La Femme Animal

Chapitre 1

Encore une fois, je courais à travers les montagnes. Je devais leur échapper. Je leur échappais depuis plus de 9 ans et je me devais de continuer. Que m'arriverait-il si je tombais entre leurs mains ? Mieux valait pour moi de ne pas y penser. Ce serait sûrement la fin de mon existence s'ils m'attrapais...
J'escaladais tout ce que je pouvais : rochers, parois, tout. Et je les entendaient derrière moi, cherchant un moyen de m'avoir ! Ils avaient tués ma famille. Alors, depuis 9 ans, je vivais dans les Rocky Montains sous une forme animale, héritage de ma famille. Seule chose qu'il me restait d'eux.
Les enfoirés qui me pourchassait jour et nuit depuis 9 ans savaient pertinemment ce que j'étais. Il n'y a pas de tigre aux États-Unis, et pourtant, il y a moi. J'ai la chance de pouvoir me transformer en n'importe quel animal mais ma forme préférée est celle du tigre. Certes, je ne passe pas partout mais au moins, je suis élégante.

Pan !

Coup de feu.
Et merde. Ils ne me ficheront jamais la paix et ils n'abandonneront jamais ! Bordel ! pensais-je.
Je me planquais aussitôt dans un trou entre deux roches. Je me changeais en humaine. Par chance, ils ne connaissaient que ma forme animale, pas ma forme humaine, ma forme originale.
Je me tassais au fond aussi bien que je pouvais. Bien qu'ils ne connaissaient pas mon visage, ils n'étaient pas bête pour autant. Ils étaient parfaitement capable de me reconnaître. Quelle que soit ma forme...
Je les voyais passer devant moi, tout fusils dehors. Au moindre bruit que je ferais, j'étais morte. Définitivement.
Dieu des bêtes, si vous exister, par pitié, aider-moi...
_Elle est forcément dans le coin ! hurlait un homme.
_Les traces s'arrêtent ici ! criais une femme.
_Méfiez-vous, elle peut vous arracher la tête en une fraction de seconde. Si elle attaque, vous ne l'entendrez pas, vous ne la verrez pas. Faites attention !
Gardner... Évidemment !
Gardner. Le chef de ces enfoirés qui me traquait depuis mes débuts dans les Rocky Mountains. S'il n'existait pas, les autres l'aurait inventé...
Cependant, je riais intérieument quand il parlait de moi et de l'arrachage de têtes. Je l'avais pas mal fait devant lui. J'avais tué bon nombre de ses hommes et il n'avait pas apprécié. Il a juré de me faire la peau. Et de me traquer jusqu'à ma mort.
Mais malheureusement pour lui, je connaissais toutes les cachettes des montagnes, et pas lui. J'avais donc un énorme avantage !
Les hurlements incessants des chasseurs s'éloignèrent et je pus enfin me carapater au sommet d'un arbre sous la forme d'un colibri.
C'était drôle de les voir s'agiter d'en haut. De les voir gesticuler le fusil à bout de bras.
J'avais envie de leur sauter dessus et de les lacérer. Ils ne méritaient que ça et ne comprenait que ça. Enfin, pour ceux qui restaient en vie, bien sur. En 9 ans, je n'avais réussi qu'à égratigner Gardner. C'était relativement peu comparé à ce qu'il m'avait fait, lui et ses larbins.
J'avais été torturée, brûlée, poignardée, fusillée et j'en passe ! Cet enfoiré m'en avait fait voit des vertes et des pas mûres. Il méritait de finit comme tout ceux que j'avais pu tuer pour survivre.
Depuis l'âge de 10 ans, j'ai tué au moins une cinquantaine de chasseurs et je n'ai jamais eu le bonheur de retourner à la ville, de prendre une bon bain chaud, d'aller à l'école, d'avoir des amis... D'ailleurs, mes amis de l'époque devaient me croire morte depuis un certain temps maintenant... Mon Dieu, quelle triste vie que la mienne !
_Là-haut ! hurla un homme.
Oh mais qu'est-ce que j'ai encore fait...
Je m'efforçais de ne pas bouger, d'être la plus discrète possible, d'avoir le comportement d'un oiseau. J'étais un oiseau et il fallait qu'ils le croient.
J

e me faisais toute petite entre mes branches. Et ils s'agitaient encore sous mon arbre.
_Il n'y a rien, abruti, railla la femme.
_Oh si, grommela Gardner, elle est là. Mais sous quelle forme ? Là est la question. Inspectez les feuillages de cet arbre. Elle est là ! Et elle ne tiendra pas longtemps. Elle n'a pas l'habitude d'etre autre chose qu'un foutu félin.
Mais je t'emmerde, toi ! hurlais-je à l'intérieur de moi.
Alors qu'ils commençaient à tirer sur mon arbre, je le changeais en papillon et allais me refugier dans le creux de l'arbre, ne faisant aucun bruit. Ils ne pouvaient plus m'atteindre. Et ce que Gardner ne savait pas, c'était que je pouvais tenir bien plus longtemps qu'il ne croyait. J'avais passé des semaines entieres à me perfectionner dans le camouflage, quelle que soit l'espèce dont je me servais pour leur échapper. Et au besoin, les animaux me protègeraient. Je m'étais créer une nouvelle famille parmi eux.
À force de tirer comme ils le faisaient, ils allaient finir par le désossé ce pauvre arbre.
Mais la nuit tombait vite dans le coin, ils n'avaient pas le choix, il fallait arrêter la chasse à moi. Mais l'autre enfoiré est une coriace.
Il a attendu au moins trois heures au pied de l'arbre qui tenait encore debout par le miracle du saint esprit !
_Chef, soupira la femme, ça ne sert à rien d'attendre. Ce n'est pas aujourd'hui qu'on la choppera. Autant rentrer et reprendre la traque demain...
_Elle a raison, souffla l'homme. En plus, c'esy l'heure de manger, chef !
_Justement ! cria Gardner. C'est aussi l'heure de bouffer pour elle. Elle esy carnivore, elle va être obligée de descendre. Il faut se montrer patient, bande d'abrutis.
Mais c'est qu'il était bête en plus ! 9 ans qu'il me traque et il n'a toujours pas remarqué que je ne mangeais pas mes congénères. Mon Dieu, qu'est-ce que je peux faire contre un abruti pareil ?
Je regardais autour de moi. Le trou était assez grand pour accueillir un écureuil. Et j'avais mis beaucoup de temps pour apprendre à maitriser cette forme. Et comme je n'avais pas d'autres choix que de me fondre dans la masse, j'ai appris rapidement.
Je me changeais alors en boule de fourure rousse et me mis en boule dans mon trou d'arbre.