Jour 52.

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Cher journal,
jour 52.

Les cours reprennent dans sept jours et putain, c'est la grosse merde journal.

Je n'ai pas vu Gabriel depuis quatre jours. Et, il ne m'a envoyé aucuns messages et ne m'a déposé aucuns livres dans la boîte aux lettres. Moi non plus d'ailleurs.

J'ai les nerfs.

En plus, je me suis engueulé avec ma mère parce qu'elle est rentrée dans ma chambre. Et c'est maintenant que j'ai besoin de quelqu'un, que je me rends compte que c'était purement ridicule.

Après notre dispute, j'ai pris mon vélo et j'ai fourré le chat dans un sac à dos et je me suis barré avec. Mais alors qu'il a commencé à pleuvoir je me suis rendu compte que je n'avais pas vraiment d'endroit où me rendre. Alors, je suis allé au lac.

Secrètement, j'espérais vraiment que Gabriel y était mais c'était comme croire au père noël. L'espoir y était mais s'est vite estompé.

Quand je suis arrivé au lac, mes cheveux étaient déjà tout trempé. J'ai ouvert mon sac. Le chat dormait, comme d'hab. Alors je me suis assis au pied d'un arbre, un arbre bien loin de ceux où j'avais l'habitude de m'asseoir avec Gabriel. J'ai passé le chaton sous mon pull et il s'est blotti contre mon torse. Ça m'a un peu réconforté mais pas beaucoup car dès que j'ai repensé aux baisers échangés avec Gab, j'en est profité pour chialer.

Je pleurais jamais parce que c'était un truc de meuf, comme nous faisait avaler la société, mais le fait que mes larmes se mêlaient aux gouttes de la pluie me faisaient entièrement m'en battre les couilles.

J'ai chialé plusieurs heures du coup.

Je crois que c'était aussi un prétexte pour me vider des derniers mois pourris que j'avais passé.

Mais finalement, je crois que rien n'avait jamais été pire que l'ignorance qu'avait Gabriel envers moi. Et ça me rendait vachement triste.

Alors je suis rentré vers dix-neuf heures et je me suis directement allé me coucher avec le chat alors que j'étais mouillé de la tête aux pieds, frigorifié.

Ce qui est bien avec Rimbaud c'est qui dort tout le temps et que je me sens un peu moins seul. Juste un peu.

Leo.

Ps: la lumière de la chambre à Gabriel est allumée. Elle se reflète dans la pénombre de mon plumard. Ça me donne envie de crever, une seconde fois.

La maison d'en faceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant