Chapitre 3

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Quelques heures après qu'il soit - enfin - parti, je me mettais en route pour trouver un autre lieu de vie avec eau et nourriture. Je devais abandonner mon petit coin de paradis pour un moment.
Sous ma forme de puma, je galopais à travers la forêt en prenant soin d'entendre tous les bruits suspects et les potentielles voix qui pourraient se trouver sur mon chemin. Et plus je galopais, plus je m'apercevais que je prenait de l'altitude dans les montagnes. Avec un peu de chances, il ne viendraient pas me chercher par là.
Puis je m'arrêtais net et me retournai. Et merde, j'avais laissé mes traces. Évidemment qu'ils allaient me retrouver ! Pas le choix, je devais les emmener sur une fausse piste. Alors je continuait à courir et m'arrêtais au pied d'un arbre. Je faisais mine d'y monter mais une fois la première branche atteinte, je me changeais en aigle et volais dans le sens opposé, dans la direction que j'avais voulu au départ.
Miraculeuseument, un autre paradis s'ouvrait à moi : à manger, à boire, de quoi nager. Petit lac entouré d'arbres en pleine montagne. Ouais, j'allais être bien ici, jusqu'à ce qu'on me retrouve. Encore.
J'en avais marre de fuire. Tout le temps fuire. C'était fatiguant.
Je m'approchais du lac pour boire mais avant tout, je devais vérifier ce qu'il y avait dedans. Je me transformais en grenouille visqueuse et plongeais. L'eau était clair comme du crystal et les mêmes animaux que mon petit étang d'origine viviaent là. Je décidais donc de rester là pour un moment.
Je me transformai en tigre en sortant de l'eau et buvais enfin. J'avais parcouru je ne sais combien de kilomètres pour arriver jusque là mais une autre était sûre : l'endroit était bien trop compliquer à atteindre pour des humains qui ne savaient pas voler. Alors oui, ils allaient bel et bien mettre du temps pour me retrouver.

Trois jours passèrent sans que je n'entende des coups de fusils, des voitures et des gens parlés. Pendant 3 jours, j'avais eu la paix et purré ce que c'était bon de ne pas être poursuivi.
Je pouvais ainsi me promener tranquillement sous forme humaine. Je passais également beaucoup de temps à démêler mes cheveux noirs. Le jour où je retournerais à la ville - si jamais j'y retourne - j'irais me faire couper les cheveux.

Cependant, je prenais quelques précautions : comme dormir en haut d'un arbre touffu. Et je faisais bien !
Le 4º soir où je dormais en haut de mon arbre sous forme humaine, des pas humains me firent trésauter. Je me rapprochais du tronc afin de mieux qui c'était.
Luke.
Comment m'avait-il retrouvé ? À moins que...
Il s'allongea sur le dos près du lac, regardant le ciel étoilé. J'avais l'impression d'avoir échangé ma place avec Tarzan. Je le regardais comme si je n'avais jamais vu de créature semblable. Je devais avoir l'air ridicule.
Il parlait tout seul aux étoiles. Pourquoi ? Aucune idée. Et même s'il n'était pas une réelle menace, il était hors de question que je ne m'approche plus près pour le savoir.
Puis son téléphone sonna. M'arrachant à ma contemplation et lui de la sienne. Il regarda longuement son téléphone avant de décrocher.
_Quoi, encore ? ... Loin de Salt Lake City ... Mais oui je vais rentrer ! ... Rachel, je vais bien ... Oui ... À tout à l'heure.
Puis il raccrocha. C'était qui cette Rachel ? Encore une qui allait me traquer ? En tout cas, j'éspèrais qu'elle n'était pas une chasseresse.
Luke continuait à parler tout seul à... la Lune ? Le seul mot que j'arrivais à distinguer était "maman". Il avait dû perdre sa mère tout comme j'avais perdue la mienne.
Il se mit à pleurer en s'asseyant face au lac. Il arracha une fleur qui poussait à côté de lui et la lança à la flotte. Ça a du être dur pour lui de perdre sa mère...
_Si seulement tu pouvais être encore de ce monde... Te voir partir a été... dur. Tu n'imagine pas comment. Personne ne le peux. Papa fais tout ce qu'il peut mais bon.

