Chapitre 32 : « Dévotion »

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     Grèce. Île d'Anticythère. Dans la nuit.

          Au dernier étage de la bâtisse construite par les atlantes, Mû assit sur son lit, observait la déesse encore debout, concentrée, le cosmos déployé tout autour d'elle comme une banderole. À plusieurs reprises, le prince atlante lui avait demandé ce qu'elle faisait, sans obtenir de réponse de sa part. À présent, elle semblait comme absente, détachée, les yeux vides, mais une voix au plus profond de lui murmurait qu'elle était bien là, voire encore plus alerte qu'à son habitude.

          Alors qu'il entendait le premier choc des affrontements, son regard vert se tourna vers Diach et Simon, leurs mâchoires serrées de ne pas pouvoir combattre. Puis vers Pélopia, qui patientait en souriant. Enfin il fixa toute son attention sur Jayatu et Pratto, aux mines allongées, qui supportaient très mal l'inactivité, ou de ne pas comprendre grand chose à cette situation qui les dépassait...

          Un tressaillement dans le cosmos de leur déesse fit relever la tête à la majorité des personnes présentent. Une unique larme coulait sur la joue d'Athéna.

– Erichtonios... !

          Et un seul nom sortit de ses lèvres dans un murmure douloureux.

          Et un seul nom sortit de ses lèvres dans un murmure douloureux

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          Au sous-sol, un drame différent se jouait. Les bras enroulés autour de sa précieuse princesse sirène, Sophos détachait lentement ses lèvres des siennes, le regard toujours rempli d'amour, ses sentiments trop longtemps contenus débordait en larmes. Ys pleurait également, mais pour d'autres raisons. Elle n'arrivait pas encore à statuer si c'était de colère ou de joie.

– Laissez-moi mourir... Achevez-moi... Arrêtez de me torturer... ! ne cessait-elle de répéter.

          Le sylphura fronça ses sourcils clairs, pencha alors sa tête vers le visage de sa bien-aimée, pour mieux caresser sa joue de la sienne, le cœur fendu de douleur.

– Jamais, mon amour. Jamais. J'ai traversé la mort, les dimensions et les règles de ma cité, dans l'espoir de t'avoir tout à moi, j'ai été jusqu'à me transformer en femme pour que tu apprennes à me connaître, comment pourrais-je te tuer... ? Tu es tout pour moi, Ys. Je t'aime... !

          Les yeux noyés de larmes de la sirène reflétaient une telle incompréhension, que Sophos se transforma lentement, pour récupérer la silhouette d'Ahès. Un hoquet de surprise fit sursauter la jeune femme, qui tendit sa main vers le visage qui ressemblait à la sirène qu'elle chérissait... mais qui retrouva des traits masculins une seconde plus tard.

– Ahès... Comment ? Comment osez-vous... ! Mâle arrogant ! Comment ? Aaahhh, comment ? éructa-t-elle.

          Ses cris se transformèrent en douleur, puis en désespoir. Ys ne parvenait pas à supporter l'idée d'avoir eu comme amie un mâle, d'avoir été trahie par lui, qu'il ait osé lui mentir ! Qu'il ait rejoint l'ennemi ! Qu'il soit un homme, tout simplement !

Mésôn - Partie 1 : AtlantisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant