Lettres

Deuxième lettre

Papa,

Pourquoi m'as-tu faite interner dans cet asile ? Je suis une jeune femme tout à fait normale ! Je ne suis pas folle papa, les autres, eux, sont fous et ils me font peur. Les médecins aussi me font peur, ils font des expériences bizarres sur les patients, elles sont plus horrible les unes que les autres, mais moi, je ne suis pas comme eux. Je ne mérite pas qu'on me fasse subir tout ça. Que me reprochais-tu ? Papa, qu'ai-je fait pour mériter tout ça ? Ne m'aimais-tu pas ? À ton avis, papa, qu'en aurai pensé maman ? Elle t'aurait empêché de me faire enfermer parce qu'elle, elle m'aimait, mais elle n'est plus de ce monde.

Papa, j'ai vingt-deux ans et je suis tout ce qu'il a de plus normal. J'avais une vie d'étudiante normale. J'avais mon copain, et je vivais avec toi paisiblement, mes études artistiques me plaisaient et j'étais première de ma promo. J'étais heureuse. Je ne comprends pas, à quel moment as-tu pu penser que j'étais folle ? Je n'ai aucuns problèmes psychologiques, alors pourquoi ? Si tu voulais te débarrasser de moi, il fallait juste que tu le dises ! Je serai partie de la maison, quitte à vivre à la rue, j'aurai trouvé un moyen de m'en sortir.

Papa ! Les gens ici sont vraiment étranges, ils sont fous. Tu verrais la différence entre eux et moi, tu ne dirais plus jamais que je suis folle. Moi, je t'aimais papa. Certes, pas autant que j'aimais maman mais je t'aimais quand même. Et comment tu me remercie de t'avoir aimé pendant mes vingt-deux ans d'existence ? En m'enfermant ? Au fond j'ai toujours sur que tu ne m'aimais pas, mais quand même, au point de faire interner dans un asile... Qu'est ce qui te pose problème, papa ? Depuis que maman est partie tu n'es le même. Es-tu jaloux ? Jaloux que je puisse parler avec elle et continuer à la voir alors que toi non ? Est-ce cela ? Oui, j'en suis persuadée maintenant. Je sais que ton mal vient de là. Mais tu sais papa, le fait que je la vois et que je lui parle, à elle et aux autres, c'est un don et pas de la folie. Tu devrais le savoir. Maman, elle, le savait et elle m'aimait malgré tout. Je pensais qu'elle avait réussi à te convaincre de son vivant. Mais tu n'as attendu que quelques mois après son départ pour m'enfermer ici. Mais sais-tu au moins ce que tu es devenu en ayant fait cela ? Un monstre, comme les médecins d'ici, et un traitre. Un traitre parce que tu as trahi la promesse que avais faite à maman. Tu lui avais promis que tu prendrais soin de moi et que tu ne me ferais jamais enfermer. Et quand elle te disait que je n'étais pas folle, tu lui promettais que tu la croyais. Menteur ! Mais tu l'as trahi alors je peux te dire qu'elle aussi, elle t'en veut. Elle te déteste même.

À part ça, je tenais à te dire que je ne suis enfermée ici que depuis deux jours mais que, ne t'en fais pas, je vais bientôt sortir. Et je serai bientôt à la maison alors prépare toi à me donner les raisons de ton acte. Maman est avec moi, elle m'a aidée trouver des sorties, alors inutile de prévenir l'hôpital car j'ai trouvé des sorties dont ils n'ont même pas idée. Vois-tu, j'ai sous la main un plan fait par mes propres soins papa, je serai bientôt de retour, je serai bientôt là, je te le promets.

Bisous et à très bientôt papa.

#J