Sixième lettre

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Chère ******,

Tu me manques. Tu sais, ça ne fait que peu de temps que nous sommes séparés l'un de l'autre mais tu me manques énormément. J'ai mal. Oui, c'est exactement ça : ton absence me fait souffrir. Pourquoi es-tu partie ? Je sais très bien que cette lettre ne servira à rien car tu ne la liras jamais il est déjà trop tard. Mais je devais t'écrire. Il le fallait. Pas pour soulager ma conscience. Oh, ça non. Ma conscience ne sera à jamais tourmentée. C'est seulement pour te dire ce que j'ai sur le cœur, ce que je ne peux pas te dire avec des mots. Je sais que tout est de ma faute et qu'il m'est impossible de revenir en arrière, mais tu me manques tellement, si tu savais.

J'ai voulu me rattraper alors je suis allé voir tes parents. Je voulais te voir, te parler, te serrer dans mes bras et t'embrasser. Mais quand j'ai sonné, ils ont ouvert puis, quand ils on vu que c'était moi, ils m'ont claqué la porte au nez. Je n'ai pas vraiment compris sur le coup, alors j'ai sonné, encore et encore jusqu'à ce qu'ils m'ouvrent. Ton père a finalement ouvert et je me suis retrouvé nez-à-nez avec son fusil de chasse pointé entre les deux yeux. Après avoir reculé rapidement, effrayé, j'ai vu qu'il pleurait et j'ai vu toute la haine du monde dans ses yeux. Dégage de chez nous et ne t'avise plus jamais de te pointer ici, petit con. C'est la seule chose qu'il m'ait dit avant de claquer de nouveau la porte. Je n'avais jamais vu ton père dans cet état. Je me suis longtemps demandé ce que tu avais pu lui dire pour le mettre dans cet état alors je t'en ai voulu parce que j'aimais beaucoup ton père. Et j'ai fini par comprendre. Tu sais, je t'aime et je t'aimerai toujours. Toi, et toi seule. Je m'en veux, mon amour. Je te promets que j'ai changé. Je ne veux plus faire de mal, je ne veux plus lever la main sur personne. Le bébé que tu devais avoir, chérie.... Je m'en veux terriblement que tu l'aies perdu par ma faute. J'aimais déjà bébé, même si ce n'était pas le mien.

Je me suis toujours demandé si ton père aurait tiré ce jour-là s'il avait vu tes nombreux bleus. Je pense que oui, il y avait une telle haine et une telle fureur dans ses yeux que s'il avait su que je te faisais du mal, il aurait tiré, sans aucun doute. Je pense même qu'il serait venu jusque chez nous pour me tuer. Mais maintenant, il ne peut plus. Et lorsqu'il pourra de nouveau, sa haine ne sera plus assez forte pour passer à l'acte. Chérie, ton père a réussi à m'envoyer en prison grâce à toutes les charges qui pesaient contre moi. Tout d'abord, les femmes que j'ai eues avant toi sont venues témoigner et les blessures présentes sur ton corps froid et sans vie n'ont laissée aucun doute sur le fait que j'étais coupable. Chérie, j'ai jamais voulu être violent avec toi ou avec mes autres compagnes, mais vous ne me laissiez pas le choix. Chérie, je t'aime. Je t'aime bien plus que je n'ai pu aimer ces autres femmes avant toi. Je ne voulais pas que tu partes, je t'aimais tellement ! Pourquoi as-tu mis fin à tes jours ? Bon sang, mon amour, mais à quoi pensais-tu ? À moi, surement, et à tout le mal que je t'ai fait, je sais. Mais je t'aimais sincèrement. J'ai toujours été fidèle, même lorsque toi même tu ne l'étais pas. J'ai même arrêté de boire pour toi alors que mes précédentes compagnes n'avaient pas réussi à me faire arrêter. J'aurai tout fais pour toi ! J'aurai tout donné, mais toi, tu t'es simplement donné la mort. Je t'ai nourrie, logée, j'ai tout fait pour toi putain ! Tu n'avais pas le droit de me laisser ! Tu es lâche, mon amour. Tu as pris la fuite mais la mort n'était pas ta seule porte de sortie ! Je te l'ai déjà dit pourtant, et j'avais commencé à changer. Je te déteste de m'avoir abandonné lâchement, mais je t'aime bordel ! J'aurai tant voulu te rejoindre, tué par les propres mains de ton père pour me faire pardonner à leurs yeux mais ici je ne peux rien faire. De toute façon, je ne t'aurai jamais retrouvée dans l'au-delà, mon ange. Un monstre comme moi... Même l'amour n'a pas su me sauver. J'aurai tant voulu être un homme bien, sain d'esprit. Chérie, je suis probablement fou. Je veux me faire pardonner pour tout le mal que j'ai fait, et pour toute la douleur que je vous infligé, à vous toutes. Je t'aimais tellement mon amour. J'espère qu'un jour j'aurai réussi à faire pardonner tous mes pêchés afin que je puisse te rejoindre, même si j'en doute fort. Encore une fois, je t'aime.

Adieu.

#J

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