Chapitre 14 : La chanson des souvenirs

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"- Lucy... Je vais te révéler mon véritable visage. "

Natsu, en face de moi, tenait son casque a deux mains, prêt à l'ôter. Enfin. Ce secret allait être révélé. À quoi ressemblait-il donc ?

Il tira sur le casque d'un coup sec, révélant... Le plus affreux visage qu'on puisse imaginer. Comme si Dieu, exédé de créer tant d'hommes, avait fini par se venger sur le visage de cette pauvre créature. Un gros nez en pâté, de profonds sillons sous les narines, et de petits yeux en amande. Il arborait une barbe de cinq jours qui ne relevait en rien son côté séduisant. Ses longues mèches d'un marron ternes étaient coiffées comme dans les magasines, mais le personnage était si répugnant qu'on y prêtait pas attention. Pour couronner le tout, sa taille avait soudainement diminué de moitié alors que son volume avait augmenté. Il s'approcha de moi, se penchant en avant, et je reculai d'un pas en retenant un cri de terreur. Soudain, l'affreux se colla à mon Tee-shirt et me renifla d'un coup.

"- Meeen ! Quel doux parfum ! "

Je hurlai à plein poumons.

"- Lucy ? Lucy ? Réveille toi ! "

Je me lève d'un coup, tremblante et couverte de sueur. Reby, penchée vers moi, me fixe d'une mine inquiète.

"- Ca va, Lucy ?
- Oui... J'ai juste fait un horrible cauchemar. "

Elle se redresse en soupirant, les mains sur les hanches.

"- Vraiment, Lucy. Si quelque chose ne va pas, tu peux m'en parler, tu sais ? "

Je tente de la rassurer, sans grande conviction toutefois. Je ne peux me convaincre moi même : il est vrai que les événements de ce soir me causent énormément de stress. J'aurais beau me dire le contraire, j'ai à la fois hâte et peur de découvrir son visage. Mais après tout, ce n'est pas ce soir que je découvrirais quoi que ce soit, n'est ce pas ?

Je me prépare à la hâte, engloutissant un petit déjeuner rapide avant de me rendre compte que je n'ai rien de prévu de la journée. Tout ce qu'il me reste à faire est de rejoindre Reby et d'attendre le soir avec impatience.

Les heures filent à une vitesse affolante. J'ai l'impressions d'avoir à peine cligné des yeux qu'il est déjà l'heure de partir. Le trajet passe à la même vitesse. Je ne peux plus attendre. Je dois le revoir. C'est important.

Reby, si elle remarque mon agitation, ne fait aucun commentaire. A l'entrée, nous sommes accueillies par des gardes du corps impressionnants, des montagnes de muscles en costumes. Le bâtiment dans lequel se déroule le concert est très grand et très moderne, éclairé par des lasers et autres projecteurs. Une machine à fumée rajoute une petite touche de mystère à l'ambiance.

"- Billets, " nous disent-ils avec leur voix grave.

Je tends le mien, et remarque le tremblement incessant de mon bras. Je l'attrape pour le maintenir, en vain. Les tremblements gagnent tout mon corps. Et je m'arrête pour prendre une grande respiration.

"- Calme-toi... Ça va aller. "

Je reprends ma marche et m'asseois à côté de Reby, qui, déjà installée, me fait un petit signe réconfortant. Je la remercie d'un signe de tete, avant de poser mon regard sur la scène. Le temps qui semblait filer depuis le début de la journée semble ralentir d'un coup. Pourquoi mettent-ils si longtemps ? J'ai l'impressions qu'une heure s'est écoulée, pourtant un regard à ma montre me confirme qu'à peine 5 minutes sont passées. Puis, enfin, un grand silence se fait. Toutes les lumières s'éteignent, mettant en valeur le groupe posté sur le devant de la scène. Chacun a son instrument, à sa place. Ils sont majestueux. Mon regard s'accroche immédiatement sur Natsu. Il a la tête baissée, mais je jurerais qu'il se retient de rire. Il se mord la lèvre, et resserre son emprise sur ses baguettes. Je n'ai pas besoin de voir ses yeux pour savoir qu'il jette des petits regard au public à la dérobée. J'espère en secret que c'est moi qu'il cherche. Sans grand espoir, néanmoins. Notre dispute est encore fraîche dans nos esprits à tout les deux, et je doute qu'il puisse me pardonner si vite.

La chanson des féesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant