Chapitre 2

145 17 2
                                    

Le couloir est étrangement désert. Aucun son ne se fait entendre. Le silence totale. La lumière est un peu tamisé, malgré le soleil bien brillant, mais c'est bien évidement ailleurs, et on a toujours besoin de lumière pour ce maudit couloir que je ne cesse de traverser pour me retrouver dans l'affreuse cave. Ma belle-mère me voulait ici pour toute la journée, pour soi-disant me punir. Mais cette fois je n'avais rien fais, pas une seconde je l'avais désobéi. Papa n'est pas à la maison, d'ailleurs il ne sait rien de ce qu'elle me fait subir. Oui, bien évidement vous vous demander pourquoi je ne lui dis rien pour qu'il soit au courant. Parce que j'ai peur, elle me menace de me couper la langue si je fais sortir un seul mot. Et je sais qu'elle en est capable.

Rose, ma sœur elle n'en sait rien. Et je subis cela pour la protéger. Ma belle-mère me répète à chaque fois de s'en prendre à ma sœur si jamais je ne fais pas ce qu'elle me demande. Elle me fait endurer un véritable calvaire, et je n'ai même pas le droit de parler.

Ma mère, elle me manque même si je n'avais pas la chance de la rencontrer, et d'être dans ses bras. J'avais causé son décès le jour de ma naissance. Si elle était là, elle stoppera ma souffrance, je me sentirai protégé, et jusqu'à maintenant la culpabilité me ronge d'avoir être la raison de son décès. Rose m'avait dit que l'accouchement avait été dure pour elle, et son frêle corps n'avait pas supporté cette souffrance. Il ne me reste d'elle que quelques photos, la joie qui émanait de son sourire contagieux me contamina à chaque fois que j'ouvres notre "coffre de souvenir". Sa beauté me frappe de plein fouet, avec ses yeux marrons qui ressemblent énormément aux miens. Oui ma mère avait été une femme fatalement belle. Malgré son absence, je la sens prés de moi, dans mon cœur.

La nudité de cette maudite pièce me procure un malsain subit, et je me sens prés à déverser le peu contenu qui règne dans mon ventre. Il fait énormément froid dans la cave et je tremble de tout mes membres. Je la hais de me torturer ainsi, je ne suis qu'un enfant et mon corps n'est pas assez fort pour supporter de tel châtiment. Cela elle ne le fait pas pour son fils, au contraire elle le chérit et se comporte différemment avec lui.

Je ne suis qu'un enfant de 7ans et la violence physique est tout ce que je vie depuis des années. Sans que personne ne le sache.

* * * *

Avec un peu de courage, je me résignais à reprendre ma vie d'avant. Je savais que ça sera difficile mais je ne risquerai rien si j'essayais. Gab n'avait fait que m'encourager pour traverser cette horrible phase. À la fin, je ne pouvais pas rester dans ma chambre à coucher pour l'éternel, il fallait que j'avançais et pour ça il me fallait une forte volonté.

Cette nuit là j'avais arrivé à sombrer un peu, mais se fut le même problème, il avait apparut dans mes rêves. Plus beau que jamais, avec son sourire éclatant et ses cheveux qui lui tombaient sur le front avant qu'il ne les remettaient dans un geste nonchalant. Avec sa musculature qui m'attirait et qui me fessait perdre la tête.

Je secouais la tête vexée. Il fallait que j'avançais, pas que je restais là devant ma glace à en baver sur son corps que je n'aurai probablement plus la chance de reluquer. J'optais pour ranger mes cheveux en un chignon négligeant, sans une humeur pour mettre du maquillage je me contentais de seulement saisir ma veste avant de quitter la pièce.

" Jade t'en ai sûre de vouloir reprendre ton travail ?" Me lança Gab incertaine. Je saisissais mon gobelet d'eau, avant de le boire d'un trait. Je me retournais pour lui faire face. "Oh arrête Gab, c'est pas comme si c'est la fin du monde quand même je devrais avancer. " Répondais-je avant de me caller contre le comptoir de notre cuisine." Jade je te connais assez bien pour te dire que tu as encore besoin de recule." Riposta-t-elle en arquant un sourcil. Gabriel me connait plus que personne, et si elle venait de me dire que j'hésitais je pouvais vous assurer qu'elle n'avait pas tord. " Gab, est ce que tu pense que rester dans ma chambre pour la totalité de la journée peut être la meilleure des solutions ? " Demandais-je et une douleur piqua mon cœur meurtri. Elle soupira avant de traverser la cuisine pour me prendre dans ses bras. Elle me serra contre elle avant de répliquer dans un chuchotement. "Laisse lui une chance pour s'expliquer, peut être que tu ne sais pas toute l'histoire." Gab avait gardé le silence pendant toute cette période, mais je savais que le monologue de Jack l'avait influencé. Et étrangement, l'entendre de la part de ma meilleure amie me convainquais, sauf que l'hésitation était tout ce qui régna dans mon esprit. Pour la rassurer et pour atténuer cette inquiétude qui perçais son regard bleu, je hochais ma tête.

Aide-moi (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant