Jour 21.

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Cher journal,
jour 21.

Je n'ai pas eu le temps de me remettre de mon voyage d'hier, que maman m'a emmené, dès l'aube, au bord de la plage où nous vivions avant.

C'était particulier, parce que je n'étais pas revenu depuis que j'avais déménagé, alors qu'avant, je prenais le temps de venir ici presque chaque soir après l'école.

Maman m'a laissé seul quasiment toute la journée. Sauf pour le repas.

Dans l'après-midi, je me suis assis au bord de l'eau et j'ai revu mes cousins courir avec moi, alors que l'on avait tout juste cinq ans. J'ai revu papa, me portant sur son dos, courant comme jamais. J'ai revu maman m'accompagner chercher des coquillages.

J'ai revu tout ces gens qui passaient ici, heureux comme malheureux. 

Je me suis revue seul, aussi, restant là, des heures et des heures, à attendre que le temps passe, tout en espérant une vie meilleure.

J'aurai pu me noyer dans mes larmes. 

J'aurai pu crier ma rage. 

Je n'ai rien fais de cela.

J'ai juste ouvert mon carnet, que je tenais fermement dans mes mains, et j'ai dessiné la mer.

Je l'ai dessiné comme jamais je ne l'avais fais. 

Et dieu merci, que cela m'a fais du bien.

Je suis dans ma chambre maintenant, et tout est calme, journal.

Je suis rentré à dix-sept heures.

Gabriel n'est pas passé, depuis.

Je t'avoue que j'espérais un peu, mais ça ne fait rien.

Je ne lui en veux pas.

(Penses-tu que c'est trop tôt pour commencer à être avec ami avec lui ? Moi j'en sais foutrement rien, et c'est un problème.)

Leo.

La maison d'en faceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant