Rencontre avec mes cauchemars [Livre 1]

Partie 1 - Chapitre 14

Assise sur le lit de la chambre d'hôtel, je regarde le ciel depuis la fenêtre. Smile, Ben, Sally, Jackie, Jeff et même notre cannibale de service sont partis pour massacrer les gens de Jane. Toute seule, je médite sur ma vie et sur l'équilibre entre le bien et le mal... Non, je fais juste m'ennuyer à mort et jeter des regards fréquents vers mon sac, d'où je peux apercevoir un petit bout du métal scintillant de l'arme à feu que j'ai déjà utilisée pour tuer. Je serre les dents, jusqu'à ce qu'elles grincent et que je sursaute tellement je déteste cette sensation. Puis je recommence. Masochiste ? Moi ? ... Peut-être.

Bon ! Je pense que je me suis assez emmerdée pour le moment ! Je vais sortir faire un tour. Oui... Je suis sûre que je pourrais ainsi me changer les idées et ne plus penser à rien de chiant qui me fasse grincer les dents. 
Ah ! Voilà une belle solution ! 
Nettement de meilleure humeur que plus tôt, je sors de l'hôtel et me laisse guider par mes jambes dans le large labyrinthe qu'est Paris. Je ne prends pas plus d'une demi-heure pour me perdre complètement. J'aurais peut-être du rester près des routes bondées, non ? Hm Hm... Eh bien ! Moi qui voulait penser à autre chose, voilà une bonne occupation ! Retrouver mon chemin ! Ai-je un bon sens de l'orientation d'habitude ? Je ne pense pas... Alors pourquoi diable fais-je donc encore confiance à mes jambes ?? Parce que je suis stupide. Lana, arrête de poser des questions dont tu connais déjà la réponse. 
Idiote, idiote, idiote. 
C'est ce que je me répète en boucle, tandis que je m'enfonce encore plus profondément dans les rues sombres. Tss... En plus, je suis sûre que c'est l'heure du crime. Je n'ai pas envie de croiser des ados violents qui voudraient me faire la peau ou me plaquer contre un mur... Grr... Pourquoi je n'ai pas amené de couteau ? Bonne question. Mes doutes de malfrats rodant dans les environs se confirment quand je commence à entendre des voix derrière moi. Je vis avec des psychopathes... Une confrontation contre des ados ne devrait pas être si terrible... Si ? 
Une main attrape soudainement la mienne et je me retourne doucement. Ils ne sont peut-être pas hostile ? Et puis, depuis quelques jours, j'ai l'impression de passer mon temps à éviter les attaques de dangereuses personnes voulant me tuer. Je ne devrais pas avoir de difficulté à me sortir d'une situation comme celle-là. 
Je me retourne donc et suis confrontée au visage déformée par le sadisme d'un ado de quelques années plus jeune que moi. 

" - Salut... "

Je dis, incertaine. Hm... Plus je cherche dans son visage, plus ça sent mauvais pour moi. Je serre de nouveau les dents jusqu'à les faire grincer, ce qui m'arrache une grimace de dégoût. Bon, je suis peut-être masochiste. L'ado s'avance vers moi, alors que je reste immobile, suspicieuse. Ses amis sortent de l'ombre, de manière à m'encercler et j'ai un petit rire nerveux. 

" - Je peux vous aider ? "

Un autre gars m'attrapent les épaules et je grimace. 

" - Plus que tu ne le penses. "

Au moment où il dit ça, les choses dégénère. Il y a un déclic en moi, comme au moment où j'ai fait ma pirouette de la mort au-dessus du mec du bateau. Je sens mes forces se décupler et mon corps changer, tout en restant le même. Tout s'allume en moi, je suis comme une vieille arme qu'on aiguiserait après l'avoir laissée en sécurité pendant longtemps. Ces petits morveux n'ont pas le temps de me projeter sur le sol, j'envoie mon pied dans la gueule du premier, m'appuyant sur celui derrière moi. Étonné, il cherche à me frapper à son tour, mais je me retourne vers lui et lui envoie mon coude sous la mâchoire. Il tombe en arrière, rejoignant le premier dans un gémissement. Les deux autres ados, voyant la furie qui leur lance un regard hargneux, prennent rapidement leurs jambes à leur cou et s'enfuient. Je souris, satisfaite, et envoie un dernier coup de pied dans les côtes du premier. Il gémit en se tenant le nez. Le deuxième se relève pitoyablement, du sang s'écoulant de sa bouche. Je souris et lui fais signe d'approcher. Il le fait en armant son poing. Je me décale et lui fais un croche-patte. De nouveau au sol, je peux le frapper deux ou trois fois dans les côtes, de manière à en casser quelques unes.