma haine envers Nathan est immense et qu'il vient de me provoquer, je réagit très mal : je me jette sur lui, couteau à la main, sans réfléchir. J'aurai pu mourir, ainsi aveuglé par la colère, mais mes réflexes sont parfaits et j'ai évité la lame de Nathan sans hésitation. Il faut dire aussi que c'était prévisible.

Nous voilà donc dans un corps à corps avec armes blanches. Ce moment, j'ai l'impression de l'avoir attendu toute ma vie. L'adrénaline court dans mes veines, je suis complètement ivre de ce plaisir. Le danger éveille mes sens : cette lame, éguisée à point, je l'entends fendre l'air, j'anticipe les mouvements de mon ennemi. Un coup sur mon flanc gauche, je l'esquive sans peine. Et tous les autres coups d'ailleurs, sauf celui qui m'atteignit au bras droit : à peine une éraflure. L'odeur de mon sang envahi la pièce.

Nous sommes à force égale, parant et esquivant les attaques avec grâce et facilité. Soudain, sans prévenir, Nathan se retire du combat. Il recule devant moi ? Impossible !

Il se tient droit comme un piquet, parfaitement immobile, puis son visage semble se crisper d'une extrême douleur. Son expression change alors instantanément, la vulnérabilité se reflète dans tout son être.

- Oh mon dieu .... Oh non .... Tout mais pas ça .... NON ! Siffle-t-il entre ses dent, énigmatique.

Je ne comprends rien à son petit jeu, un piège ? Il me regarda, terrorisé, puis me demanda :

- Qui est-tu ? Ne les laisse surtout pas prendre ton âme à toi aussi ! Il vont te corrompre, te donner le goût de la vengeance, regarde où ça m'a mené : j'ai tué tant de gens, même mes amis, même ma famille, je les ai tous tuer . . . 

À ce moment, il fit quelque chose qui me désarçonna encore plus : il se mis à pleurer.

- Je regrette, je regrette tellement . . . Je ne suis même plus humain, comment un être aussi abominable que moi peut-il avoir une âme ? Oh, fait moi une faveur, tue moi ! Mais avant je vais te donner un conseil que j'aurai dû suivre il y a longtemps : lâche prise, enfuie toi, malgré ce qu'ils disent ils ne peuvent pas te retrouver. Surtout n'oublie pas qu'ils ont toujours tout  prévus, tu ne peux pas les prendre pas par surprise.

Je le regardait avec incrédulité, mais qu'est-ce qu'il baragouinait ? Que lui arrivait-il ? Son visage changea encore une fois pour devenir celui que j'avais toujours connu. Il m'attaque et j'esquive automatiquement mais des questions occupaient mon esprit : qu'est-ce qui c'était passé et surtout avait-il raison ?

- Qui est tu réellement Nathan ? Je lui pose, sans cesser le combat.

Il semble déconcerté un instant puis il me répond :

- Personne, je ne suis personne.

- Ah oui ? Alors tu n'a aucun souvenir de ton passé ?

- Je n'ai pas de passé.

Ça réponse me semble fuyante.

- Quel est ton nom, celui de tes parents ?

Agacé, il ne répond pas et multiplie ses attaques. Je réussi à lui donné à la tête avec mon poing. Il semble alors redevenir vulnérable, et recule en se repliant sur lui-même. D'une voix à faire pitié les clochards, il me dit alors :

- Nathan est mon présent et je suis son passé, nous somme la même personne.

Je suis infiniment confuse, je tente de comprendre, l'évidence est là, toute proche, mais je n'arrive pas à la saisir. C'est frustrant.

- Tue-moi, libère-moi de ce monde, mais surtout de lui !

Je ne comprend toujours pas, mais qu'est-ce qui se passe ? « Tue-moi », ces mots se répètent encore et encore, se bousculant pour sortir de sa bouche en une litanie affolée, presque chuchotée.

- Nathan ?

Il s'avance vers moi, me saisis les épaules avec violence sans répondre. Ses yeux fous capturent mon regard, il voit clair en moi, je le sais. Il répète encore une fois sa prière liturgique.

- Tue-moi.

Ce message résonne au creux de mes oreilles, m'envahit, me donne le vertige. Je réalise que je ne connais pas Nathan et encore moins sa double personnalité. Il me demande désespérément la délivrance, devrai-je lui offrir ? Je suis venue pour ça non ? J'hésite, et par ce fait fais-je déshonneur à Rose ?

Le court de mes pensés est interrompu par une détonation. Une arme à feu ? Le corps de Nathan est projeté et d'immenses gerbes de sang volent dans les air ainsi que quelques des résidus de cerveau. Pas de doute, on vient de tirer Nathan à la tête. Mes yeux ne peuvent quitter le spectacle horrible et joyeux à la fois.

- Nathan faisait défaillance, dit alors une charismatique voix féminine, sa puce a été très endommagé après que tu l'ai immolé, la chaleur l'avais fait fondre en partie. Nous avons presque cru qu'il était trop tard pour le sauver, cependant, tu connais notre médecine miraculeuse, n'est-ce pas ? Le travail à été long mais nous avons réussi à remplacer ses tissus, souder ses os brisés, nous lui avons même greffé une peau synthétique ! Et tout ça pour absolument rien puisque nous n'avons pas pu pas toucher à sa puce sans risquer de le tuer.

Les mots s'enregistre dans mon esprit sans que je puisse leurs trouver un sens, je suis bien trop obnubilé par ce sang qui coule sur le carrelage à mes pieds, cette tête déformé, explosé, qui a déjà été le visage de Nathan.

- Nous avons réalisé trop tard son handicap.

- Son handicap ?

Mes sens s'éveillent enfin.

- N'avais-tu pas remarqué ses changements de comportement ? Sa puce défectueuse lui permettait de revenir celui qu'il était avant : un être fragile et piteux.

La voix dégouline presque de dégoût. Mais qui en est donc l'auteur ? Je tourne la tête, mes yeux, trop fragiles pour cette vérité crue, se portent sur elle. Elle, une entité familière qui ne m'a jamais paru si étrangère.

Un visage d'ange, une peau de porcelaine, les cheveux corbeau, les yeux ciel.

Comme une innocente enfant du passé . . .

Cependant la confusion me saisi, malgré la ressemblance, cet être vient de tuer sous mes yeux, sans remord, sans fois ni loi.

Fleur de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant