Tout était bien

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Cela faisait un an que je m'étais installée à Seattle. Mark et moi étions ensemble depuis à peu près un mois, nous n'habitions pas ensemble, mais on se retrouvait à son hôtel ou de temps en temps dans les chambres de garde pour quelques folies dont les détails ne sont pas nécessaires pour comprendre. . . Mon plus grand plaisir était de me réveiller dans ses bras le matin, ressentir à nouveau la peau d'un homme contre moi était sensationnel. Après le début de la bagarre qu'il y avait eu entre mon frère et mon copain, des personnes commençaient à se douter de notre relation. Ça me dérangeait un peu, mais entre nous deux, tout était bien !

Après la défaite de notre cas Denny Duquette, le docteur Burke et moi enchaînions les opérations avec acharnement. Cet échec nous avez était fatal, de plus que Denny était devenu le petit ami d'Izzie. Avoir raté cette opération et avoir en même temps blessé mon amie m'avais comme affaibli professionnellement. Je ne pensais plus qu'à opérer et me retrouver dans les bras de Mark. Un matin avant une opération, je croisai Mark dans le couloir des chambres de gardes et pris dans un excès d'œstrogènes, je le plaquai contre le mur et commençai à l'embrasser comme il le fallait. Et le hasard fit tellement bien les choses, que j'avais plaqué Mark non pas contre un mur mais contre une porte qu'il prit une seconde à ouvrir pour me mettre dans la pièce. Puis ça a été à son tour de me plaquer contre le mur, pour relever mon haut et moi le sien. Mais cette étreinte fut interrompue par nos bippers qui appelaient les chirurgiens respectifs que nous étions. Je me suis rhabillée, j'ai embrassé Mark et je suis partie rapidement.

Dix minutes plus tard, une fois dans le bloc, je me suis excusée pour mon retard mais le docteur Burke et moi fonctionnions tellement bien qu'il fit l'impasse sur ce retard et nous avons commencé à opérer. C'était assez complexe puisque notre patient était obèse alors son cœur était entouré de graisse ce qui ne facilitait pas les choses. Au beau milieu de l'intervention, le patient à fait un arrêt cardiaque. J'ai pris les palettes, j'ai chargé, posé, déclenché : rien. Chargé, posé, déclenché : rien. Au bout de la cinquième fois, j'ai laissé les palettes et le docteur Burke m'a dit :
" - Docteur O'malley, pronocez le décès.
- Heure du décès : 10h36, répondis-je. Et merde ! "

Puis je suis sortie du bloc, énervée, et je suis allée dans la salle de désinfection. J'ai donné un coup de pied dans l'évier et me suis adossée dessus. Burke est arrivé et m'a demandé :
"- Ça ne vas pas Niamh ? Tu es toujours tendue en ce moment.
- Non, ça ne va pas. Depuis que Denny est mort, je ne veux pas qu'un autre patient meurt de mes mains. Je ne veux pas faire souffrir d'autres personnes.
- Niamh, que tu sois interne ou titulaire, tu perdras toujours des patients. Ce n'est pas toi qui décide si un patient reste en vie ou pas, c'est la médecine, la science. Tu sais ce que je pense ? me demanda-t-il.
- Non, répondis-je.
- Ce n'est pas d'autres personnes que tu as peur de faire souffrir, c'est tes amis et ta famille, et à travers d'eux, c'est toi-même. Tu en as tellement peur, que tu passes plus de temps à l'hôpital que tu ne devrais y passer. Ça fait combien de temps que je ne t'entends plus parler de ta fille ?
- Vous avez peut-être raison, acquiesçai-je. Non, vous avez raison ! D'ailleurs si vous me le permettez je vais aller chercher Emma ! dis-je heureuse.
- Emma ? demanda-t-il intrigué.
- Ma fille, allez au revoir docteur ! "

Je suis sortie toute heureuse, direction les vestiaires. Je me suis changée en vitesse et me suis dirigée vers l'ascenseur. Dans l'ascenseur, le chef Webber et Bailey était là. Ils étaient surpris de me voir dans cet état de joie instantané, ils m'ont posé pleins de questions mais je ne répondais pas, j'étais trop bien installée dans ma bulle. Quand je suis arrivée, je suis tombée sur Mark. Les deux médecins de l'ascenseur sont sortis en nous regardant. Mais malgré la présence de Mark, dans mon enthousiasme, j'ai continué ma "route". Il m'a retenu par le bras et m'a demandé :
" - Bah où tu vas à cette heure ci ?
- Je vais chercher Emma à l'école, ça fait longtemps que je n'y suis pas allée, lui répondis-je. Mais je comptais bien réservé une soirée pour nous deux, disons demain chez moi. . . répondis-je suavement cette fois. "

Journal d'une jeune interneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant