printemps 0.1

207 19 0
                                    

Il faisait beau en cet après-midi du mois d'avril. La fenêtre ouverte de la chambre d'hôpital permettait au vent de se faufiler dans la pièce. D'un coup sec, Niall referma le livre qu'il lisait depuis une bonne heure. Il s'étira comme un chat et ses lèvres se courbèrent en un sourire lumineux lorsque ses yeux croisèrent le visage d'Harry. Un souvenir parmi tant d'autre surgit dans sa tête, accélérant soudainement les battements de son cœur. Niall se rappelait de cet après-midi de printemps.

« Tu te souviens de ce samedi particulier, Harry ? Nous marchions dans la forêt, écoutant les oiseaux, respirant les odeurs de résine et écrasant de temps à autre les feuilles qui gisaient sur le sol, conta-t-il. Je me souviens de l'expression de ton visage ce jour là et la manière dont le vent ébouriffait nos cheveux. Tu semblais serein et insouciant, comme si rien ne pouvait te briser. Tu étais fort Harry et moi, je t'admirais »

Niall rapprocha la chaise du lit, la faisant grincer, et posa sa tête à côté du bras de Harry.

« Nous marchions si près l'un de l'autre que parfois, ma main frôlait la tienne. J'aurais voulu entremêler mes doigts aux tiens mais le courage me manquait, comme toujours. Alors je te regardais, le cœur en vrac et les mains tremblantes. Je te regardais et je me disais que, peut-être, l'amour, c'était toi. Je n'avais qu'une envie : te serrer contre moi et t'embrasser à n'en plus finir. Mais, je te l'ai dit, le courage me manquait. Pire, il me fuyait lorsque tu te trouvais à mes côtés. Mais... j'aurais tant voulu t'embrasser. Aujourd'hui, je regrette de ne pas l'avoir fait »

Niall caressa de l'index la main d'Harry.

« Au bout du chemin de terre, il y avait un champs de coquelicots. Nous avons couru comme des dératés au milieu des fleurs parfumées, riant comme des gamins. Tu m'as attrapé par la main et m'a fait tombé sur le sol. J'ai ri. Tu t'es retrouvé au-dessus de moi et mon rire s'est subitement évanoui. L'avais-tu fais exprès ? J'aurais voulu que ce moment ne s'arrête jamais. Tu as souri et tu m'as dit "Tes yeux sont bleus comme le ciel. J'aimerais être un oiseau pour voler à travers eux" . Je n'ai pas tout de suite compris ce que tu essayais de me dire mais je crois qu'aujourd'hui, c'est chose faite. J'aurais dû t'embrasser ce jour là. À ce moment là. J'aurais dû poser ma main sur ta nuque et attirer ton visage vers le mien pour découvrir tes lèvres. Oui, j'aurais dû. Penses-tu qu'il soit trop tard désormais, Harry ? »


les mots que je n'ai jamais su te dire➳narryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant