Je remue sous mes couvertures. Jackie n'a toujours pas réapparu depuis que nous avons quitté l'appartement. Je m'inquiète un peu pour lui, mais comme il est capable de traverser les murs, je suppose que ça doit être assez dur de le blesser.
Épuisée, je pousse un soupir de lassitude et tente tant bien que mal de m'endormir.
Les minutes passent et je ne sais pas quand exactement je bascule dans le monde des cauchemars, mais quand j'ouvre les yeux après quelques instants, c'est le visage de ma chère tante qui m'accueille. Pourtant, je suis encore étendue dans le lit... Doucement, je me lève. Elle est assise sur une chaise de l'autre côté du lit. Seul détail inquiétant, nous ne sommes plus à l'hôtel. Je... Je reconnais cette chambre. C'est celle dans laquelle je dormais quand j'allais passer le week-end chez elle. Je secoue la tête pour m'éclaircir les idées, pour tenter de comprendre ce qu'il se passe. Ma tante me sourit et s'approche de moi." - Comment te sens-tu, ma petite Lana ? "
Ses paroles suffisent à me faire basculer. La résistance que j'oppose à ce rêve s'éteint tout d'un coup et je sombre.
Je ne suis qu'une enfant après tout...
J'offre un grand sourire à ma tante chérie. Je ne sais pas trop ce qu'il se passe. Je ne me souviens plus de ce qu'il s'est passé la veille, mais j'ai terriblement mal au poignet. J'y jette un coup d'œil. Une grande cicatrice le barre. Les larmes me montent aux yeux et je fonce sur ma tante pour l'enlacer.
" - J'ai mal ! "
Je dis. Celle que je considère comme ma maman me caresse le crâne.
" - Tu t'es coupée avec une bouteille de vin, hier. Tu te souviens ? "
Je secoue la tête, apeurée. Je ne me souviens de rien ! Quand suis-je allée chercher du vin ? Je pleurniche un peu, pour qu'elle m'explique. Elle a un petit rire.
" - Ce n'est rien, ma chérie. Ça arrive à tout le monde d'oublier quelques choses parfois. Viens, on va aller à la cave et tu vas essayer de te souvenir. "
Je lui attrape la main et hoche la tête. Nous descendons lentement au rez-de-chaussée, puis elle ouvre la porte de la cave, celle que je redoute tant. La maison de ma tante est grande, mais la cave l'est encore plus. Et elle est toute noire. La cave me fait vraiment très peur, mais c'est là que les adultes rangent le vin, alors parfois j'y descend pour aller chercher une bouteille. Mais seulement quand un adulte me le demande.
Serrant fort la main de ma tante, je m'engage dans la descente des escaliers. Arrivée en bas, je me dépêche d'aller ouvrir la lumière, ce qui arrache un rire à celle qui m'accompagne." - Ne t'en fais pas, je suis là, Lana. "
Je ronchonne quelque chose puis me dirige vers l'endroit où les vins sont entreposés. A un endroit, il y a des bouts de verre par terre. Je les examine un instant. L'un d'eux a un peu de sang dessus. Hm... ce doit être le mien, pourtant je ne me souviens de rien. Je m'assois à même le sol et essaie très fort de me souvenir. Doucement, des brides de mémoire me reviennent.
Il y avait mon père et ma mère assis à table. Je déteste vraiment beaucoup mes parents, ils sont méchants avec moi. En plus, je me souviens qu'hier, mon père m'a crié très fort dessus et m'a frappé trois fois. Enfin. Je me reconcentre sur les bouts de verre.
On était à table avec ma tante et j'étais très très très en colère. Mon papa m'a demandé d'aller chercher une bouteille de vin et j'ai juste quitté la table pour aller à la cave. Je me souviens que j'étais vraiment fâchée et que je débordais de haine. Je ne sais pas pourquoi, mais à force de ressasser cette colère, j'avais commencé à sourire. Je me souviens de mes mains saisissant une bouteille et... je me souviens l'avoir brutalement jeté par terre. Après, j'ai pris l'un des plus gros morceaux et je l'ai glissé sur mon poignet pour voir s'il était tranchant. Je ne pensais pas que ça ferait autant de sang...
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Rencontre avec mes cauchemars [Livre 1]
FanficLana habite à Londres. Sa mère la frappe et son père abuse d'elle. Lana est une fille détruite depuis longtemps. Son esprit habitué à de telles tortures, lui permet de rester forte. Sa santé mentale n'est que très peu atteinte. Détachée du monde rée...