Aide-moi (Tome 2)

Chapitre 7

La journée avait passé avec une vitesse d'éclair effrayant, et plus le dîner approchait plus mon pauvre coeur tambourinait dans ma poitrine, comme si l'espace ne lui suffisait pas. Élio avait passé la journée à me serrer contre lui, à me caresser le dos et à me jouer dans les cheveux, en me chuchotant que tout va bien et qu'il ne va pas me quitter lorsque je serais devant ma soit disant mère.

Une part au plus profond de moi me murmurait que cette rencontre va bouleverser ma relation plus que déstabilisée avec ma mère. Une autre part, celle qui croyait aux paroles d'Élio, me confirma que tout allait bien et que je ferais mieux de ne pas s'horrifier davantage.

J'avais imaginé trop de scènes, trop de situations, mais je revenais au même. Les clefs qu'on m'était donnée ne me facilitaient pas la tâche. Il me manquait une importante, celle qui allait me clarifier la relation entre ma mère et la soeur d'Élio, puisque lui ne voulait que protéger une de ses proches.

À chaque fois que j'essayais de forcer encore plus pour savoir cette raison plus qu'importante de se comporter ainsi, je retrouvais une crue réalité; personne n'avait rien à me donner, personne sauf ma mère. Sans oublier qu'Élio continuait de me dire qu'il était obligé de tenir une certaine promesse qu'il avait tissé avec ma mère, et cela ne faisait que me rager davantage. J'avais besoin de savoir le secret de cette relation.

En pensant et en repensant, je trouvais de plus en plus que reporter ce sujet n'était plus à la hauteur de ma personnalité. D'habitude, je faisais face à des situation plus délicates et sensibles, et un sujet en relation avec mon amour et ma mère me narguait depuis la confession d'Élio. Il fallait plus que jamais que j'arrêterais de reporter ce problème, il fallait absolument que je parlerais à ma mère, que je l'obligerais si elle refuserait de se confesser. Cela ne me mènerait nul part, je ne trouverais pas l'explication plus qu'importante que je cherchais depuis le déclenchement de ce problème. C'était pour cela que je devais savoir de ma mère ce que je lui devais.

                         *   *   *    *

"Tu es prête ?" Me demanda Élio en frappant la porte des toilettes. Jusqu'à maintenant, il ne m'avait pas dit à qui appartenait cette maison, tout ce dont j'étais au courant c'était qu'on attendait son jet privé. "Une minute." Répondais-je avant de regarder mon reflet dans le miroir. "Tout se passera bien." Disais-je pour moi même en soupirant. Je repassais mes mains sur ma robe noire avant de saisir ma pochette et  quitter la salle de bain.

Élio m'avait dit que ma mère croyait qu'il venait tout seul pour lui parler. C'était pour cela qu'elle sera surprise de me voir sur le pas de sa maison. D'ailleurs, je ne comptais pas dormir chez elle, je lui devais des explications et c'était pour cela que je voulais la rencontrer.

Lorsque je quittais la salle de bain, Élio était de dos pour moi et il n'avait même pas fait attention à mon arrivé, c'était pour cela que je l'avais prévenu. "On peut partir, je suis prête." Élio me faisait face avec des yeux grands ouverts et une expression de surprise sur le visage. Après un moment de silence, je commençais à me demander si je n'avais pas un peu trop exagéré. "Élio?" Il écarquilla ses yeux avant de planter son regard dans le mien. Élio s'approchait doucement et quand il fut juste devant moi, une de ses mains s'approchait de mon visage pour caresser ma joue. "Tu es belle." Chuchota-t-il dans le creux de mon oreille. Une bouffée de chaleur se répandait dans mon corps suivie d'une chaire de poule, et un cocktail de sensation me faisait perdre la raison. Je fermais les yeux pour savourer ce moment plus que magique, mon coeur battait la chamade au plus profond de mon être. Un baiser mouilleux se posa derrière mon lobe d'oreille et la chaleur commençait à m'éttoufer. C'était un autre genre de sadisme, il me faisait perdre la tête en me laisser éprouver des sensations plus que fortes, en les succédant sans me laisser le temps de lui faire sentir la même chose. C'était injuste.