Après avoir prit le temps de tout expliquer à Reyn, Luce recommença à frapper le mur. Ils avaient perdu bien assez de temps comme ça. Ce dernier semblait abasourdit par le récit des deux femmes et regardait dans le vide, rendant inconsciemment honneur à son surnom. La jeune fille le regardait discrètement, essayait de le juger mais une fois le choque passé, son regard s'était de nouveau fermé comme une huitre.
Elle su qu'il s'était complètement remit quand, une main sur son épaule à elle, il enfonça son pied dans le mur. Il le ressortit non sans mal et recommença.
« - Ouah pas mal, jeunot ! Siffla Holda en sachant qu'il ne l'entendrait pas. »
Quelques minutes plus tard, un trou assez grand pour faire passer un homme bien en chair décorait le mur. Luce reprit son stylo et écrit sur le mur pour Reyn. « Merci. Ton pied va bien ? ». Elle reçut rapidement une réponse qui fit pouffer Holda. « Je suis malentendant, pas en sucre. Et je peux lire sur tes lèvres, n'écris pas sur tout les murs où on va nous suivre à la trace. »
« - Très bien, cracha-t-elle avec aigreur, vexée. Débrouilles-toi.
- Tu es vraiment de mauvaise humeur, constata Holda comme si elle s'y attendait. Avançons, nous trouveront un endroit pour dormir un peu après. . . Après. . . Quand on pourra, disons. »
Elle avait parlé le visage tourné vers Reyn et en articulant pour qu'il comprenne correctement ce qu'elle disait. La vieille femme s'avança prudemment vers le mur et regarda rapidement d'un œil nerveux à l'intérieur.
« - Alors ? Demanda Luce.
- Alors rien du tout, gamine.
- Quoi ? Ce n'est pas le bon endroit ? dit-elle en s'avançant et en passant la tête dans le trou. »
Luce ne voyait rien. Il faisait aussi noir que dans un four et la jeune recula instinctivement, peu désireuse de tomber dans cet abyme sans fond. La peur reprit sa place réservée dans le cœur de Luce.
« - Il y a une lampe à l'huile sur le meuble, là-bas. »
Ce n'était ni Holda, ni Luce qui venait de parler. Cette voix était rauque et ressemblait à un chuchotement. Ce n'était pas très bien articulé non plus, comme si la personne n'avait pas l'habitude de parler et d'utiliser des mots. Luce était vraiment surprise, toute colère et fausse sympathie disparut de ses traits quand elle se tourna pour dévisager Reyn.
« - Tu parles ? Dit-elle, un peu à coté de ses pompes. »
Il ne répondit pas, se contentant de la regarder en penchant la tête sur le coté. Il sourit insolemment et Luce le fusilla des yeux. Il se moquait encore d'elle. Elle préféra les ignorer, lui et Holda qui avaient l'air de bien s'amuser et attrapa sans délicatesse la fameuse lampe à l'huile avant de se pencher dangereusement à l'intérieur du trou.
La lampe à l'huile ne permettait pas à Luce de voir à plus de trois mètre mais c'était largement suffisant pour se rendre compte qu'une pièce aménagée se trouvait effectivement là. Des centaines de livres tapissaient le mur circulaire, tous de tailles et de couleurs différentes. Elle pouvait également voir à distance de bras une échelle comme on en trouvait dans les très grandes bibliothèques.
« - Une échelle ! S'extasia faussement Holda. À croire que les Dieux ont pitié de nous.
- Ne soyez pas aussi cynique, s'il vous plaît, demanda Luce. Ce ne sera peut-être pas toujours comme ça. Alors ? Qui descend en premier ? »
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Décadence
General FictionQui n'a jamais rêvé de se retrouver prisonnière d'un château ou notre vie ne tient qu'à un fil ? Certainement pas Luce qui ne demande qu'une seule chose : vivre une vie normale et ennuyeuse. Alors quand elle se réveille, entourée de personne qu'ell...