Crac.

Merde.
La branche se fissurait sous mon poids. J'allais m'écraser par terre. Je devais aller doucement pour rejoindre la grosse branche la plus proche.
Doucement.
Aller.
Un petit effort.
J'y étais presque.
Mais au moment où j'étais sur le point d'agripper la branche, celle sous mes pieds cassa pour de bon. Je criais et m'étalais au sol dans un fracas monumental.
À terre, sans défense, je relevai la tête er remarquais que Luke s'était retourné, le fusil à la main. Ce monstre tireur de feu me pointait. Je déglutis. Mon cœur s'emballa. Finalement, il n'était peut être pas si inofensif que ça...
Il planta ses yeux dans les miens et abaissa son fusil, sans le lâcher pour autant. Il me détailla entièrement.
Mes longs cheveux recouvraient parfaitement mes seins mais me faire dévisager comme cela était terriblement gênant.
Je n'avais pas eu de contact avec quelqu'un depuis 9 ans et Gardner avait raison, j'avais une part animale bien plus importante qu'humaine.
Nous restâmes à nous regarder l'un l'autre un bien long moment. Peut-être 10 minutes, 15 tout au plus. Je n'osais pas bouger et il tenait encore son fusil, ce dernier pointant vers le sol.
Il était brun et les cheveux en bataille. Bien plus grand que moi, comme j'avais déjà pu le remarquer. Ses yeux bleus semblaient refleter l'univers. Ce soir-là, il portait un t-shirt blanc surmonté d'une chemise à carreaux bleus ainsi qu'un jean et des baskets.
Il posa enfin son fusil à terre et entrepris de s'approcher de moi. Je reculais vivement tout en le regardant. Pourtant, il n'avait pas l'air méchant ni menaçant. Mais c'était un chasseur armé et rien que ça me faisait avoir peur de lui.
_Je m'appelle Luke. Tu n'as rien à craindre. Je ne te ferais rien... Quel est ton nom ?
Je comprenait le language humain. Je le comprenait très bien même mais je ne savais plus vraiment parler. Dire mon nom était la chose la plus facile au monde mais je ne savais plus le faire. Je ne parlais jamais ou alors j'employais la langue de l'animal que j'imitais. Et là, l'animal immité, c'était simplement moi...
J'ouvris la bouche mais rien n'en sortait. Même pas un son.
_Tu sais parlé ? me demanda-t-il.
Je hochais la tête et haussai les épaules.
_Tu es la fille-animale que Gardner recherche depuis 9 ans ?
Je hochais la tête et étais prête à fuire à n'importe quel moment.
_Je ne te ferais rien, dit-il doucement. Je veux même t'aider à le fuire. Apparemment, jamais personne n'a vu ton visage. Enfin, si, maintenant il y a moi. Mais je ne lui dirais rien...
Il se tut. Et repris après un long silence :
_Tu me comprend quand je parle, n'est-ce pas ? Tu connnais ton nom ?
Je hochais la tête. À coup sûr, j'allais avoir un torticolis !
_Alors je vais te dire des lettres et tu me répondra par oui ou par non de la tête.
Il m'énonça alors toutes les lettres de mon prénom. Il du épeler toutes les lettres de l'alphabet 4 fois puisque la dernière lettre est un A. Lui comme moi - intérieurement - avions bien rigoler.
_Alors répète après moi. Je...
_Je, répetais-je.
_... m'appelle...
_M'appelle.
_... Lydia.
_Lydia.
_Tu peux répéter la phrase, Lydia ?
_Je... m'appelle... Lydia.
Puis il m'aida à retrouver la parole peu à peu dans le longue discussion à distance. Malgré tout, il ne pouvait pas m'approcher. Son fusil n'était pas si loin et même s'il avait dit qu'il ne me ferait rien, le contraire était toujours possible.
E

La Femme AnimalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant