3. I'll Always Be Here For You My Dear
Rose ne pouvait pas croire ce qui était en train de lui arriver. Elle ne pensait pas que son rêve, sa vie ! Prendrait fin aussi rapidement. C'était à croire que sa bonne étoile l'avait abandonnée. Il ne lui restait qu'une chose à faire si elle ne voulait pas que ses amis meurent. Se sacrifier.
✤
Harlow avait toujours connu la misère. Sa mère était une droguée de plus sur cette terre, et elle n'avait jamais éduqué ses deux enfants. Malgré ça, elle s'était démenée afin de trouver une solution pour Violet, elle avait réussi à joindre les services sociaux qui l'avaient aidée. Ils avaient promis de ne pas les séparer quand ils les placeraient en maison d'accueil, et c'est ce qu'ils avaient fait. Quand elle a eu seize ans, elle a travaillé dur pour économiser une somme qui lui permettrait de commencer une nouvelle vie avec sa soeur. À dix-neuf ans, elle avait réuni assez d'argent pour un petit appartement dans un quartier qui n'était pas mal famé. Malgré ses efforts, sa soeur est tombée malade. Enfin, pas dans ce sens là. Leur mère était devenue une junkie après sa naissance, et elle a donc donné naissance à une soeur séropositive. Puisque qu'elle l'était devenue à cause de sa consommation excessive de drogue. Harlow commençait à s'endetter, car le traitement contre la séropositivité n'était pas des moindre. Ses économies étaient épuisées, et ses heures supplémentaires n'arrivaient pas à la faire joindre les deux bouts. Elle ne savait plus quoi faire.
Sarah, qui était assise à l'accueil reconnue Harlow qui entrait dans le hall avec un parapluie et un manteau trempé.
— Bonsoir, les visites sont terminées depuis une heure, alors attention, ne te fais pas prendre.
— Merci, je suis désolée j'ai du finir le travail plus tard, mais tu sais bien que le vendredi nous sommes toujours débordés.
— Ne t'en fais pas, vas-y vite. Mais je ne pense pas que tu puisses lui parler, elle doit dormir depuis longtemps.
— Ce n'est pas grave, je lui laisserai un mot.
Elle sourit avant de retourner à sa lecture. Harlow entre dans l'ascenseur et monte au sixième étage. Se faisant toute petite devant la porte de la salle des infirmières, elle passe discrètement dans le grand couloir avant de s'engouffrer dans la chambre de sa soeur.
Effectivement, Violet qui était dans un stade avancé de sa maladie, dormait profondément. Harlow se rendait ici tous les jours pour rendre visite à sa soeur, mais il y a quelques temps, on lui avait annoncé que sa soeur était passé au stade C, et qu'une tumeur cérébrale s'était déclarée. Il ne lui restait que peu de temps à vivre, et Violet commençait à entrer dans un état de démence second.
Cela faisait plus de 160 ans que le virus existait, et aucun chercheur n'avait réussi à trouver un vaccin, ou un médicament qui soignait cette maladie. La plupart des patients de ce siècle arrivaient à vivre avec, mais d'autres, avec un système immunitaire encore plus fragile succombaient suite aux autres maladies développées pas le virus, ou par une simple bronchite.
Voir sa petit soeur de quinze ans comme ça, l'affectait beaucoup. Elle priait tout les soirs pour que sa soeur survive, qu'elle guérisse miraculeusement, mais elle vivait avec depuis sa naissance. Au fil des ans cela s'empirait. Elle haïssait sa mère au point de vouloir la tuer elle même. Mais ce n'était pas possible étant donné que sa mère était décédée depuis six ans. Elle aurait voulu qu'elle soit encore là, qu'elle subisse la même chose que sa fille. Une enfant qui n'avait pas mérité ça. Une enfant qui se battait pour vivre une vie qui ne voulait pas d'elle. Harlow l'admirait pour cela, même si elle ne reconnaissait plus personne. Il arrivait qu'elle se souvienne d'elle, mais elle l'oubliait aussi vite qu'elle s'en rappelait. Après tout, Harlow n'était qu'un prénom, alors pourquoi s'encombrer l'esprit avec une information aussi inutile ?
Il lui fallut quelques minutes pour s'apercevoir qu'elle n'était pas seule dans la chambre.
— Qui est là ? Les visites sont terminées depuis longtemps, qui que vous soyez, je vous demande de partir.
Une voix profonde avec un accent particulier lui répondit dans un anglais laborieux ;
— Peux-tu me dire ce que tu fais là alors, femme ?
— Sortez d'ici ? Qui êtes vous pour me parler comme ça ? Cette chambre est interdite aux visites ! Vous n'êtes pas de sa famille à ce que je sache !
— Je crois qu'il vaudrait mieux que nous discutions ailleurs vous ne croyez pas ? Il se peut que je vous oblige si vous ne coopérez pas.
Son sang se glaça, quand un revolver menaça sa tempe.
— Suivez-moi je vous prie, nous avons beaucoup de choses à nous dire, et vous avez intérêt à parler, sinon je tue la petite.
Sanglotant silencieusement, elle suivit à contre coeur l'homme qui se tenait derrière elle.
✤
— Rose ? Je crois que tu ne devrais pas rester ici. Ces gens... S'ils sont venus ici ils risquent de repasser. Tu devrais venir chez moi. Tu seras sûrement plus en sécurité.
— Aaron, je ne peux pas. Si je viens avec toi et qu'ils me trouvent, tu es fichu. Autant que moi ! N'as-tu pas écouté tout ce que je t'ai dit tout à l'heure ?
— Je me fous des conséquences. T'es comme une soeur pour moi, j'ai besoin de toi, et t'as besoin de moi alors je ne te laisserai pas tomber.
Il se lève offrant sa main à Rose.
— Maintenant tu devrais prendre un sac avec quelques vêtements. On s'en va dans deux minutes.
Rassemblant ce qui lui restait de sa vie ici, elle s'accroupit à côté de son lit, à l'aide d'une lime à ongle, elle souleva une latte de son parquet et y récupéra une boite en velours noir. Se hâtant, elle rejoignit Aaron dans le salon, mais il n'était pas seul. Six hommes les encerclaient.
Sa meilleur amie Harlow, et Aaron avaient un revolver posé sur leurs tempes. Si elle tentait quoi que ce soit, ils mourraient.
— Alors ma tendre Roza, t'ai-je manqué ?
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Dark Night // PAUSE
Misterio / SuspensoHiver 2092, Roza princesse d'un royaume russe en temps de guerre, décide de fuir son pays pour échapper à son mariage arrangé. Après avoir fuit son pays, et reconstruit sa vie sous un autre nom, Roza était loin d'imaginer que son passé allait bientô...