Dark Night // PAUSE

13. Bloody Murderers

13.

Bloody Murderers

   Roza ne sait plus vraiment où se mettre. Sa peur envers ses parents ne s'est pas estompée durant son absence. Elle s'est même intensifiée. Elle ne regrette pas les choix qu'elle a fait, mais elle sait que cette discussion n'augure rien de bon.

   Tous entrent dans le grand hall, des serviteurs débarrassent les invités de leur manteaux, avant de les ranger dans un endroit différent de ceux de la famille Royale.

   — Nos serviteurs se chargeront d'amener vos bagages dans vos appartements. Suivez-moi, nous allons dans le grand salon, nous y serons plus au chaud.

   Alors que tous avancent en suivant le Talys du Maître vers le grand salon, Roza commence à trembler. Elle a peur. Sa peur de plutôt s'est transformée en peur de retourner chez elle, et de se marier avec Roman. Elle a peur de ne jamais retourner en Amérique, de ne plus voir Aaron ni Harlow... Elle déglutit difficilement pendant que tous prennent place sur les canapés. Elle se retrouve à côté de sa mère.

   — Je tenais d'abord à vous remercier de vous être déplacés jusqu'ici pour que nous puissions parler ensemble. dit Adrian posément.

   — Bien naturellement, il est de mon devoir de venir ici sous les ordres du Maître. D'ailleurs, pourquoi n'est-il pas venu nous accueillir ? répond le Tribut Anassenko.

   — Et bien, c'est pour cela que je vous ai fait venir plus tôt, en dehors du fait que vous deviez venir chercher votre fille. Le Maître a disparu pendant l'attaque des Buntars. Nous sommes à sa recherche, mais personne n'est au courant de sa disparition, à part ceux qui se trouvent dans ce château.

   — Le Maître a disparu ? Que dites vous donc là ? J'ai eu vent de l'attaque, mais pourquoi personne ne me l'a dit ?

   — Il était d'ordre de n'en parler à personne. Cette information doit rester confidentielle. S'il s'avérait que le Maître était parti pour se cacher, il pourrait risquer de tomber dans une embuscade. S'il a été kidnappé, nous pourrions le perdre à tout moment.

   — Que puis-je faire pour vous aider ?

   — Je ne suis pas encore assez qualifié pour diriger un royaume, alors encore moins une nation. Je vous demande de m'aider. Ce n'est pas une mince affaire. Je sais que vous avez aussi votre Royaume à gérer, mais cette faveur me serait d'une grande utilité. J'ai besoin de vos connaissances. Je ne fais pas assez confiance aux conseillers. Père m'a dit de toujours me méfier d'eux, et que c'était possible qu'ils soient corrompus. D'ailleurs, j'ai bien peur que plusieurs personnes ici le soient aussi, sinon le Maître n'aurait pas pu quitter les lieux sans que personne ne le remarque. Les sessions d'interrogatoires n'ont pas été productives. Beaucoup de nos soldats sont entrainés à savoir mentir, au cas où on essaierait de leur soutirer des informations. Donc il nous est quasiment impossible de trouver les intrus avant plusieurs semaines. J'ai donc besoin que vous soyez là pour m'alléger de ce travail. Je souhaiterai me consacrer entièrement aux interrogatoires et à la recherche de notre Roi, mon père.

   Le silence qui suit le discours d'Adrian ne dure pas longtemps avant que le Tribut ne réplique ;

   — Soit, je vous aiderai. Mon épouse fera de son mieux pour gérer le travail de la Reine si vous le souhaitez aussi. Elle doit être dévastée...

   — Je vous remercie d'accepter. Je suis ravi que votre épouse nous aide également, je lui ferai parvenir l'emploi du temps de ma mère, afin qu'elle puisse l'accompagner dans ses tâches.