les mots que je n'ai jamais su te dire➳narry

été 0.1

Il faisait chaud en cet après-midi de juillet et Niall rentrait de la piscine où il avait passé plusieurs heures à barboter dans l'eau avec ses amis. Ses cheveux blonds dégoulinaient encore mais ne tarderaient pas à sécher avec la chaleur qui faisait.

Niall ne s'était pas vraiment amusé. Harry occupait ses pensées depuis la matinée et il n'avait qu'une envie : le voir. Le rituel qui animait son quotidien recommençait : il pénétra à l'intérieur de l'hôpital et gagna la chambre du brun. Cependant, aujourd'hui, quelque chose vint perturber sa routine rassurante. Il aperçut Anna et Gemma, la mère et la sœur d'Harry, en train de discuter avec un médecin.

La tristesse qui déformait leurs visages témoignaient de la gravité de la situation. Une gravité que Niall ignorait superbement, se raccrochant à cette chose qui brûlait en lui. L'espoir. L'espoir qu'Harry se réveillerait, qu'importe le temps qu'il faudrait attendre. Les deux femmes ne le remarquèrent pas lorsqu'il les dépassa, la tête basse et les oreilles attentives.

« Nous ne croyons pas en son réveil, madame Cox »

Les paroles de ce médecin résonnaient dans sa tête, cruelles et lourdes. Elles faisaient saigner ses tympans. Inconsciemment, il courut, s'enfuyant loin de cette voix rocailleuse et sans pitié. Il s'enferma dans la chambre d'Harry.

Le souffle court et l'esprit chamboulé, il contempla son bel endormi. En le voyant étendu sur ce lit, il ne pouvait pas imaginer une seule seconde vivre sans lui. C'était impossible qu'il s'envole pour le Paradis en le laissant derrière lui. Harry se trouvait au centre de sa vie, toutes ses journées ne se remplissaient que de lui et ses nuits ne faisaient pas exception à la règle puisqu'il les passait à rêver de son réveil.

Harry était son tout, la force qui le faisait avancer, l'énergie qui le maintenait debout. Il ne pourrait continuer d'avancer sur le chemin de la vie si la main d'Harry se détachait de la sienne. C'était simplement aussi inconcevable qu'un été sans soleil ou un hiver sans neige, bien que parfois, la nature se montrait capricieuse.

Niall soupira, soulagé qu'Harry fasse encore partie de ce monde et qu'il soit là, devant lui. Il essuya les quelques gouttes salées qui perlaient sur son front et s'approcha du lit. Il ne perdit pas de temps avec les phrases de politesse inutiles telles que « Salut, bien dormi ? » ou encore « Comment tu vas aujourd'hui ? ». Quel intérêt de perdre du temps à les prononcer alors qu'Harry ne les entendait peut-être pas ? Il s'abaissa et souleva un peu le corps chaud et engourdi du brun pour le serrer contre lui.

« Ne me quitte pas, murmura-t-il, ne me quitte pas Harry, je t'en prie. Je ne m'en remettrais pas »

Son nez s'égara dans la toison noire d'Harry, s'enivrant de son odeur douce et apaisante. Le cœur du malade cognait tranquillement contre le torse de Niall. Le blond aurait aimé sentir que le cœur d'Harry battait aussi rapidement que le sien. Cela aurait été une preuve infime qu'il ressentait son étreinte. Mais son cœur ne s'emballait pas. Sa peau ne frissonnait pas. Son souffle ne se saccadait pas. Ses bras retombaient faiblement sur le matelas tiède, dépourvus de leur force originelle. Sa bouche ne cherchait pas la sienne. Harry n'était pas là.