Cobarde ✓

Septième chapitre ~ Charles Darcy

Charles passa une main dans ses cheveux empreints de gel alors qu'il traversa le hall d'entrée de l'école du regard. Il cherchait quelque chose, ou plus précisément quelqu'un. Ses yeux verts parcouraient un peu partout à la recherche de cette personne pour le moment introuvable alors qu'il secouait sa tignasse brune. Ses prunelles se posèrent sur une fille, une rousse, qui était adossée à un casier. Probablement Carmen, il en avait entendu parler par son cousin qui avait un ami qui était sur le point d'entrer en dépression. Il paraissait que cette rouquine tentait par tout les moyens de le rendre heureux. D'après son cousin, elle n'y arrivait pas. Charles soupira et détourna les yeux et lorsqu'ils se posèrent sur une coupe afro, son cœur rata un battement. Un grand sourire s'élargit sur ses lippes alors qu'il fit un grand signe à la personne qui la regardait déjà.

C'était un homme nommé Isaac et Charles ne le connaissait que trop bien. Il trouvait Isaac tellement beau avec ses yeux marrons pétillants et son large sourire qui laissait entrevoir des dents pas si blanches que cela. Sa coupe était afro, ce qui rendait ses cheveux totalement impossible à coiffer. Mais le jeune Darcy, lui, aimait caresser ces boucles-là et sentir le parfum de carmin qui émanait de son cou. Car oui, Charles était amoureux de Isaac et Isaac était amoureux de Charles. Et pas même les parents d'Isaac n'avaient pu les séparer. Voilà cinq mois qu'ils s'aimaient et seulement deux semaines qu'ils s'affichaient normalement en tant que couple.

« - Hey, toi, souffla Isaac en s'approchant de son petit ami. Comment tu vas ? »

Charles lui sourit largement, heureux, et remarqua que les yeux de son copain brillaient d'un éclat joyeux. Il le prit dans ses bras et soupira d'aise en sentant Isaac enfouir sa tête dans son cou. Le jeune homme aimait ces petits moments où ils oubliaient qu'ils n'étaient pas seuls, il aimait les câlins de son petit ami. Ah, il était vraiment heureux avec lui.

« - Je me sens bien. Et toi ? répondit-il sans se retirer de l'étreinte, posant son menton sur le haut du crâne d'Isaac.

- Maintenant, oui. »

Finalement, tout bon moment devait prendre fin, alors ils se séparèrent et se regardèrent dans les yeux. Charles se rappelait du moment où ils avaient décidé de s'afficher publiquement à l'école. Des moqueries incessantes durant deux semaines. Deux longues semaines où il voyait Isaac pleurer, deux longues semaines épuisantes. Enfin, à présent, tout était fini maintenant que l'attention des gens était portée sur Cobarde. Certes, Charles n'aimait pas ce qui se passait avec cette nouvelle, il trouvait ça injuste qu'ils l'appellent ainsi, mais il ne disait rien. Après tout, elle avait presque sauvé leur couple. Il ne fallait pas se faire remarquer.

Bras dessus, bras dessous, les deux tourtereaux se rendirent dans la cafétéria pour pouvoir manger tranquillement.